E-commerce : l'avenir du monde est dans votre poche … si les Etats veulent bien faire un effort <!-- --> | Atlantico.fr
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Le taux de pénétration des téléphones portables en France atteint 115 % en France.
Le taux de pénétration des téléphones portables en France atteint 115 % en France.
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Le buzz du biz

Les barrières au développement du m-commerce (voire du e-commerce en général) restent nombreuses et pèsent sur la possibilité de développement des PME. Décryptage comme chaque semaine dans la chronique du "Buzz du biz".

Erwan Le Noan

Erwan Le Noan

Erwan Le Noan est consultant en stratégie et président d’une association qui prépare les lycéens de ZEP aux concours des grandes écoles et à l’entrée dans l’enseignement supérieur.

Avocat de formation, spécialisé en droit de la concurrence, il a été rapporteur de groupes de travail économiques et collabore à plusieurs think tanks. Il enseigne le droit et la macro-économie à Sciences Po (IEP Paris).

Il écrit sur www.toujourspluslibre.com

Twitter : @erwanlenoan

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En février prochain se tiendra le Mobile World Congress qui devrait être l’occasion de découvrir les nouveautés en matière de smartphones. Le forum sera suivi avec intérêt car le mobile, c’est l’avenir !

Le PDG de Google Eric Schmidt l’a dit clairement en fin d’année dernière à Bloomberg : « le mobile a gagné ». Ce petit appareil au fond de votre poche (ou greffé à votre main) et toujours plus puissant devrait révolutionner l’avenir. En septembre dernier, le World Economic Forum décrivait d’ailleurs le mobile comme « la technologie la plus disruptive des 50 dernières années », expliquant que « la révolution du mobile ne fait que commencer ».

Aujourd’hui, tout le monde a un portable (le taux de pénétration en France atteint 115 % en France). L’invasion des smartphones est en cours : rappelez-vous qu’avant 2007, l’iPhone n’existait pas. Comme le montre les présentations de Benedict Evans, « l’avenir est au mobile » : les projections de croissance sont absolument fulgurantes.

L’apparition des smartphones a transformé votre portable traditionnel en un instrument qui sert moins à téléphoner qu’à communiquer largement (par visioconférence, par sms ou applications de messages instantanés ; sur les réseaux sociaux) et naviguer partout et tout le temps. Grâce au développement des applications, toute votre vie quotidienne et pratique tient dans votre main : vos comptes en banque, les photos de vacances, la carte du monde et le programme du cinéma voisin. Ce n’est qu’un début !

La révolution mobile affectera tous les secteurs : la publicité (qui va se tourner vers le mobile, qui devrait représenter 20 % de publicité digitale d’ici 4 ans), les techniques de développement économique (comme le montre un célèbre exemple de révolution de la pêche au Kerala) et surtout le commerce !

Un premier usage du mobile dans le commerce, c’est qu’il constitue un terminal pour réaliser des achats. En 2009, la majorité des consommateurs sur mobile acquérait des applications et de la musique (58 % des clients du m-commerce aux Etats-Unis), mais aussi des livres (36 %) et même des bijoux (20 %). La progression est rapide et soutenue : aux Etats-Unis, 11 % du commerce électronique se fait déjà sur mobile, contre 2 % seulement début 2010 ; les revenus d’eBay sont passés de 2 milliards de dollars en 2010 à 5 en 2011. Les commerçants (traditionnels ou internet) cherchent tous à s’adapter au m-commerce : Alibaba (l’Amazon chinois) en a fait l’axe majeur de son développement, Sonic Automotive investit dans les applications de vente de voiture.

Un autre usage utile au commerce qui devrait se généraliser rapidement est le paiement par mobile. Dès aujourd’hui, il est possible de payer avec son téléphone portable. Demain, ce devrait être courant. A titre d’exemple, les paiements par mobile chez Paypal ont explosé : ils sont passés de 4 milliards de dollars en 2011 à 14 milliards en 2012.

Le problème, c’est que les barrières au développement du m-commerce (voire du e-commerce en général) restent nombreuses. Dans un rapport de 2013, l’OCDE s’inquiétait de la persistance d’obstacles réglementaires (règles applicables aux achats d’un pays à l’autre par exemple), fiscaux ou liés aux possibilités de paiement en ligne entre pays. Ces contraintes pèsent fortement sur la possibilité de développement des PME, qui perdent là une opportunité de business important.

Comme le relève l’OCDE, en l’absence de solutions publiques, des réponses de marché ("market based") se sont développées : ce sont les plateformes, comme Amazon Marketplace, qui permettent aux PME de vendre facilement leurs produits sur Internet. Si ces initiatives salutaires sont devenues incontournables, les contraintes restent lourdes : avec le mobile, le monde est dans notre poche, mais pas complètement …

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