"Moi, homophobe et raciste ?!" La réponse de Christian Millau à Guy Birenbaum qui n'a pas souhaité le croiser au micro d'Europe 1<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
"Moi, homophobe et raciste ?!" La réponse de Christian Millau à Guy Birenbaum qui n'a pas souhaité le croiser au micro d'Europe 1
©

Censure

Invité sur Europe 1 pour présenter son "Dictionnaire d'un peu tout et n'importe quoi", Christian Millau a été informé au dernier moment que sa présence n'était plus souhaitée. Motif : un des animateurs de l'émission "Des clics et des clacs", Guy Birenbaum, prétend avoir trouvé dans cet ouvrage des "propos homophobes et racistes".

Christian Millau

Christian Millau

Grand reporter, critique littéraire notamment pour le journal Service Littéraire, satiriste, Christian Millau est aussi écrivain.

Parmi ses parutions les plus récentes : Au galop des hussards (Grand prix de l'Académie française de la biographie et prix Joseph-Kessel), Bons baisers du goulag et aux éditions du Rocher,  Le Petit Roman du vin, Journal impoli (prix du livre incorrect 2011), Journal d'un mauvais Français (21 avril 2012) et Dictionnaire d'un peu tout et n'importe quoi (Rocher, 2013)

Voir la bio »

La censure, en général, est l’une des basses-oeuvres d’un pouvoir d’Etat. Plus rarement de ce que, faute d’une expression mieux appropriée, il me faut bien, dans ce cas précis, appeler un “journaliste”. Je remercie donc ce monsieur dont j’ignorais jusqu’à présent l’existence de me faire le cadeau de ce qui est pour moi une “ première “.

Il a raison sur toute la ligne.

Mon “Dictionnaire d’un peu tout et n’importe quoi” révèle en effet l’aspect caché d’un personnage immonde, c’est à dire moi. J’aurais même dit un nazi si une bonne partie de ma famille maternelle, russe et juive, n’avait pas anticipé sa retraite dans les camps de la mort allemands ou au goulag de la Mer Blanche.

Homophobe ? Mais comment donc ! Certes, je ne m’élève pas à la hauteur spirituelle de l’ayatollah Musava Anadasill qui, en 1998, à l’Université de Téhéran, prêchait ainsi la bonne parole : “Il faudra se saisir de la personne homosexuelle, la maintenir debout et , avec le tranchant d’une lame, la partager en deux “. Néanmoins, je le confesse, j’ y vais fort quand j’écris : “Sergio Coronado, député EELV a informé l’univers, passionné, qu’ ”il en est “ Et une  chose lui fait souci : seuls 3 parlementaires sur 900 ont osé. C’est sûr que le compte n’y est pas (…) Il faudra aussi que les députés et sénateurs abonnés aux partouzes se fassent connaître “. Vite, vite , le Mrap ! Vite, vite, les tribunaux ! Je ne l’aurais pas volé après avoir lâché des horreurs pareilles.

Honte à moi quand j’écris : ”Quel titre attribuera-t-on au compagnon du premier président de la République ouvertement gay ? Difficile de faire de lui une Première dame (…) Reste donc le “premier monsieur “. On ne s’embarassa pas de donner du “Monsieur “ au frère de Louis XIV qui était une drag queen de haute lignée “ ; Et voila qu’en plus, ce Millau insulte la monarchie !

Autre exemple de mon homophobie ignominieuse quand j’ose ceci :”C’est à  n’y rien comprendre. Le mariage homosexuel “fait sociétal “de première importance mobilise les foules mais le divorce homosexuel : silence radio. Deux poids, deux mesures !” Ou, plus écoeurant encore, cette vanne : ”Un ministre de la Culture est gay. Un adjudant -chef de la Légion, un pédé".

Enfin, qui mérite carrément douze balles dans la peau : “Tout le monde a son avis sur le mariage gay. Sauf évidemment les enfants à venir. Ils seront, parait-il, enchantés de dire à leurs petits copains : ”Le monsieur, ici, c’est mon papa et le monsieur, là bas, c’est mon papa “ - “Et ta maman ? “ , Ben, j’sais pas. Ils m’ont pas dit qui fait quoi”.

Maintenant, le racisme…Alors, là, on a bien raison d‘empêcher cette ordure de Millau de s’exprimer au micro d’Europe 1 où, scandaleusement, on l’a laissé travailler pendant 27 ans de sa vie sans s’apercevoir de rien.

Voilà un type qui ose écrire en rigolant : ”Nègre : mot interdit qu’il est prudent de prononcer seulement dans le noir”. Puis de citer Pierre Desproges, le raciste hystérique bien connu  : ”Quand un Blanc dit qu’un Noir est con, on dit que le Blanc est raciste. Quand un Noir dit qu’un Blanc est con, on dit que le Blanc est con. “

Mais le pire reste à venir. Comment laisserait-on l’usage d’un micro “républicain et équitable “ à une hyéne facho qui se permet de donner le nom d’”hitlériens” aux salafistes qui réclament l’extermination des Juifs alors qu’ils sont tout simplement “les nazis du djihad” dont la figure tutélaire fut le grand mufti de Jérusalem qui fit allégeance à Hitler  en 1941 “ ?  A une vipère lubrique qui cite cet autre facho de Voltaire parlant de Mahomet comme d' “un monstre qui ravit les filles et égorge les pères “, fait appel à Karl Marx, ce philosophe réactionnaire, qui proclamait  :”Je ne pense pas que les Noirs aient une âme “ou cet Emmanuel Kant, gestapiste bien connu dont il rapporte sans vergogne cette phrase : “La nature n’a doté le Nègre d’Afrique d’aucun sentiment  qui ne s’élève au dessus de la niaiserie".

Toutefois, iI y a une définition en “parler correct” dans ce Dictionnaire que notre bon monsieur a oublié de relever :

“Connard : citoyen né en cessation d’intelligence “. Et cette autre, en prime : ”Abrutis : le pourcentage d’abrutis, de malfaisants ou de franches canailles est beaucoup plus important que ce qu’une observation, même attentive, de la société pourrait laisser croire."

Je conseille à mon censeur de lire plus souvent Philippe Geluck. Il aurait trouvé sous sa plume matière à méditer : “Un pays n’a plus de sens si on ne peut pas rire ensemble “

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !