Plan d’investissement d’avenir : les pistes de financement sont-elles sérieuses ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Les entreprises françaises, surtout celles de taille moyenne, accèdent difficilement aux capitaux nécessaires.
Les entreprises françaises, surtout celles de taille moyenne, accèdent difficilement aux capitaux nécessaires.
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Vers l'infini et au-delà

Au cours de sa conférence de presse, François Hollande a annoncé plusieurs pistes de financements pour un "plan d'investissement d'avenir". Reste à savoir si ces pistes sont sérieuses et si les Français veulent utiliser leur épargne pour soutenir les entreprises.

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe est le fondateur du cabinet Parménide et président de Triapalio. Il est l'auteur de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : www.eric-verhaeghe.fr Il vient de créer un nouveau site : www.lecourrierdesstrateges.fr
 

Diplômé de l'Ena (promotion Copernic) et titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un Dea d'histoire à l'université Paris-I, il est né à Liège en 1968.

 

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Convaincre les Français de confier leurs économies et leurs bas de laine aux projets et aux entreprises qui en ont besoin pour se développer est une vieille lubie répétée par les gouvernements qui se suivent, de gauche comme de droite. Le problème est réel : les entreprises françaises, surtout celles de taille moyenne, accèdent difficilement aux capitaux nécessaires. Et l’Etat a de moins en moins les moyens d’assumer les investissements indispensables aux réseaux de demain.

Peu à peu, c’est la productivité des entreprises qui en souffre. Faute d’une couverture complète du territoire par les réseaux à très haut débit, par exemple, les entreprises françaises ne pourront pas soutenir la concurrence dans le champ du traitement de l’information, de plus en plus essentiel à l’activité économique.

L’idée de drainer les fonds de l’assurance-vie vers ces projets, avancée par François Hollande, n’est pas neuve. Le député Fourgous avait, en 2005, fait adopter un amendement qui permettait de convertir les portefeuilles d’assurance-vie en actions, tout en conservant les avantages de l’assurance-vie.

Les quelques imprudents qui s’étaient laissés persuadés de profiter de l’aubaine s’en sont mordus les doigts. Ils n’avaient probablement pas bien compris que le marché actions peut être très rentable en phase d’expansion, et redoutable quand les crises surviennent.

Toute l’ambiguïté de l’assurance-vie est là: les Français y recourent pour rémunérer leur épargne. Pas pour prendre des risques inconsidérés. Et François Hollande n’a pas dissipé cette ambiguïté : le financement de l’entreprise n’est jamais un placement sûr.

Faut-il se contenter de mobiliser l’épargne des Français pour les grands investissements publics ? L’idée a du sens, mais elle présente l’inconvénient d’être coûteuse. Lorsque Nicolas Sarkozy avait lancé un grand emprunt, certains avaient rappelé que les taux d’intérêt auxquels la France se finance sur les marchés sont bien inférieurs à ceux que les épargnants demandent lorsqu’ils souscrivent directement à un emprunt.

Et puis les emprunts, il faut bien finir par les rembourser. Un sujet difficile à traiter quand on a du mal à réduire le déficit public.

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