Réforme Taubira : et on a osé appeler ça "loi de lutte contre la récidive" ! <!-- --> | Atlantico.fr
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Le projet de réforme de Christiane Taubira prévoit notamment la fin des peines plancher et la création d'une peine de probation.
Le projet de réforme de Christiane Taubira prévoit notamment la fin des peines plancher et la création d'une peine de probation.
©Reuters

Liberté pour tous

Au royaume de François Hollande, le burlesque est à l’honneur. Succès garanti, et bien plus grand que celui du "Pénitencier" de Johnny Hallyday.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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La droite, les syndicats de police et nombre de magistrats tapent comme des malades sur la réforme pénale de Christiane Taubira. Mais, aveugles qu’ils sont, ils n’ont pas vu l’essentiel : l’intitulé de la réforme. Elle porte en effet le très beau nom de « loi de lutte contre la récidive »". Ça c’est une trouvaille, une perle, une pépite (comme on dit sur Atlantico) !

Comment ne pas s’incliner devant un tel sommet d’imagination ? Comment ne pas saluer l’esprit inventif qui a soufflé sur l’Élysée et la place Vendôme ? Comment ne pas rendre hommage respectueusement à cette puissante inspiration propre au génie français ? Enfoncés, les Marx Brothers, Hellzapoppin, etc., qui firent la gloire du cinéma burlesque américain ! Écrasés les de Funès, les Bourvil et autres Fernandel, symboles, jusqu’à maintenant, de ce qu’il y avait de meilleur dans la production comique de la cinématographie française.

La loi Taubira, d’après les méchants qui la critiquent, aurait pu s’appeler « Liberté pour tous ». Après le « Mariage pour tous », initié déjà par la garde des Sceaux, ç’aurait été assez cohérent. Mais il fallait trouver mieux. Et on a trouvé. « Loi de lutte contre la récidive » ! Ainsi a été ouverte une voie royale pour d’autres appellations tout aussi jubilatoires. Rebaptisons le ministère de la Défense « ministère de la Paix »… Changeons l’horrible intitulé du ministère des Affaires étrangères en « ministère de l’Amour entre les peuples »… Finissons-en avec l’angoissant ministère de l’Économie et des Finances pour l’appeler « ministère de la Redistribution sociale et solidaire ». Gardons quand même le ministère du Redressement productif. Comme il n’y a rien à redresser et encore moins à produire, il est parfaitement fondé à figurer au firmament du grotesque gouvernemental. Et surtout terminons-en avec l’horrible mot « prison » qui se dira dorénavant : « salle d’attente de la liberté ».

Soyons sérieux maintenant et laissons les mots de côté. Puisqu’il s’agit de lutter contre la récidive, il convient d’aller jusqu’au bout pour éradiquer ce fléau. Est dit récidiviste quelqu’un qui, déjà condamné, commet un nouveau délit ou crime. Eh bien, supprimons les condamnations. Pas de condamnés, pas de récidivistes ! C’est élémentaire. Et on comprend mal que Taubira n’y ait pas pensé.

A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Eyrolles éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

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