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Médicaments génériques : nouveau scandale sanitaire ? [1]
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Santé

Un médecin, le docteur Sauveur Boukris, auteur de "Santé, la démolition programmée" paru mi-mars au Cherche-Midi, met les pieds dans le plat : Et si les médicaments génériques n'étaient pas aussi inoffensifs qu'on le pense ? Épisode 1...

Sauveur Boukris

Sauveur Boukris

Sauveur Boukris est médecin généraliste.

Enseignant à Paris, il participe à de nombreuses émissions de radio et de télévision sur les questions de santé. Il est l'auteur de plusieurs livres médicaux dont "Santé : la démolition programmée", aux Editions du Cherche Midi.

Il a écrit  "Médicaments génériques, la grande arnaque" aux Editions du Moment.

Son dernier livre s'intitule "La fabrique des malades" aux Editions du cherche midi.

Voir la bio »

Depuis l’apparition des médicaments génériques en 1996 et le droit de substitution accordé en 1999 aux pharmaciens d’officine c’est à dire le remplacement d’un médicament de marque ou princeps par une molécule générique, la consommation des génériques a connu une percée mais nous, médecins, constatons aussi les problèmes posés par leur développement sur le plan clinique et sanitaire.

Un médicament générique répond à trois critères principaux : brevet qui est tombé dans le domaine public, médicament dont le prix doit être inferieur à 55% de celui de la molécule princeps, et un produit qui présente par rapport à son médicament de référence la même composition qualitative et quantitative en principe actif.

Dans l’esprit de la population et de nombreux médecins, un médicament générique est identique et aussi efficace que la molécule originale. En réalité, dans ce domaine, on vit sur des contre vérités.

Première contre vérité : un médicament générique est une « copie conforme » d’un médicament de marque. Tous les génériques ne sont pas identiques à leur molécule princeps. Beaucoup de génériques présentent des compositions différentes touchant soit le ou les principes actifs sous forme de sels, d’ester, d’isomère, soit ils présentent des excipients avec des effets indésirables.

Deuxième contre vérité : le générique est aussi « efficace »  puisqu’il contient le même principe actif. Le fabricant de générique a légalement la possibilité de mettre au point une molécule avec une biodisponibilité différente. Il est admis un intervalle de bioéquivalence de -20% à +20% entre le princeps et son générique avec comme conséquence une efficacité qui varie d’autant.

Désinformation

Troisième contre vérité : le médicament générique est aussi « sûr » que la molécule originale. Ceci est faux. On observe des effets secondaires  très fréquents avec les génériques qui ont une composition différente alors qu’ils sont absents avec les princeps : nausées, vomissements. Il existe des excipients à effets notoires qui peuvent engendrer des effets secondaires : urticaires, eczémas, allergies cutanées comme l’acide benzoïque, l’acide borique, l’amidon de blé, l’alcool benzylique etc.

Les conséquences pratiques de l’utilisation des génériques sont loin d’être négligeables. De nombreux médecins rapportent une efficacité moindre de plusieurs génériques ; on observe une non guérison d’une pathologie aiguë avec des génériques d’antibiotiques comme le Clamoxyl, l’Augmentin ou l’Orelox ; une non amélioration, voire une déstabilisation d’une pathologie chronique comme l’insuffisance cardiaque, l’hypothyroïdie, le diabète.

Les sociétés savantes comme la Ligue française contre l’épilepsie a même publié un communiqué affirmant que les patients épileptiques ne doivent pas prendre des médicaments génériques car ce sont des médicaments dits « à marge thérapeutique étroite » et que les génériques n’ont pas une efficacité identique à celle de leurs princeps. Il en est de même avec les hypothyroïdiens ou les antidiabétiques.

Nous sommes des centaines de médecins à l’observer dans nos cabinets : les malades constatent que tous les génériques ne sont pas équivalents, du point de vue du goût, de la tolérance et de l’efficacité.

(épisode 1/2 - suite demain....)

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