La « Firme » de Sarkozy en dépôt de bilan

Souvenirs, souvenirs… En 2005, Brice Hortefeux, Franck Louvrier, Frédéric Lefebvre, Pierre Charon et Laurent Solly formaient une authentique garde prétorienne autour de Nicolas Sarkozy. Ils étaient craints, admirés, jalousés, critiqués, détestés mais toujours considérés. Entrés dans la légende du sarkozysme triomphant, on les disait membres d’une « Firme » à l’américaine, solidaires comme les cinq doigts de la main, complémentaires, « prêts à mourir pour Nicolas ».  Hortefeux jouait les portes flingues,  Charon « réseautait », Louvrier traitait habilement les journalistes, Lefebvre terrorisait les parlementaires et Solly coordonnait tout ça. Sans eux, Nicolas Sarkozy n’aurait sans doute jamais été élu Président de la République.

Aujourd’hui, « la Firme » est en dépôt de bilan. Brice Hortefeux, limogé lors du dernier remaniement, n’a même pas obtenu le job à l’Elysée qu’on lui avait un peu hâtivement attribué. Entré au forceps au Parlement européen à la faveur de la démission forcée d’une députée UMP, il rumine sa rancœur sans savoir vraiment à quelle sauce il sera mangé lors la campagne de 2012. Pierre Charon qui a été écarté de la Présidence il y a quelques mois vient d’être évincé de la liste des candidats UMP au Sénat, lâché par son ami « Nicolas ». Aux dernières nouvelles, il se rapproche de Jean-Louis Borloo… Frédéric Lefebvre, de gaffe en lapsus, végète au secrétariat d’État à l’Artisanat et au Tourisme après avoir été l’hyper porte-parole de l’UMP.  Les cas de Franck Louvrier et Laurent Solly sont un peu différents. En  fait, ils ont, de leur propre chef, pris leurs distances avec « la Firme » pour se mettre à leur compte. Laurent Solly est devenu un dirigeant respecté du groupe TF1 tandis que Franck Louvrier, toujours conseiller en communication à l’Élysée, s’investit chaque jour un peu plus dans son mandat d’élu local.

Les nostalgiques de 2007 pourront bientôt aller voir La Conquêtequi raconte la marche irrésistible de Nicolas Sarkozy vers le pouvoir. Ils y retrouveront les héros de « la Firme », pour lesquels cette consécration cinématographique sonne un peu comme un enterrement de première classe.