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"Le rattachement de la Wallonie à la France serait plus simple que la réunification allemande"
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Nouvelles frontières

300 jours sans gouvernement, et la Belgique ne s'en porte pas plus mal... Forcément, car ce sont les parlements régionaux qui ont pris le relais ! Aussi, pourquoi ne pas envisager rapprocher la Wallonie de la France ? C'est le projet du mouvement rattachiste RWF dirigé par Laurent Brogniet, interviewé par Atlantico.

Laurent Brogniet

Laurent Brogniet

Laurent Brogniet (46 ans) est économiste. Avec l’ancien député européen Paul-Henry Gendebien, il copréside le Rassemblement Wallonie-France depuis 2009.

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Atlantico : 300 jours sans gouvernement, et la Belgique ne semble pas plus mal se porter que cela... Finalement, la Belgique est elle encore une réalité politique ?

Laurent Brogniet : A dire vrai, la crise dure depuis bien plus longtemps. Le gouvernement est en affaires courantes depuis le 26 avril 2010, date de la démission de M. Leterme. Il n'y a même plus de gouvernement de plein exercice depuis 2007, hormis les gouvernements transitoires de MM. Van Rompuy et Verhofstadt (quelques mois en tout). C'est dire la gravité de la crise que traverse la Belgique. Le dernier sondage indique que la Flandre se radicalise suite au blocage des négociations d'une énième réforme de l'État. Désormais, 50 % des Flamands sont prêts à voter pour un des partis indépendantistes.

Le rattachement de la Wallonie à la France est il techniquement, juridiquement, politiquement, humainement, sociologiquement, possible ?

Bien sûr. Il existe des précédents comme la réunification allemande. Il était bien plus ardu de fondre le droit communiste et l'économie d'État de l'ex-RDA dans l'Allemagne fédérale de M. Kohl. Il y aura évidemment des dispositions transitoires qui faciliteront l'intégration de la Wallonie et de Bruxelles, si elle le désire, comme régions de France à part entière.

Qu'aurait à gagner la France en faisant entrer la Wallonie dans son giron ?

La France augmenterait pacifiquement son territoire et sa population, ce qui équilibrerait son poids dans le cadre de l'axe franco-allemand, moteur de l'Union européenne. Elle agrandirait son marché intérieur. Plus présente au Nord, elle créerait davantage de synergies avec l'Allemagne et la riche zone du Benelux. Il faut savoir que la France détient déjà 40 % de l'économie wallonne.


Les Wallons sont-ils de plus en plus nombreux à être favorables à un rapprochement, ou un rattachement à la France, ou n'est-ce que l'utopie d'une petite minorité ?

Divers sondages officiels (notamment IFOP, juillet 2008) montrent que les Wallons sont sensibles à cette option, seulement en cas de disparition de l'État belge.Le taux évolue, au gré de l'actualité, entre plus de 20 % et 50 % d'avis favorables. Le R.W.F. qui porte l'idée à chaque scrutin ne recueille, il est vrai, que 2 % des voix. Il existe plusieurs raisons à ce relatif insuccès : de nombreux députés favorables à nos idées préfèrent la rente des partis en place plutôt que de rejoindre le R.W.F. qui n'a aucun mandat à proposer. Citons comme rattachistes au PS, parmi bien d'autres, Claude Eerdekens, ancien chef de groupe du PS au Parlement et Robert Colignon, ancien Ministre président de la Wallonie. Au MR (équivalent de l'UMP), Daniel Bacquelaine a recueilli... 45 % des voix lors de l'élection à la présidence de son parti. Ensuite, il y a le verrouillage de médias comme la chaîne publique RTBF contrôlée par le PS. Le débat politique ouvert et pluraliste, comme il existe malgré tout en France, est impensable en Belgique francophone. Un exemple : en période électorale, seuls les partis représentés au Parlement ont droit à la parole ! Mais les événements qui s'accélèrent, le fossé qui se creuse entre Flamands et francophones pourrait entraîner une progression électorale du R.W.F. aux prochaines élections. Si la Belgique parvient encore à en organiser...

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