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Abandon de l'écotaxe : Cécile Duflot et les écologistes ont-ils encore une conviction autre que celle de leur maintien au pouvoir ?
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À la niche !

Vous les avez entendus protester ? Non. Vous les avez vus démissionner ? Non. C’est qu’ils ont faim !

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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L’écologiste français appartient à une espèce animale délicate, rare, et donc protégée. Il est rempli d’amour. Pour les baleines trucidées par les méchants Japonais. Pour les thons rouges massacrés par les mêmes. Pour le vent qui fait tourner les éoliennes pleines de grâce. Pour le vélo qui muscle les mollets et brûle la mauvaise graisse. Mais l’animal est aussi doté de capacités de détestation. Il n’aime pas les poids lourds qui polluent. Le nucléaire qui va – c’est sûr – nous tuer tous. Le pétrole qui souille nos mers, la voiture qui empoisonne nos villes.

Mais ce que l’écologiste aime le plus au monde, c’est le cuir. Et pas n’importe quel cuir : celui dont on fait les portefeuilles ministériels ! Ce cuir a-t-il été tanné dans le respect des normes environnementales ? Peu importe. Les animaux dont est issu ce cuir n’ont-ils pas été victimes de chasses productivistes, réprouvées par les consciences vertes ? Peu importe. Ce cuir-là est bon. Et on en redemande.

À première vue (et à première vue seulement), l’écologiste est un animal docile, doux et pacifique. Il se tient plutôt tranquille dans sa niche. Néanmoins, il a des principes et des convictions. Une famille rom est expulsée de France ? L’écologiste sort alors de sa niche et clame que c’est « inhumain » et « abject ». La police arrête pour l’exemple quelques sans-papiers ? L’écologiste indigné en appelle au Tribunal pénal international et sous-entend que Vichy n’est pas loin.

On aurait donc pu penser que l’écologiste serait sorti de ses gonds (et de sa niche) quand Ayrault a capitulé en rase campagne face aux révoltés bretons et abandonné l’écotaxe. En effet la loi sur l’écotaxe est supposée être, pour l’écologiste, l’équivalent des Évangiles pour les chrétiens, du Coran pour les musulmans, et de la Torah pour les juifs. Un blasphème épouvantable qui appelait vengeance et châtiment. Quel beau et poignant spectacle cela aurait été que de voir une longue procession de ministres et de parlementaires écologistes se diriger à pied vers le site de Notre-Dame-des-Landes pour y installer un foyer de guérilla et de résistance !

Eh bien non. Les écologistes sont restés à la niche. C’est que la soupe y est bonne et la bidoche abondante. Certes cette pitance leur est servie pas les socialistes lâches, trompeurs et sournois. Mais on ne ne mord pas la main qui vous nourrit. Car avec elle c’est festin tous les jours. Pensez donc, deux postes de ministre, pléthore de députés, des sénateurs à la pelle, des conseillers municipaux comme s’il en pleuvait…

Et l’animal écologiste est connu pour son appétit légendaire. Gargantua et Pantagruel réunis. C’est pourquoi il n’a pas moufté. Juste quelques couinements. Des jappements pour les plus remontés. François-Michel Lambert, député vert, s’est dit « déçu », « frustré ». Son identité étant devenue ainsi souffrante et malheureuse, il a cherché un divan pour s’allonger et confier ses frustrations à une oreille experte. Pas de bol, tous les psys avaient été réquisitionnés pour entendre le récit des tourments vécus par Hollande, Ayrault et des centaines de parlementaires socialistes.

Dans cette vallée de larmes, devant ce mur des lamentations, il s’est quand même trouvé une écologiste digne et fière qui n’a pas voulu se couvrir la tête de cendres. La députée Barbara Pompili, c’est son nom, a eu cette phrase qui force l’admiration et oblige à rendre hommage au courage malheureux. « On pourrait faire comme les rats et quitter le navire quand ça ne va pas. On est tous dans le même bateau et il faut qu’on œuvre pour que ça s’arrange. »

C’est pas beau ça ? Hélas pour elle-même, Mme Pompili se trompe. Et c’est le cœur serré que nous saluons par anticipation sa dépouille. Car il n’y a plus de bateau, même pas un pédalo. Juste un radeau : le radeau de laMéduse. Celui où de malheureux naufragés en ont été réduits à se dévorer les uns les autres pour tenter de survivre…

A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Atlantico éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

vous pouvez achetez Pourquoi vous vous trompez tout le temps (et comment arrêter) Partie 1 & Partie 2, sur Atlantico Editions.
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