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Affaire du Carlton de Lille : et si DSK n'était qu'un grand naïf ?
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Bonnes feuilles

Accusé de proxénétisme, René Kojfer plaide non coupable et évoque avec Martin Leprince une instrumentalisation politique de l'affaire dont il ne serait qu'une victime collatérale, la cible principale étant Dominique Stauss-Kahn. Extrait de "Carlton, le dossier X de dsk" (2/2).

Fidèle à sa défense, Dominique Strauss-Kahn a affirmé à de plusieurs reprises qu’il ignorait totalement que de nombreuses jeunes femmes qui participaient à ses parties fines étaient des prostituées. À ses yeux, elles n’auraient été que des « libertines » qui ne cherchaient en aucune façon à tirer un avantage financier de leurs ébats. D’ailleurs, se défend-il, comment aurait-il pu le savoir puisque, lorsqu’elles sont nues, rien ne différencie une femme qui se fait payer d’une femme qui accompli un acte sexuel pour son seul plaisir ? Pour ce qui est de la façon dont les filles étaient habillées, il affirme qu’il avait souvent vu dans des soirées échangistes des jeunes femmes arriver en portant des vêtements classiques puis aller se changer pour se vêtir de tenues affriolantes qui les faisaient ressembler à des prostituées, sans pour autant qu’elles en soient. Il a aussi prétendu que, dans le libertinage comme ailleurs, il ne considérait en aucun cas les femmes comme des objets et que, dans le cadre des parties fines auxquelles il participait, il n’y avait jamais eu de sa part ni violence, ni rapport brutal, ni même une « vision dégradée de la femme ». Au cours de l’instruction, de nombreux témoignages tendent pourtant à dresser un portrait bien moins flatteur.

Pour ce qui est de sa connaissance éventuelle de la présence d’escort-girls lors des soirées, Dominique Strauss-Kahn a maintenu la même version depuis le début de l’affaire. Non, jamais, au grand jamais, il n’aurait pu se douter un seul instant que les filles que lui ramenaient Fabrice Paszkowski et David Roquet pouvaient être des prostituées. Ses arguments : « Je n’ai pas attendu Paszko pour satisfaire mes besoins sexuels, je les satisfais d’ailleurs depuis des décennies en dehors de Pasko » ; « Pour ce qui est de la différence d’âge, ce qui fait qu’un homme ou une femme séduit quelqu’un n’a rien à voir avec leur âge. La littérature et le cinéma sont pleins d’exemples. » Lorsque les policiers lui demandent comment il aurait réagi s’il avait su que des prostituées étaient présentes lors des rencontres sexuelles, DSK répond : « Je n’aurais pas souhaité participer à ces soirées, pour deux raisons. La première est que justement le libertinage suppose le consentement et le plaisir commun, ce qui n’est pas le cas à ma connaissance d’une prostituée. La seconde est que, autant je pensais pouvoir faire confiance à des hommes et des femmes avec qui je partageais le goût du libertinage, autant je n’aurais pas fait confiance à des prostituées qui sont susceptibles de faire l’objet de toutes sortes de pressions ».

Dominique Strauss-Kahn certifie pareillement que lorsqu’il envoyait des SMS à Fabrice Paszkowski, il ne s’agissait en aucun cas de lui demander d’organiser des parties fines ou de lui faire rencontrer des escortgirls. Car, à ses dires, Paszkowski n’était pas pour lui un affilié chargé de le fournir en « chair fraîche » mais simplement un ami qui le conviait à des soirées où il n’était qu’un invité parmi d’autres. Questionné sur le nombre important de SMS échangés entre lui et Fabrice Paszkowski, dont le contenu était très majoritairement relatif à l’organisation des rencontres sexuelles, Dominique Strauss-Kahn se contentait de répondre qu’il s’agissait d’un « moyen simple de communication » pour convenir des dates de leurs rencontres. Lorsque Paszkowski utilisait dans ses messages la formule « meilleures candidatures » pour désigner des jeunes femmes susceptibles de participer aux voyages à Washington, DSK avance qu’il ne s’agissait pas de sélectionner des prostituées mais d’une référence aux nombreuses femmes qui se révélaient « séduites et intéressées » pour venir le voir. Ainsi, l’ancien ministre avance que les jeunes femmes qui se déplaçaient de Paris jusqu’à Washington pour un séjour très bref dans le but unique d’avoir des relations sexuelles avec lui ne le faisaient pas parce qu’elles étaient payées mais uniquement parce que cette perspective les « séduisait ». Dans le même ordre d’idées, lorsque Paszkowski le sollicitait dans ses messages pour savoir si telle ou telle fille « l’intéressait », il ne s’agissait pas de lui demander quelle prostituée il Dominique Strauss-Kahn certifie pareillement que lorsqu’il envoyait des SMS à Fabrice Paszkowski, il ne s’agissait en aucun cas de lui demander d’organiser des parties fines ou de lui faire rencontrer des escortgirls. Car, à ses dires, Paszkowski n’était pas pour lui un affilié chargé de le fournir en « chair fraîche » mais simplement un ami qui le conviait à des soirées où il n’était qu’un invité parmi d’autres. Questionné sur le nombre important de SMS échangés entre lui et Fabrice Paszkowski, dont le contenu était très majoritairement relatif à l’organisation des rencontres sexuelles, Dominique Strauss-Kahn se contentait de répondre qu’il s’agissait d’un « moyen simple de communication » pour convenir des dates de leurs rencontres. Lorsque Paszkowski utilisait dans ses messages la formule « meilleures candidatures » pour désigner des jeunes femmes susceptibles de participer aux voyages à Washington, DSK avance qu’il ne s’agissait pas de sélectionner des prostituées mais d’une référence aux nombreuses femmes qui se révélaient « séduites et intéressées » pour venir le voir. Ainsi, l’ancien ministre avance que les jeunes femmes qui se déplaçaient de Paris jusqu’à Washington pour un séjour très bref dans le but unique d’avoir des relations sexuelles avec lui ne le faisaient pas parce qu’elles étaient payées mais uniquement parce que cette perspective les « séduisait ». Dans le même ordre d’idées, lorsque Paszkowski le sollicitait dans ses messages pour savoir si telle ou telle fille « l’intéressait », il ne s’agissait pas de lui demander quelle prostituée il Dominique Strauss-Kahn certifie pareillement que lorsqu’il envoyait des SMS à Fabrice Paszkowski, il ne s’agissait en aucun cas de lui demander d’organiser des parties fines ou de lui faire rencontrer des escortgirls. Car, à ses dires, Paszkowski n’était pas pour lui un affilié chargé de le fournir en « chair fraîche » mais simplement un ami qui le conviait à des soirées où il n’était qu’un invité parmi d’autres. Questionné sur le nombre important de SMS échangés entre lui et Fabrice Paszkowski, dont le contenu était très majoritairement relatif à l’organisation des rencontres sexuelles, Dominique Strauss-Kahn se contentait de répondre qu’il s’agissait d’un « moyen simple de communication » pour convenir des dates de leurs rencontres. Lorsque Paszkowski utilisait dans ses messages la formule « meilleures candidatures » pour désigner des jeunes femmes susceptibles de participer aux voyages à Washington, DSK avance qu’il ne s’agissait pas de sélectionner des prostituées mais d’une référence aux nombreuses femmes qui se révélaient « séduites et intéressées » pour venir le voir.

Ainsi, l’ancien ministre avance que les jeunes femmes qui se déplaçaient de Paris jusqu’à Washington pour un séjour très bref dans le but unique d’avoir des relations sexuelles avec lui ne le faisaient pas parce qu’elles étaient payées mais uniquement parce que cette perspective les « séduisait ». Dans le même ordre d’idées, lorsque Paszkowski le sollicitait dans ses messages pour savoir si telle ou telle fille « l’intéressait », il ne s’agissait pas de lui demander quelle prostituée il souhaitait « consommer » mais simplement d’une « fanfaronnade » de la part de son comparse. Pourquoi Fabrice Paszkowski n’organisait-il des soirées que lorsque DSK était présent : « Je pense qu’il voulait m’impressionner », certifie l’ancien ministre. Pourtant, les SMS qu’écrivait l’ancien patron du FMI à son ami laissent entendre une tout autre musique : « Veux-tu (peux-tu) venir découvrir une magnifique boite coquine à Madrid avec moi (et du matériel) ? » (13 juin 2009) ; « En dehors de la délégation, des copines ? » (7 janvier 2010) ; « Alors, qui auras-tu dans tes bagages ? » (23 janvier 2010). De son côté, Fabrice Paszkowski pouvait écrire à l’ancien ministre des messages tel que : « J’ai de très belles et nouvelles choses pour mon déplacement à DC !!! Je pars à Courchevel pour tester ce mercredi. Tu repars quand ? Tu me confirmeras tes dates fin mars ou tout début avril… » (20 février 2011). D’un point de vue sémantique, DSK jure que les différents termes employés comme « copines » ou « petite » ne désignaient pas des prostituées mais encore une fois des « libertines », admettant que le terme « matériel » était « inapproprié et inconvenant ». Surtout, affirme-t-il encore, il n’a jamais eu le sentiment que les parties fines étaient organisées « particulièrement » pour lui.

Dominique Strauss-Kahn ignorait-il tout de l’intendance gérée par Fabrice Paszkowski et David Roquet pour le « fournir » en nouvelles filles ? En tout cas, les deux hommes ne rechignaient pas à la tâche. Au cours de l’enquête, les policiers ont découvert un mail adressé par une escort à Fabrice Paszkowski qui ressemblait à un véritable casting. Photos à l’appui, elle décrivait plusieurs de ses « amies escort » : « N. 25 ans. Un corps canon ! Parfait de haut en bas. Vraiment très sympa, souriante et entreprenante. Taille 1,65 m pour 48 kg. Parisienne d’origine marocaine. » « V. 24 ans. Grande et mince. Super visage, super caractère. Taille 1,70 m pour 50 kg. 75D. » « A. 28 ans. Très élégante et charmante. Super caractère. Très intelligente et cultivée. Taille 1,65 m pour 50 kg. », etc.

Pour dénicher de nouvelles prostituées, Fabrice Paszkowski et David Roquet se rendaient parfois dans des clubs en Belgique. Selon un témoignage, ils ne se rendaient pas dans ces établissements pour leur bon plaisir mais seulement dans la perspective de recruter des filles. Peu de temps avant une partie fine organisée à l’hôtel Murano, les deux comparses s’étaient ainsi déplacés dans un club où, sans même boire un verre, ils se sont directement entretenus avec la patronne pour lui demander si certaines de ses employées pouvaient participer à leurs parties fines. La patronne s’est ensuite rendue dans une cuisine où se trouvaient les prostituées pour leur expliquer que les deux hommes avaient besoin d’escorts pour un déplacement à Paris.

Extrait de "Carlton, le dossier X de dsk", René Kojfer Martin Leprince, (Editions Jacob-Duvernet), 2013. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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