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Bijoutier de Nice : "qui brandira le glaive périra par le glaive" (Saint-Luc)
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C’est dans les Évangiles

Anthony Asli est venu avec son glaive. Stéphane Turk, qu’il avait attaqué, en avait un aussi. Et c’est Anthony Asli qui est mort.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Pendant longtemps, les sociétés humaines, quelle que soit leur religion, furent plus ou moins domestiquées par la loi du Talion. Œil pour œil, dent pour dent… Qui tuera sera tué… Puis, des siècles et des siècles de progrès aidant, ce principe simple - et cruel - fut abandonné pour un arsenal juridique plus complexe.

Mais la nature humaine a peu changé. Elle exige toujours qu’il y ait châtiment là où il y a crime. Par désir de vengeance ? Par soif de punition ? Non. C’est juste le fruit d’une réaction instinctive qui veut que les méchants soient punis et en tout cas ne restent pas impunis. Et que les gentils soient honorés et récompensés ici-bas sans attendre que cela se fasse au ciel.

Négliger cela c’est ne rien comprendre à la vague de soutien dont a bénéficié le bijoutier de Nice qui a tué un de ses deux agresseurs.Libération, estomaqué, a, à propos de ce phénomène, trouvé le titre écœurant suivant : « Les réseaux de la haine ». Il faut être aveuglé par on ne sait quelle passion morbide pour voir de la haine là où il n’y a que de la compassion, de la compréhension et de la solidarité à l’égard d’un homme de 67 ans mis en examen, et avec bracelet électronique, pour « homicide volontaire ». Mais ce que retiennent les hypocrites de Libération et d’ailleurs, c’est qu’un « gosse de 19 ans » a été tué dans le dos. Certes. Mais le gosse en question, Anthony Asli, avait fait l’objet, pendant sa courte vie, de 14 condamnations. 14 condamnations ? Avec ça, on sort assez vite de l’enfance. Lui et son complice s’étaient introduits dans la bijouterie avec un fusil à pompe (c’est fait pour tuer, non ?). Le bijoutier, Stéphane Turk, avait été menacé avec l’arme puis frappé, tuméfié. Il aurait dû, parait-il, se maîtriser, garder son sang-froid et, pourquoi pas - puisque nous sommes au royaume de l’imbécillité triomphante - offrir un thé à la menthe à ses agresseurs… Si vous aviez été roué de coups, battu et menacé par une arme, qu’auriez-vous fait à sa place ? Vous auriez peut-être tiré, mais sans doute pas dans le dos, contrairement à ce qu’a fait le bijoutier.

Ce dernier s’est affolé, a perdu le contrôle de ses nerfs. Et à son tour, alors que les deux braqueurs s’enfuyaient, il a brandi son glaive : sa bijouterie située dans un « quartier sensible » de Nice avait déjà été cambriolée une fois, ce pourquoi il éprouvait le besoin d’être armé. Il y a eu un mort : un gosse de 19 ans, nous répète-t-on. Et si on nous le répète tant, c’est que 19 ans, ça inspire plus la pitié que 67 ans. M. Stéphane Turk a effectivement 67 ans. Il est donc vieux, et il a tué un jeune. L’inverse aurait été, semble-t-il, plus acceptable.

Comme les idiots volent toujours en escadrille, il s’est créé sur Facebook , une contre page opposée à celle en faveur de M. Turk. Elle est intitulée « soutienaulapin » et s’indigne du traitement injuste qu’a subi le jeune Anthony Asli. Pauvre petit lapin. Vous en connaissez beaucoup vous, des lapins qui gambadent dans les champs munis d’un fusil à pompe ?

A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Eyrolles éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

vous pouvez achetez Pourquoi vous vous trompez tout le temps (et comment arrêter) Partie 1 & Partie 2, sur Atlantico Editions.
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