Pourquoi le chocolat est un produit refuge en temps de crise<!-- --> | Atlantico.fr
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La consommation de chocolat a progressé de 4,7% l'an dernier.
La consommation de chocolat a progressé de 4,7% l'an dernier.
©Reuters

Chaud cacao !

La consommation de chocolat a progressé de 4,7% l'an dernier. Faut-il en déduire que la crise et la morosité profitent aux grands fabricants que sont Ferrero ou Lindt ? Les consommateurs ont-ils tendance à se réfugier dans le "paradis artificiel" du chocolat ?

Nathalie Hutter-Lardeau

Nathalie Hutter-Lardeau

Nathalie Hutter-Lardeau est nutritionniste diplômée d'Etat, et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet. 

Parmi ses livres figurent notamment La True Food aux Editions du Moment,  dans lequel elle explique comment déguster ses produits préférés en toute lucidité, 101 restos, 0 kilo, coécrit avec Nathalie Helal et Catherine Roig (Hachette, mars 2013), Mince Alors ! (Odile Jacob, Juin 2011), Des mots sur les maux du cancer  (Mango, 2009) avec le Professeur David Khayat et Wendy Bouchard, et  Le vrai régime anti-cancer  (Odile Jacob, 2010) avec le Professeur David Khayat et France Carp.

Elle a fondé en 2000 l'agence conseil en nutrition Evidence Santé, qui travaille avec l'Agence nationale de sécurité alimentaire sur la sécurité alimentaire, et le plan national nutrition santé, ainsi qu'avec plusieurs entreprises du secteur agro-alimentaire.

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Atlantico : A l’inverse  de la conjoncture économique actuelle, l’industrie du chocolat ne connaît pas la crise, avec une consommation qui  a progressé de 4,7% l’an dernier en France. Peut-on dire qu’en temps de crise les consommateurs ont tendance à se réfugier dans le « paradis artificiel » du chocolat ? Cela aide-t-il vraiment à faire face aux périodes de déprime que traversent certaines personnes ?

Nathalie Hutter-Lardeau : Nous ne mangeons pas seulement pour satisfaire nos besoins nutritionnels et tant mieux ! Dès notre plus tendre enfance nos aliments nous réconfortent lors des moments de tristesse et à l’âge adulte, ils nous sauvent des moments de déprime passagère !

Alors pas de surprises si en période de crise notre stress et nos émotions nous poussent à manger et en particulier du chocolat dont les propriétés antidépressives, anti-stress, à la fois calmantes et toniques et même aphrodisiaques sont presque devenues universelles.

Mais attention lorsque les habitudes alimentaires induites par les émotions prennent le pas sur une alimentation saine et équilibrée, une surcharge pondérale incontrôlée peut s'ensuivre et accentuer le mal-être !

Dans quelle mesure le succès des produits fabriqués à partir de chocolat est-il dû aux campagnes marketing menées par les grandes marques comme Ferrero ou Lindt ? Ou au contraire l’argument « chocolat » se suffit-il à lui-même pour attirer les consommateurs ?

Évidemment les vertus du chocolat sont aussi reconnues…par ses fabricants ! Mais le succès est bien sûr assuré par la communication et l’inventivité des marques pour proposer des assortiments qui à coup sûr doperont le moral des gourmands !

C’est bien connu, on ne mange pas de chocolat pour se nourrir mais pour se faire plaisir. D’où vient cette relation « passionnelle » ? Le chocolat contient-il des substances addictives ?

Un carré de chocolat, c’est bon pour le moral ! il contient des polyphénols, puissants anti-oxydants, mais surtout du magnésium et des endorphines qui lui confèreraient des propriétés antidépressives, anti-stress, à la fois calmantes et toniques et même aphrodisiaques !

Mais surtout, la combinaison de gras et de sucre dont il est riche suscite immanquablement une sécrétion d'endorphines dans le cerveau. Et enfin le chocolat doperait même l’intelligence selon une étude récente*** !

Alors pourquoi s’en priver ? Juste signaler qu’il faut toutefois se contrôler car l’addition calorique est sans concession (avec en moyenne 50 calories les 10g). Mais s’interdire de grignoter n’est pas l’assurance minceur, au contraire une frustration de plus qui entretient la compulsion à trop manger **

Mon conseil : anticiper ses gourmandises pour éviter de piocher anarchiquement dans la tablette. Mon astuce : se préparer des petits plateaux de grignotage avec à déguster, dans l’ordre pour éviter le surdosage en calories ces 3 ingrédients :

une petite salade de fruit ou une compote

un riz au lait, une semoule ou du muesli avec du lait

et en dernier : un très bon carré de chocolat !

Et ma technique au resto *** pour ne pas payer l’addition sur la balance :

En tant que chocolat addict je scrute la carte et si je décide de ne pas faire l’impasse sur  le dessert au chocolat je compense en choisissant la formule Plat (léger) et Dessert. L’avantage de finir par une note sucrée, c’est que sa satiété est bien meilleure que celle du gras. Donc pas de risque de se jeter sur les restes du plat, toujours plus gras !

*The New England Journal of Medecine

La consommation de chocolat, la fonction cognitive et lauréats du prix Nobel

Franz H. Messerli, MD

** Mince Alors !  chez Odile Jacob (version poche)

Nathalie HUTTER-LARDEAU

***101 Restos 0 Kilo Chez Hachette

Nathalie HUTTER-LARDEAU / Nathalie HELAL/ Catherine Roig

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