Les non-experts au chevet du système de santé : quelle réorganisation pour tenter de le sauver ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
La délégation des tâches aux autres professionnels soignants (infirmières, orthoptistes…) pourrait, d’une part, alléger la charge des médecins généralistes et spécialistes et renforcer l’efficacité du paramédical.
La délégation des tâches aux autres professionnels soignants (infirmières, orthoptistes…) pourrait, d’une part, alléger la charge des médecins généralistes et spécialistes et renforcer l’efficacité du paramédical.
©

Participatif

L'Institut Montaigne a réuni 25 Français de tous bords pour établir des pistes de réflexions autour de la réforme de notre système de financement de la santé (2/5).

 Institut Montaigne

Institut Montaigne

L'Institut Montaigne est un lieu de réflexion et de débat sur les enjeux de la société qui réunit des universitaires, des responsables d'entreprises et des jeunes de différents horizons.

Voir la bio »

A lire aussi : 


Le système de santé ne correspond plus à la société actuelle. En effet, il doit s’inscrire dans l’évolution de l’environnement (densité de population, évolution de la démographie, crise économique, etc.) et s’adapter aux nouveaux modes de vie et aux besoins réels de santé.

Vers un véritable parcours de santé

Aujourd’hui, nous avons compris qu’il n’existe pas de parcours de santé en tant que tel.  Nous  constatons que les  actes  médicaux sont  isolés et pas toujours coordonnés.

Mieux faire travailler ensemble les professionnels de la santé

Le décloisonnement  des différentes professions  médicales  et des différents services (ville /  hôpital)  et la coopération entre les professionnels de santé permettraient un meilleur suivi des patients et éviteraient également la redondance des actes.

Les professionnels de santé devraient notamment s’appuyer sur le DMP (Dossier médical partagé) afin de rendre le système plus efficace, plus coordonné et plus économique.

La délégation des tâches aux autres professionnels soignants (infirmières,  orthoptistes…) pourrait, d’une part, alléger la charge des médecins généralistes et spécialistes et, d’autre part, améliorer les diagnostics et renforcer l’efficacité du paramédical. Ces avantages seraient d’autant plus importants que l’ensemble des professionnels s’organiserait en pôles ou en maisons de santé.

L’accès à un plus grand nombre de médecins et une plus grande diversité de structures d’accueil permettrait de désengorger les urgences.

La rémunération des médecins

Nous recommandons que la rémunération des médecins ne dépende pas uniquement du paiement à l’acte mais soit complété par d’autres formes de rémunérations  prenant en compte l’ensemble de leurs fonctions  (forfait, capitation…). 

Les dépassements d’honoraires doivent être limités et compensés par des revalorisations du paiement des actes médicaux. Certains d’entre nous pensent même qu’il faudrait tout simplement interdire les dépassements d’honoraires.

La place des complémentaires dans le système

Les réseaux de santé des mutuelles doivent diminuer le reste à charge pour le patient. Ainsi, le patient serait plus libre et bénéficierait d’un choix plus vaste en offre de soins. 

Nous nous demandons s’il serait nécessaire et intéressant que les complémentaires étendent les réseaux de soins aux médecins et aux hôpitaux.

La répartition des praticiens sur le territoire

Le désamour pour nos campagnes et certaines de nos banlieues pose la question des déserts médicaux. L’enjeu est l’équilibre entre les zones géographiques. 

L’aménagement du territoire doit favoriser la résorption des déserts médicaux en rendant attractive (pas uniquement sur le plan financier mais aussi sur le plan de la qualité de vie) l’installation des professionnels de santé. Nous avons dégagé plusieurs pistes possibles pour résoudre ce problème : 

  • des médecins fonctionnaires pour ces territoires ;
  • la multiplication des maisons de santé ;
  • la contractualisation avec les étudiants en médecine pour qu’ils s’installent dans des zones en sous-effectifs ;
  • l’interdiction de s’installer dans les zones en sureffectifs (comme pour les pharmaciens et comme l’ont accepté d’autres professions médicales telles que les infirmiers...).

La formation des médecins

Nous proposons les pistes suivantes, dans le cadre de la formation initiale :

  • Revaloriser le métier de médecin généraliste auprès des étudiants (qui ont tendance à le délaisser) ;
  • Rendre effectifs les stages obligatoires auprès des généralistes dans le cadre de la formation des étudiants en médecine ;
  • Faire participer les cliniques à la formation des médecins au même titre que les hôpitaux publics ;
  • Inciter les médecins partant à la retraite à former les plus jeunes médecins (logique de « contrat de génération ») ;
  • Aider les jeunes médecins à plus s’intégrer au monde du travail (apprentissage de la gestion d’un cabinet par exemple).

Repenser l’Hôpital

Le système de santé est trop hospitalo-centré : il faut le repenser. Il ne correspond plus à nos besoins de santé. Nous sommes passés de maladies aigües à des maladies chroniques.

La multiplication des actes chirurgicaux en ambulatoire doit se développer. Néanmoins, un manque de coordination entre les professionnels assurant le suivi à domicile ralentit le processus.

Réorganiser les soins entre l’hôpital et la médecine de ville (notamment en repensant le recours aux urgences) permettrait à l’hôpital de se recentrer sur ses 8 missions premières, notamment le service public. Ce recentrage s’inscrirait dans une meilleure répartition des prestations entre hôpital et clinique privée. Cela permettrait une rentabilité des deux types de structures, tout en assurant une meilleure qualité de soins.

Repenser l’hôpital passe par une recherche d’efficacité qui peut induire la fermeture et la reconversion de certains établissements. Cela s’inscrit dans une politique d’aménagement du territoire et par la mise à disposition de nouvelles structures, pôles de santé notamment.

Ces pistes de réorganisation du système peuvent paraître réductrices de liberté de choix d’accès aux praticiens et structures. Néanmoins, si elles s’inscrivent dans une démarche qualitative (meilleurs soins, accessibilité financière pour tous,..), nous les accepterions.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !