Que la France gère ses comptes, et elle retrouvera une situation politique plus normale. La chienlit politique ? Oui, mais que les Français commencent par ranger leur chambre et ça n’ira pas plus mal.
il y a 5 heuresLe Réseau Atlantico
Best-Of du 27 septembre au 3 octobre
Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.
Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.
Que la France gère ses comptes, et elle retrouvera une situation politique plus normale. La chienlit politique ? Oui, mais que les Français commencent par ranger leur chambre et ça n’ira pas plus mal.
Le désordre politique alimente l’incertitude, et les milieux d’affaires détestent le manque de visibilité. Dès lundi matin, les bourses européennes ont sanctionné le blocage politique à Paris, mais ce sont les banques qui ont craqué les premières.
« Gagnez plus, c’est maintenant » : le titre du manifeste de Pierre Gattaz est volontairement démagogique. Mais, en réalité, il énumère toutes les mesures qui seraient capables de restaurer la prospérité pour tous. Et ces mesures sont d’ordre libéral, enterrées depuis un demi-siècle par la culture de gauche. Contre la bêtise politique, l’efficacité économique …
L’arrivée en France de la marque Shein a une fois de plus relancé le débat sur le pouvoir d’achat, mais révèle surtout l’incapacité de l’appareil industriel français à produire des biens et des services à plus forte valeur ajoutée — et ce, en pleine discussion budgétaire.
Tout se passe comme si le moral des agents économiques était branché sur le climat politique. Plus les incertitudes s’accroissent, plus la conjoncture se tasse. Le monde des affaires commence à trouver que Sébastien Lecornu tourne en rond.
Le Premier ministre ne pourra pas rendre sa copie vendredi, mais il espère proposer une architecture budgétaire visant à obtenir la neutralité du Parti socialiste et du Rassemblement national, avec un soutien du bloc central.
Après avoir sifflé la fin du débat sur la « Zucmania » et autres impôts qui affecteraient les processus de création de richesse, Sébastien Lecornu va aborder la question des dépenses publiques et sociales… mais à sa manière.
Sébastien Lecornu a les mêmes objectifs que ses prédécesseurs : échapper au populisme et restaurer les conditions de la croissance. Sa méthode est un peu différente mais, politiquement, le pari paraît impossible.
En conseillant aux Européens de garder un peu de cash « au cas où », la BCE voulait préparer aux pannes ou cyberattaques. Mais l’avertissement, mal perçu, a semé le doute dans un climat déjà chargé d’incertitudes économiques et politiques.
La consultation des syndicats et des patrons par le Premier ministre s’est soldée par un constat d’échec, alors que certains partenaires, la CFDT et le Medef, ont l’ambition de trouver les moyens de stabiliser la situation. Encore faut-il que les politiques acceptent de sortir de leurs postures.
L’usine de Poissy va mettre plus de 2 000 salariés au chômage partiel en octobre, ainsi que cinq autres sites industriels en Europe. La cause est évidente : les voitures électriques ne se vendent pas. Les syndicats sont furieux… Les écologistes ne disent rien. Bizarre.
Selon une étude du CAE, rattaché directement au Premier ministre, le coût des dépenses publiques serait ainsi gonflé de 30 milliards d’euros. Le chiffre est énorme : il représente pratiquement ce que le gouvernement devrait économiser pour faire baisser son déficit budgétaire.
Mission impossible. Le nouveau Premier ministre va, comme ses prédécesseurs, passer sa semaine à trouver une majorité pour sortir le pays d’un piège dans lequel il s’enfonce : équilibrer le budget, baisser les impôts et ramener les dépenses publiques et sociales à un niveau acceptable.
La superposition des difficultés politiques, économiques et financières en France suscite de plus en plus d’inquiétude chez nos principaux partenaires, en particulier les Allemands, mais pas seulement. L’Institut Montaigne, dans sa série d’études « Le monde vu d’ailleurs », a décrypté la façon dont nos voisins et partenaires jugent la situation. Le résultat est inquiétant.
On sait ce que va nous coûter une journée de grève et de manifestation. Ce qu’on ignore, c’est ce que le gouvernement va devoir payer — ou concéder aux syndicats et aux partis politiques — pour calmer le jeu et tenter de préserver ses engagements budgétaires.
Tout va mal… la croissance économique décroche et, pire, la pression politique et sociale va obliger Emmanuel Macron à accepter que son nouveau Premier ministre abandonne les fondamentaux de sa politique d’offre, donc plus d’impôts et plus de dépenses publiques. On repart à zéro.
Sébastien Lecornu, qui cherche un accord de non-censure, s’est mis à l’écoute de la gauche, qui ne jure que par l’augmentation des impôts et des taxes sur les riches et les entreprises, lesquelles considèrent que la dette n’est que le résultat des cadeaux fiscaux.
À droite comme à gauche, on se complaît à expliquer que la crise de la dette n’est pas liée à l’excès de dépenses, mais aux déficits de recettes fiscales. En bref, si l’on n’avait pas fait autant de cadeaux aux riches, on serait dans un meilleur état… C’est vite dit et, surtout, ce n’est pas vrai.
L’agence de notation Fitch a donc abaissé la note souveraine française dans la catégorie A+. Tout le monde s’y attendait et s’y était préparé. Fitch a sanctionné l’instabilité politique plus que la situation économique et budgétaire.
Les marchés financiers, comme la majorité des dirigeants du patronat, ont plutôt bien accueilli l’arrivée de Sébastien Lecornu, d’autant plus que les manifestations sociales ont en moyenne manqué de participants et de souffle.