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Sympathisants PS : 25% voudraient voir Manuel Valls à Matignon et 25% Martine Aubry
©Reuters

Le silence est d'or... la parole aussi

Les différentes passes d'armes entre ministres autour de la question des Roms et de l'affaire Leonarda ont confirmé les divisions de la gauche au gouvernement. Face à ces tensions internes, force est de constater que l'opinion publique exige du changement.

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet est directeur du Département opinion publique à l’Ifop.

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Atlantico : Ce sondage révèle que Manuel Valls serait le choix préféré des Français pour Matignon en cas de remaniement, cependant il arrive "seulement" à égalité avec Martine Aubry auprès des électeurs socialistes. François Hollande doit-il choisir son futur Premier ministre en fonction de sa majorité ou en fonction de l'opinion publique ?

Jérôme Fourquet : En terme de ligne politique, l'électorat socialiste est très divisé, ce qui explique les difficultés de François Hollande. Il doit donc commencer par s'adresser à son camp en respectant un certain nombre d'équilibres. C'est toute la difficulté de l'exercice. Il a également une autre contrainte : trouver quelqu'un qui est "taillé pour le job", qui a une capacité suffisante d'écoute de la société française et qui est reconnu par ses pairs comme suffisamment légitime. Troisième contrainte : il faut aussi quelqu'un qui soit en bon terme avec le président de la République. La plupart des personnalités peuvent satisfaire une, voire deux de ses conditions, mais plus rarement trois de ces qualités.

On peut penser que Martine Aubry serait en adéquation avec le PS. Elle aurait l'autorité et la légitimité nécessaire, mais elle a notoirement des relations compliquées avec François Hollande. Manuel Valls a l'autorité nécessaire, éventuellement l'écoute des Français, mais aujourd'hui les positions qu'il tient ne sont soutenues par une fraction de l'électorat socialiste et une partie du PS le rejette de plus en plus. Quant à Ayrault, il bénéficie toujours de sa proximité avec le président de la République mais le lien avec les Français est distendu et son autorité est de plus en plus questionnée. Il n'y a pas une personnalité qui se détache, mais des choix différents en fonction des scénarios. 

Arnaud Montebourg et Ségolène Royal, qui communiquent beaucoup, s'effondrent tandis que la stratégie du retrait de Martine Aubry semble davantage payante. Quels enseignements faut-il en tirer ?

Est-ce que Martine Aubry bénéficie de la stratégie du silence de Jacques Pilhan pour créer la demande ? Je n'en suis pas convaincu. Manuel Valls communique lui aussi beaucoup et est plébiscité malgré tout. Dans les périodes de crise, il y a une prime à l'expérience et à l'autorité. Arnaud Montebourg est peut-être jugé trop jeune aux yeux des électeurs pour prétendre à occuper ce poste. Il pâtit aussi sans doute de son côté franc-tireur. Quant à Royal, sa côte a beaucoup pâlit ces dernières années. Par ailleurs, les Français doivent se dire que le fait qu'elle, l'ex-compagne du président de la République, pourrait poser toute une série de problèmes.

Lors des primaires Manuel Valls n'avait recueilli que 5% des suffrages des sympathisants PS tandis que Montebourg était devenu "le troisième homme". Comment les rapports de force ont-ils évolué au sein de la gauche et dans l'opinion ? 

La comparaison avec la primaire n'est pas aisée car il manque le vainqueur de cette primaire : François Hollande. On constate néanmoins que Montebourg a effectivement perdu du poids dans la bataille depuis la primaire. Cela s'explique par les difficultés qu'il a rencontré dans son ministère. Il a eu à gérer un certain nombre d'échecs, notamment Florange. Son style franc-tireur lui a aussi fait perdre des points. Durant les périodes difficiles, à gauche comme à droite, il y a une prime à ceux qui jouent collectifs. Manuel Valls, quant à lui, tire son épingle du jeu car il a accru sa notoriété et sa surface politique à gauche, mais aussi et surtout à droite.


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Méthodologie du sondage

Ce sondage a été effectué sur un échantillon de représentatif de la population française de 1002 personnes âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne (CAWI - Computer Assisted Web Interviewing) sur une période allant du 23 au 25 octobre 2013.

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