Geoffroy Roux de Bézieux interpelle Pierre Moscovici : "Retirez cette taxe sur l'EBE, c’est de la folie!"<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président du Medef.
Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président du Medef.
©Reuters

L'interview Atlantico Business

"Stimuler la croissance et dynamiser l'emploi", c'est ainsi que Pierre Moscovici a caractérisé le budget 2014 lors de sa présentation à la presse mercredi. Pour les entreprises, la principale mesure est la mise en place d'une nouvelle taxe de 1% sur l'EBE. Elle remplacera l'IFA et sera payée par les sociétés réalisant plus de 50 millions d'euros de CA. Pour Geoffroy Roux de Bézieux, cette taxe "va pénaliser les entreprises". Le vice-président du Medef s'adresse au ministre de l'Economie et demande son retrait pur et simple.

Atlantico Business : Le gouvernement a présenté des évolutions dans la fiscalité des entreprises, comment les accueillez-vous ?

Geoffroy Roux de Bézieux : Je regrette qu'il n'y ait pas plus de vision dans la politique économique. Nous sommes face à des mesures fiscales prises les unes après les autres, dans la précipitation et sans étude d'impacts. Au global, on a environ 2,5 milliards d'euros de prélèvement de plus par rapport à l'an passé, qui était déjà une grosse année en terme de fiscalité. On ne peut donc pas vraiment dire que ce soit un budget qui soit en mesure de dynamiser l'emploi et la croissance. Enfin, la principale mesure, qui n'est pas une surprise, c'est cet impôt sur l'EBE qui va pénaliser les entreprises.

Justement, les entreprises au-dessous de 50 millions de CA ne seront pas concernées, n'est-ce pas malgré tout une nouvelle encourageante ?

50 millions d'euros de chiffre d'affaire, c'est une PME ! C'est justement ce type d'entreprise qui nous manque en France. C'est-à-dire des entreprises capables de générer un chiffre d'affaires entre 50 et 500 millions d'euros. Ce sont ces entreprises qui font la différence en Allemagne et ce sont ces entreprises qui, aujourd'hui, portent la croissance de notre pays. Et puis les modalités de cet impôt sont tout aussi absurdes. Cette taxe ne prend pas en compte le poids des investissements. Donc une entreprise qui doit investir régulièrement dans des équipements comme l'industrie, les autoroutes ou les télécoms, sera plus que pénalisée.

Allez-vous demander un aménagement de cette taxation à Bercy ?

Je leur dis, retirez cette taxe sur l'EBE, c'est une folie ! C'est la priorité numéro un. Il faudra le faire par voie d'amendement gouvernemental ou par des votes de l'Assemblée. Bien sûr que l'on n'est pas satisfait de la taxe carbone, bien sûr que l'imposition à 75% sur les hauts salaires est absurde mais cette taxation sur l'EBE n'a fait l'objet d'aucune étude d'impacts et doit être retirée. Il y a également le risque que cette taxe augmente au fur et à mesure des années : on sait où elle commence, on ne sait pas où elle va finir.

Plus globalement, ce PLF 2014 est-il susceptible de faire redémarrer l'embauche et pérenniser la diminution chômage?

Il y a deux choses pour qu'une entreprise embauche. D'une part un raisonnement  en termes de poids des charges et de la fiscalité : en France, on est à un niveau record. Et d'autre part, l'anticipation de la confiance. L'économie de marché, c'est l'économie de la confiance. Avec les signaux contradictoires que nous donne ce gouvernement, qui fait du zig et du zag dans tous les sens, nous ne sommes pas incités à anticiper et à embaucher. Je crains donc que cette inversion de la courbe du chômage se produise de manière artificielle c’est-à-dire qu'elle serait le fruit de dispositifs du type contrats subventionnés ou emplois d'avenir.

Propos recueillis par Julien Gagliardi

> Retrouvez Atlantico Business sur Twitter
> Retrouvez Atlantico Business sur Facebook


En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !