Quand la CGT transforme les patrons et le CAC 40 en hyènes et en requins jamais rassasiés<!-- --> | Atlantico.fr
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Les hyènes et des requins sont des animaux nuisibles et dangereux, comme le Medef et le CAC 40 sur les affiches CGT du métro parisien.
Les hyènes et des requins sont des animaux nuisibles et dangereux, comme le Medef et le CAC 40 sur les affiches CGT du métro parisien.
©Reuters

Cannibal

Les hyènes et des requins sont des animaux nuisibles et dangereux, comme le Medef et le CAC 40 sur les affiches CGT du métro parisien. À exterminer ?

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Les affiches font froid dans le dos. Elles ont d’ailleurs été conçues pour ça. Sur l’une, un squale aussi effrayant que les "dents de la mer". Et le texte imprimé sur l’image dit : "Medef, CAC 40. Jamais rassasiés !" Sur l’autre, les mêmes mots avec la photo d’une hyène parfaitement répugnante.

On comprend bien que la CGT, qui signe ces affiches, cherche à attiser la colère de ses militants et de ses sympathisants. Et, bien sûr, il serait infondé de lui faire un procès pour incitation au meurtre. Cependant, avec son requin et sa hyène, elle s’inscrit dans une tradition des plus glauques et des plus mortifères : celle de la déshumanisation de l’adversaire. Hannah Arendt, qui avait étudié de près les procès et les procédés staliniens et nazis, écrivait : "L’animalisation de l’autre est toujours le signe du totalitarisme." En effet, une fois cette alchimie réalisée, il est beaucoup plus facile de tuer une bête qu’un homme. Ainsi fit Joseph Staline (que la CGT aima naguère) avec un bestiaire d’une grande richesse où les "vipères lubriques" voisinaient avec les "chacals impérialistes". Du côté de chez Hitler, ce fut nettement plus pauvre. Juste les "rats" désignant les Juifs porteurs de toutes les pestes et donc à exterminer. La seule descendance connue – dans le domaine sémantique – du chancelier du IIIe Reich porte le nom d’Alain Badiou. Un philosophe qui a pignon sur rue et auteur d’un célèbre Sarkozy, l’homme aux rats.

Pour revenir à des choses plus aimables – à la CGT donc – on peut imaginer à la lecture du journal de la centrale syndicale quelles nouvelles affiches aussi enrichissantes que celles du requin et de la hyène nous sont promises. "Les vautours de Wall Street". "Les loups capitalistes". "Les chacals de la finance". Et tous, bien entendu, "jamais rassasiés" !

Quand on est zoophobe, l’imagination déborde toujours. Reste que dans cette affaire, il n’y a pas mort d’homme. Mais le bestiaire cher à la CGT permet d’apprécier quelles sont les valeurs qui l’inspirent. Heureusement, il y en a d’autres. Et comme disait Léo Strauss : "Si toutes les valeurs se valent, alors le cannibalisme est juste une question de goût."

A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Eyrolles éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

vous pouvez achetez Pourquoi vous vous trompez tout le temps (et comment arrêter) Partie 1 & Partie 2, sur Atlantico Editions.
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