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Peuples arabes et européens :
même combat ?
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Révolte(s)

Tant en Europe que dans le monde arabe, les peuples expriment leur révolte, dans la rue comme dans les urnes. Et si les principes libéraux de la mondialisation étaient au cœur de leurs revendications communes ?

Ébullition révolutionnaire en Tunisie, en Libye, en Égypte. Peuples dans la rue en Syrie, au Yémen, à Bahreïn. Les manifestants occupent des places, crient leur besoin de liberté et surtout la nécessité devant laquelle ils se trouvent : celle de vivre, d’avoir les moyens minimum de vivre. Bien sûr, l’Europe remarque avant tout le désir de liberté. C’est bon pour notre ego. Des peuples qui demandent la liberté, c’est un peu de nous. La liberté, pense-t-on, nous en sommes les inventeurs. C’est l'une des grandes croyances, presque religieuse, de l’Europe contemporaine.

La demande principale, celle de pouvoir vivre dignement, est aussi un peu de nous, grands organisateurs avec les États-Unis des inégalités à l’échelle mondiale. Nous essayons de moins voir cet aspect des choses. Évidemment. Comme nous trions entre les drapeaux. Le drapeau français en Libye, on le voit clairement. Forcément. Nous sommes la République, la Liberté, l’Égalité, la Fraternité. Les droits de l’Homme. Tout cela, c’est nous. Notre histoire surtout. Aujourd’hui, les choses peuvent se discuter un peu. Mais ce n’est pas le moment. Pour l’heure, la Liberté gagne le monde et nous sommes la Liberté historique. Nous sommes heureux. Par contre, les drapeaux tunisiens, égyptiens, libyens, syriens… On ne les voit pas clairement malgré la déferlante des images

Les nations et les peuples arabes contre l’intégrisme ultralibéral

Pourtant, les manifestants du monde arabe demandent clairement que leurs pays leur soient rendus. Que les oligarchies locales liées aux oligarchies financières mondiales dégagent. C’est pourquoi ils brandissent le drapeau de leur pays. Comme pour acter que les territoires ont été subtilisés par ces minorités oligarchiques, subtilisés et soustraits aux peuples. Peuples et nations, deux mots pour dire une même chose symbolisée par le drapeau national.

Que les pays soient rendus aux peuples et que les oligarques à la solde des marchés mondiaux quittent le pouvoir, drôle d’association qui devrait nous faire réfléchir au sujet des révolutions du monde arabe. Pour quoi et contre quoi ces peuples se révoltent-ils au juste ? Il semble que ce soit autant contre les injustices de la mondialisation, cette vision ultralibérale intégriste sans guère de rapport avec ce que peut être un libéralisme bien entendu, qu’en faveur de ces idéaux de liberté qui nous ressemblent. Les peuples ne veulent plus d’oligarchies financières mondialisées mais des nations libres. Voilà ce que disent les peuples arabes.

Les peuples européens disent-ils autre chose ?

L’Europe. Autre continent, autre ébullition. Les choses sont-elles si différentes ? Bien sûr, on criera ici au populisme quand on applaudira à la liberté des peuples là-bas. C’est de bonne guerre politique. Il est pourtant intéressant de noter qu’une vague de fond ayant les mêmes causes se développe sur le vieux continent. Hongrie, Autriche, Finlande, France, Belgique… Les peuples ne sont pas tous dans la rue. Ils crient pourtant un même dégoût de l’intégrisme mondialisé, celui qui délocalise et appauvrit, plonge dans la misère au nom de la rentabilité de quelques uns, la même oligarchie. Un cri assourdissant, soit qu’il s’exprime par le vote dit populiste, comme en Finlande ou en France, soit qu’il se traduise par le silence des urnes, l’abstention. Un cri qui peut descendre dans la rue aussi, ainsi en Hongrie, chemises sombres et brassards sur les bras tendus.

N’est-il pas urgent que la mondialisation des échanges tienne sa promesse : celle d’un vrai partage des richesses et du possible de la vie des peuples ? Sinon, les peuples, dont il semble que nous redécouvrions la réalité, réclameront la liberté et la démocratie, autrement dit le contraire du monde construit par l’intégrisme ultralibéral.

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