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Le site interactif lancé par un Indien, l’incroyable Raghu, haut fonctionnaire à la retraite.
Le site interactif lancé par un Indien, l’incroyable Raghu, haut fonctionnaire à la retraite.
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Revue de blogs

L'actualité internationale ne laisse pas les internautes indifférents. Les blogs se multiplient qui n'hésitent pas à dénoncer le manque de transparence des instances dirigeantes.

Après Wikileaks, Fukushima vient de faire définitivement sauter la notion de secret d’État et de confiance aveugle dans les instances dirigeantes. Les internautes se prennent en main. Une floraison de cartes collaboratives en ligne sur les niveaux de radiations dans le monde est apparue, nourries par les relevés de radiations effectués par des particuliers. Une de ces cartes  rdtn.org, créée aux Etats-Unis, est souvent inaccessible du fait de son énorme trafic. En Russie extrême-orientale, à portée du Japon, les citoyens travaillent aussi à laleur.  Ils ne sont pas pour autant des pionniers.

Un autre tabou provoque une mobilisation et une dissidence semblables sur tous les continents, depuis un an : c’est la corruption. L’augmentation des denrées alimentaires dans le monde entier a rendu le poste budgétaire du bakchich moins tolérable, au point de ne plus le voir comme incompressible. Parmi ces initiatives en ligne contre la corruption ordinaire, on trouve différents styles. Le style russe, assez brutal, comme celui le l’école de l’Institut des Relations internationales de Moscou, qui vient d’ouvrir son propre wikileaks en priant sèchement son personnel et ses étudiants de dénoncer (anonymement) tous les abus ou extorsions dont ils sont témoins, pour les transmettre à la police.

Beaucoup plus sophistiqué, sous son air bonhomme de grand jeu de la corruption, est le site interactif lancé par un Indien, l’incroyable Raghu, haut fonctionnaire à la retraite : “Ipaidabribe” (j’ai payé un bakchich). Sur ce site, il n’est pas question de dénoncer le policier ou fonctionnaire indélicat, et d’exposer les citoyens à d’éventuels soucis.  Il leur est simplement demandé d’enregistrer sur le site le montant du pot-du-vin qu’ils ont payé, pour quel document ou service, et où, afin de constituer une base de données sur l’économie souterraine de la corruption.  Alors, combienderoupies? 200 en moyenne lors d’un contrôle de police sur la route.  Admission en faculté des sciences et techniques ? 25 000 dans la ville de Moradabad. 500 roupie pour un contrôle de passeport à Lucknow. 500 pour un certificat de mariage à Belgaum, mais 1000 à Chennai.  Et 100 000 pour une inscription au cadastre et un permis de construire à Chennai aussi, qui a l’air d’une ville hors de prix. L’objectif du site et de la campagne qui l’accompagne est de réunir suffisamment de témoignages (7000 en ligne actuellement) et de signatures sur lapétitionqui demandera officiellement au gouvernement indien d’agir.

Si le Web indien propose un indice détaillé de la corruption ordinaire, un sujet partout radioactif, pourquoi ne ne pourrions-nous pas prétendre à notre Wikileaks du nucléaire français ? Il suffit d’un ingénieur de la COGEMA à la retraite.

Dans un monde en surchauffe, le Web avait besoin de respirer un peu : une brise de fraîcheur est arrivée du Qatar. Le projet d’un professeur d’université qatarie, préoccupé par le problème de la climatisation des stades au Qatar durant la Coupe du Monde 2022, a soudain jailli pour faire le tour du Web puis des chaînes de télévision, happé au passage par la BBC-Sport et CNN : une soucoupe volante conçue comme un nuage artificiel et robotisé, fonctionnant à l’énergie solaire, qui décollera (peut-être) en 2022 pour se positionner en orbite stationnaire au-dessus des stades et leur faire ombrage. Merveilleux. Comment s’intéresser aux cantonales en France, après ça ?

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