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"Certains dirigeants socialistes 
abaissent l'honneur de la France"
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Côte d'Ivoire

Depuis l'arrestation du président illégitime Laurent Gbagbo lundi dernier, de nombreux socialistes s'interrogent sur le niveau de participation de l'armée française dans cette intervention militaire et réclament que « toute la lumière soit faite sur le rôle joué par la France en Côte d’Ivoire ». Pour le député UMP et rapporteur du budget du ministère de la Défense à la commission des Finances Jean-Michel Fourgous, les critiques du PS sont malvenues et salissent l'action des militaires français.

Jean-Michel  Fourgous

Jean-Michel Fourgous

Député-maire d'Elancourt, il est également le fondateur d'un groupe de cent députés : Génération Entreprise.

Il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont  L'élite incompétente : comment les haut fonctionnaires mènent la France à la faillite.

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Les fausses interrogations du PS sur le rôle de l’armée française sont d’autant plus malvenues que ce parti a toujours soutenu jusqu’à une date nettement trop récente, Laurent Gbagbo, membre de l’Internationale socialiste jusqu’en décembre dernier.

Quand le PS soutenait Laurent Gbagbo

Certes, le PS n’est pas responsable des agissements de M. Gbagbo, perverti par le goût du pouvoir au point de repousser le scrutin présidentiel cinq années de suite, et de s’y accrocher illégalement, pendant plus de quatre mois. Mais comment le PS a-t-il pu apporter son soutien à un dirigeant aussi méprisant de l’esprit démocratique et qui a pris son peuple en otage cinq années durant ? Pourquoi n’a-t-il pas dénoncé ses agissements dès 2005, terme de son premier mandat ? Aurait-il oublié que neuf de nos soldats sont tombés et 38 autres gravement blessés le 6 novembre 2004 sous le feu des roquettes lâchées par deux avions de chasse de l'armée du président Gbagbo ?

Il est toujours regrettable de devoir employer la force surtout quand d’autres voies plus pacifiques sont possibles.  A l’automne dernier, la France était prête à se mettre à l’écart de la scène ivoirienne, estimant, à juste titre que ce pays était engagé dans un « cycle vertueux » [1]. L’obstination de Laurent Gbagbo à ne pas reconnaître la victoire de son adversaire (légalement élu)  aura été néfaste et funeste pour son pays. Dès lors, faute de négociations, la force ne pouvait que prévaloir.

Pourquoi les dirigeants socialistes français font-ils planer le doute sur l’action des soldats français ? Est-ce parce qu’ils ne se reconnaissent pas dans leurs valeurs éternelles de l’honneur, du service, du sacrifice, de la patrie ? Ou bien est-ce pour mieux masquer leur impéritie ?

Quand certains dirigeants socialistes salissent l'armée française

En critiquant l’armée française, les membres du Parti socialiste se mettent hors-jeu. Ils devraient, au contraire être fiers du courage de nos unités et de leurs chefs, qui sont parvenir à éviter le pire en sauvant des populations civiles et en aidant le pouvoir démocratiquement élu. Nos soldats n’ont pas démérité. Ils ont fait leur devoir et porté haut les valeurs démocratiques de notre pays. Nombre de pays étrangers leur sont reconnaissants d’avoir protégé, secouru, exfiltré leurs ambassadeurs et leurs populations.

Le Premier ministre l’a rappelé le 13 avril devant les députés : « Nos forces présentes depuis 2002 n’ont pas vocation à rester en Côte d’Ivoire, elles rentreront quand la sécurité sera suffisante pour la population locale et nos ressortissants ». A vilipender l’action de l’armée, certains dirigeants du PS abaissent l’honneur de la France et trahissent nos militaires.

La vérité est que les dirigeants du PS sont sans doute aigris de voir un des leurs (encore) balayé par une démocratie dont ils s’approprient exclusivement les symboles et la rhétorique. Ils sont sans doute chagrinés de voir leurs rangs décimés et les membres de leur prestigieuse internationale être classés dans le camp des autocrates, sinon des dictateurs. Après le socialiste tunisien Ben Ali, après le socialiste égyptien Moubarak, après le socialiste ivoirien Gbagbo, quel sera le prochain sur la liste ? Le socialiste libyen Kadhafi, qui après un coup d’Etat a créé, en 1977 la Jamahiriya (Gouvernement des masses) arabe libyenne populaire et socialiste ?

Pour toutes ces raisons, l’attitude de certains dirigeants socialistes qui salissent l’action d’hommes et de femmes qui défendent, au péril de leur vie, les valeurs et les idéaux de la démocratie, est condamnable. L’armée française a fait du très bon travail en Côte d’Ivoire. Le PS et l’Internationale socialiste ne peuvent pas en dire autant.

[1] Audition de l’amiral Édouard Guillaud, chef d’état–major des armées le 6 octobre 2010 à l’Assemblée nationale

Pour lire la seconde partie de la tribune de Jean-Michel Fourgous, cliquez ici.


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