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Ah, les présidents voyous, c’était quand même autre chose !
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Editorial

Les prédécesseurs de François Hollande étaient quelque peu "voyous" contrairement au "président normal" socialiste qui ne semble pas avoir recours à des hommes de confiance pour contourner les voies officielles.

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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On a beaucoup entendu ici et là "ouais, Hollande aurait dû virer Cahuzac plus tôt… Il devait savoir tout ça, les comptes en Suisse, le cash, avec la DCRI, la DGSE… Il n’a pas eu les c… de le dégager, il est mou, etc" François Hollande a demandé à Jérôme Cahuzac de démissionner de son poste de ministre du Budget dès l’ouverture d’une information judiciaire pour "blanchiment de fraude fiscale", donc dès que la justice a été saisie. Devait-il aller plus vite ? Anticiper ? La plupart des commentateurs et sans doute des millions de Français semblent penser que oui. Mais s’il l’avait fait, n’aurait-on pas été tenté de l’accuser d’avoir accès à des informations personnelles sur ses ministres par des circuits parallèles ou en instrumentalisant à son profit politique les services de l’Etat ? Il semblerait que non.

En fait, depuis 40 ans, les Français se sont habitués à voir à la tête du pays des présidents un peu "voyous" ou, tout au moins, s’appuyant sur un ou plusieurs lieutenants sans scrupules capables de les renseigner en tant que de besoin. Giscard avait son fameux ministre de l’Intérieur Michel Poniatowski dit "Ponia", Mitterrand ses écoutes et ses gendarmes dont le fameux Christian Prouteau, Chirac s’est beaucoup servi de Charles Pasqua et de ses réseaux et Sarkozy a utilisé au-delà du raisonnable l’inénarrable "squale", l’ex-patron de la DCRI, Bernard Squarcini.

Qui aurait pu informer avant tout le monde François Hollande ? Est-ce une bonne chose que celui-ci n’ait pas recours à des barbouzes, des officines, des hommes de confiance dans les services placés là pour contourner les voies officielles ou hiérarchiques ? En théorie, cette attitude pourrait se parer d’une certaine noblesse. Dans la pratique, cela ne marche pas. Les Français ne craignent pas les "présidents-voyou", roués, n’ayant pas peur de se salir les mains.

Le "président normal" ou le "Premier ministre banal", cela fonctionne peut-être en Scandinavie, pas dans la France de Fouché et de Talleyrand.

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