Pourquoi le sur-mesure revient à la mode comme à l'époque de nos grands-parents<!-- --> | Atlantico.fr
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La mode du sur-mesure est une tendance qui se confirme.
La mode du sur-mesure est une tendance qui se confirme.
©© Rose Callahan

La classe à prix chic

De plus en plus de sites offrent la possibilité de personnaliser ses vêtements et accessoires en quelques clics.

Charles-Alexandre   Peretz

Charles-Alexandre Peretz

Charles-Alexandre Peretz est Directeur Marketing de l'enseigne Les Nouveaux Ateliers, spécialisée dans le sur-mesure masculin.

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Atlantico : Le sur-mesure revient à la mode. A quelle attente des consommateurs cela répond-il ?

Charles-Alexandre Peretz : Sur le marché de l’homme, qui se déploie déjà depuis une dizaine d’années, on sait que notre cible étoffe de plus en plus sa garde-robe. Les exigences de tailles correspondent de moins en moins à ce qui se fait dans le prêt-à-porter. On accepte beaucoup moins qu’avant des vestes trop larges ou des pantalons trop courts. Chez les Nouveaux Ateliers, nous sommes partis d’une question : pourquoi les produits sur-mesure sont-ils aussi difficiles d’accès ? La première attente des consommateurs est d’accéder à des produits qui leur vont, avec un budget raisonnable. Grâce aux nouvelles technologies, nous avons pu apporter une solution à ce dilemme. Certains l’ont fait avec le demi-mesure industriel, et d'autres, comme nous, l’avons fait par la cabine d’essayage et le patron numériques.

Cette tendance concerne-t-elle uniquement les hommes ?

Après un essai de trois mois, nous avons cessé de proposer du sur-mesure pour les femmes. Sur ce marché, l’offre est considérable, par conséquent les femmes chercheront rarement un ensemble. Elles effectuent des mélanges entre les différentes marques qui leur vont. Elles en trouveront toujours qui répondent à leurs spécificités physiques. Chez les hommes, c’est très peu le cas. On trouvera des marques spécialisées pour les gens très grands, obèses, ou encore androgynes. Mais il s’agit de niches qui, évidemment, ne conviennent ou ne plaisent pas à tout le monde. La femme, elle, ne cherche pas un produit qui corresponde à ses mesures, mais qui la mette en valeur. L’homme cherche à avoir les épaules correctement ajustées, ainsi que la bonne longueur de manche et de pantalon.

Peut-on parler d’un retour cyclique à ce qui se faisait du temps de nos grands-parents ? L’approche est-elle la même qu’à l’époque ?

A l’époque de nos grands-parents, lorsqu’on se faisait faire un costume, c’était le costume. Nous nous trouvons aujourd’hui dans une logique consumériste : une fois que les clients ont trouvé le costume et la chemise qui leur vont, ils les commandent par cinq. A l’époque, le prêt à porter n’existait pas, on n’avait donc d’autre choix que de s’adresser au tailleur. Aujourd’hui, nous nous trouvons beaucoup plus dans une "logique de vestiaire".

Les consommateurs sont-ils prêts à y mettre le prix ?

Notre politique est de proposer du sur-mesure au même prix que le prêt à porter. Nos chemises s’échelonnent de 49 à 120 euros, et nos costumes de 290 à 990 euros. Nous allons donc de l’entrée au milieu de gamme, tout en maintenant des standards de qualité plus élevés.

Comment faire pour proposer des produits sur-mesure au même prix que le prêt-à-porter ?

Nous combinons plusieurs facteurs. La cabine numérique nous permet de récupérer les mesures de la personne en une demi-seconde, quand un tailleur devrait prendre rendez-vous et passer 45 minutes avec son client. Nous absorbons donc bien plus de personnes. Nous créons des patrons numériques et pas en carton. La personne pourra ainsi entièrement créer sa garde-robe numérique. En un clic, l’intégralité du vestiaire de la personne est créée. Suite à cela, les mesures sont envoyées à notre propre atelier de production, implanté à Shanghai. Nous maîtrisons ainsi la qualité et les délais. C’est en internalisant toutes les tâches que nous parvenons à tirer les prix vers le bas.

Le système actuel des tailles en prêt-à-porter est-il appelé à évoluer ?

Les marques ne vont plus se limiter – et elles le font déjà – aux simples tailles S, M, L, XL et XXL. Chaque taille se déclinera en versions pour les petits, les grands, les personnes fortes, les personnes plus fines… Le prêt-à-porter devra d’adapter. Des marques se spécialisent d’ailleurs sur certains types de coupes. Les vêtements pour hommes vont ainsi rejoindre la logique qui s’applique aux vêtements pour femmes.

Propos recueillis par Gilles Boutin

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