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Résister à la tentation du "tous pourris" en politique ? Les élus n’y mettent pas beaucoup du leur…
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Editorial

Les malversations des élus et des responsables politiques ne nous émeuvent plus guère. Jérôme Cahuzac parlant de son compte bancaire suisse comme d’une "banalité" le confirme.

Pierre Guyot

Pierre Guyot

Pierre Guyot est journaliste, producteur et réalisateur de documentaires. Il est l’un des fondateurs et actionnaires d’Atlantico.

 

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Deux types de délinquants ont fait les choux gras des médias ces derniers jours.

D’abord ceux qui ont gâché la victoire du Paris Saint Germain au Trocadéro : mélange de hooligans motivés par la casse et de jeunes de banlieues venus faire leurs courses sans passer par la caisse.

Ensuite, les excités du Bloc Identitaire et autres nostalgiques du maréchal Pétain, convaincus qu’un suicide spectaculaire fait d’un écrivain dont personne n’a jamais entendu parler un nouveau Mishima et que faire mine de charger les CRS au son du biniou place des Invalides est une victoire sur la « dictature socialiste ».

Il n’est pas question ici d’exonérer  les uns ou les autres de leurs infractions ou de leurs délits. Mais d’autres repris de justice, aux délits largement aussi graves, sont également au cœur de l’actualité sans provoquer le même engouement médiatique et de l’opinion publique.

Il est vrai que les images, télévisées notamment, sont bien moins spectaculaires. Les protagonistes, parce qu’ils ne viennent pas des extrêmes ou qu’ils ne sont pas issus de l’immigration, provoquent des réactions moins passionnées. Hélas, peut-être aussi parce que nous nous habituons…

Car les malversations des élus et des responsables politiques ne nous émeuvent plus guère. Jérôme Cahuzac parlant de son compte bancaire suisse comme d’une « banalité » le confirme.

La litanie des procès et des affaires durant la semaine qui vient de s’écouler, aussi. Condamnation à trois ans de prison - dont un an ferme - pour détournements de fonds publics de la députée socialiste marseillaise Sylvie Andrieux. Condamnation à 30 000 euros d'amende pour abus de biens sociaux de l'ancien député-maire socialiste de Liévin, Jean-Pierre Kucheida. Ouverture du procès pour détournements de fonds publics de l'ancien maire socialiste d'Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais, Gérard Dalongeville. Bonne vieille stratégie du « c’est pas moi, c’est l’autre » adoptée par Christine Boutin dans le cadre de l’information judiciaire ouverte par le parquet de Nanterre sur des soupçons d'emploi fictif au sein de son cabinet lorsqu’elle dirigeait le ministère du logement. La présidente du Parti Chrétien Démocrate a refilé la patate chaude à l’ancien secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, déjà mis en cause dans l'affaire dite des « 500 000 euros ».

Effet de style, cette énumération prend évidement l’allure d’une accusation de « tous pourris » qui ne reflète pas la réalité de l’ensemble des responsables politiques français.

Mais que penser alors lorsque l’un des principaux témoins dans l’affaire Cahuzac, l’ancien salarié de la banque Reyl, Pierre Condamin-Gerbier, explique haut et fort qu’il est prêt à donner les noms de plusieurs autres politiques français coupables de fraude fiscale et que la commission d’enquête parlementaire sur le sujet ne juge pas nécessaire de le convoquer pour l’entendre ?

Que les politiques ne facilitent vraiment pas la tâche de ceux qui aimeraient ne pas ajouter de l’eau au moulin des extrémistes…

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