Pollution de l'air : la carte des régions du monde où elle tue le plus<!-- --> | Atlantico.fr
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La carte publiée par la Nasa.
La carte publiée par la Nasa.
©NASA

Expirez un grand coup

Selon une étude publiée en juillet 2013, la pollution de l'air serait à l'origine de la mort de 2,1 millions de personnes dans le monde chaque année.

Où sur la planète la pollution de l’air cause-t-elle le plus de ravagse ? Une carte publiée jeudi 19 septembre par la Nasa permet de s’en faire une idée : en marron sont affichés les endroits où surviennent le plus de morts prématurées liées à la mauvaise qualité de l’air – jusqu’à 1000 morts par an et par 1000 km² dans certaines régions – et celles, ça existe aussi, où la qualité de l’air s’est améliorée (cliquez ici pour accès à la carte en grand format).

Pour y parvenir, l’équipe dirigée par Jason West, un spécialiste de l’observation terrestre rattaché à l’université de Caroline du nord, a compilé six modèles informatiques différents pour représenter l’évolution de la pollution de l’air causée par l’homme entre 1850 et 2000.

Sans grande surprise, les régions où cette cause de mortalité est la plus élevée sont parmi les plus industrialisées de la planète : l’Europe centrale, l’Inde, la Chine, l’Indonésie et le Japon. Certaines ont, à l’inverse, connues un recul de la mortalité sur la période étudiée : le centre de l’Amérique du sud et le sud-est des Etats-Unis. Une amélioration qui s’explique, dans cette dernière zone, par une baisse des émissions liées à l’industrie et des incendies depuis le milieu de XIXe siècle.

Dans une étude publiée en juillet 2013, un groupe de chercheurs estimait que la pollution de l’air serait à l’origine de la mort d’environ 2,1 millions de personnes dans le monde chaque année. Principaux responsables : l’ozone et les particules fines en suspensions dans l’atmosphère (dont les plus dangereuses sont les PM2,5 essentiellement rejetées par les véhicules diesel).

« Dans la plupart des cas, la pollution la plus toxique persiste pendant des jours voire des semaines, entraînant une augmentation des problèmes respiratoires et cardiaques, écrit la Nasa. Même des niveaux peu élevés de la pollution de l’air peuvent avoir un effet significatif sur la santé humaine. Les impacts peuvent se cumuler sur des longues périodes au niveau mondial ».

La France compte parmi les pays les plus affectés. Quels sont les risques et les réflexes à avoir pour s’en prémunir ? Nous avons interrogé Pierre Souvet, président de l’Association santé environnement France.

Atlantico : La pollution de l’air représente-t-elle un réel danger en France ?

Pierre Souvet : Clairement, oui. Ses risques sur la santé ont été mesurés dans une récente étude européenne (APHEA) : à Marseille, la pollution de l’air provoque une perte d’espérance de vie de près de 8 mois, tandis que les accidents cardio-vasculaires sont 15 à 30 % plus nombreux, pareil pour les maladies respiratoires. Ces impacts ont été observés dans toutes les grandes villes françaises. A cela s’ajoutent les effets à long terme sur les risques de cancer, d’accidents vasculaires et de thrombose.

Cette situation va-t-elle s’aggraver ?

Très probablement. Le diesel, l’une des principales sources de microparticules et d’oxydes d’azotes, reste majoritaire dans le parc automobile français. Pire, cette flotte de véhicules ne diminue pas mais augmente. Tout cela, sachant qu’il faut près de 20 ans pour renouveler un parc automobile si on décidait de changer les choses… Les autres sources de pollution sont le chauffage au bois et les gaz rejetés à proximité des aéroports.

Existe-t-il des réflexes simples pour se protéger de cette pollution ?

C’est mon slogan : pas de jogging sur l’autoroute. Quand on fait du sport dans une zone polluée, on a deux à trois fois plus de risque de faire un infarctus. Dans les grandes villes, je conseille donc de courir et de promener le bébé dans des espaces verts : l’effet est immédiat sur l’amélioration de la fonction respiratoire. Le masque anti-pollution, lui, n’apporte aucun résultat efficace, puisque les particules fines continuent de passer. Le mieux est encore que les maires prennent leurs responsabilités en modifiant les plans de circulation afin d’éloigner les autoroutes de la population.

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