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Davos : cette année, la France brille surtout par son absence
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Y'a quelqu'un ?

Economistes et personnalités influentes sont réunis à Davos dans le cadre du Forum économique mondial. Pourtant très remarqué par sa taxe à 75%, François Hollande est l'un des rares dirigeants européens à n'avoir pas fait le déplacement.

Caroline Connan

Caroline Connan

Caroline Connan est correspondante à Paris pour la chaîne d'information Bloomberg.

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Atlantico : Le Forum économique de Davos entre dans sa cinquième journée. Économistes,  chefs d'entreprises et autres personnalités d'influence se rencontrent pour discuter des grands enjeux mondiaux. Comment la France est-elle perçue aujourd'hui ?

Caroline Connan : Le principal fait marquant est l'absence de François Hollande au Forum économique de Davos. La chancelière allemande Angela Merkel ainsi que le Premier ministre britannique étaient pour leur part présents. Ce dernier a même annoncé l'organisation d'un référendum quant à une éventuelle sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne en 2017. Cette annonce a suscité énormément de réactions et d'attentes. L'Italie a réagit avec Mario Monti de même que l'Allemagne. Seule la voix française manquait.

Pierre Moscovici est arrivé seulement ce vendredi, soit trois jours après le début du forum. Angela Merkel en a profité pour, de manière assez surprenante, expliquer qu'elle comprenait la position de David Cameron sur la consultation des Britanniques et la nécessité de réformer les traités européens. De même, Michel Barnier, le Commissaire européen au Marché intérieur et aux Services au sein de la Commission européenne, n'était pas contre une renégociation des traités si celle-ci ne débouche pas sur un "détricotage" de l'Union. Il souhaite faire pression pour garder le pays dans au sein de l'Union. Face à ces déclarations, il n'y avait aucune voix française ce qui a suscité beaucoup de déception.

Quel sujet marque le plus les discussions autour de l'économie française ?

Les discussions ont beaucoup tourné autour de la taxe à 75%. Maurice Levy, le PDG de Publicis, qui est également un régulier du Forum économique de Davos, précisait que celle-ci était bien trop élevée et que le gouvernement devait revoir sa copie. L'opinion est partagée parmi les patrons français même si la plupart d'entre eux ne le disent pas aussi ouvertement.

Quelles sont les principales inquiétudes autour la zone euro ?

La plupart des discussions et des débats portaient sur la zone euro et la Banque centrale européenne et sa politique monétaire, notamment sur les injections de liquidités impulsées par Mario Draghi. La question centrale était de déterminer si les mesures prises par l'institution de Francfort et les différents gouvernements européens ne vont pas déboucher sur une nouvelle bulle financière.

Il s'agit clairement de la principale inquiétude. Elle est d'ailleurs particulièrement visible chez les banquiers américains comme Goldman Sachs ou JP Morgan. La BCE a utilisé la planche à billet pour imprimer de la nouvelle monnaie ce qui a quelque peu gonflé le marché de la dette : sa politique ne fait donc pas l'unanimité. Draghi a essayé de se défendre en précisant que le quantitative easing (la planche à billet, ndlr) avait permis d'éviter un credit crunch et que sans une telle politique, la zone euro aurait pu sombrer. Il a également précisé que lumière était au bout du tunnel pour l'Europe et que la situation en 2013 sera considérablement meilleure qu'en 2012.

Pierre Moscovici lui même, qui est arrivé ce vendredi, a souligné ces risques et essayé de ne pas critiquer ouvertement la BCE même s'il a mis en exergue le risque de création de nouvelles bulles et d'un euro trop fort.

Christine Lagarde, la présidente du Fonds monétaire international, a quant à elle précisé que nous avions évité un effondrement en 2012 et que ce n'était pas le moment de lâcher prise. Elle a clairement mis en garde les chefs d'Etats et de gouvernements européens à ne pas se relaxer trop vite. Réagissant aux critiques qu'elle a essuyé de la part des banques américaines, elle a rétorqué qu'il fallait faire attention et ne pas prendre la BCE en otage et que les banques centrales, de manière générale, devaient rester indépendantes et en aucun cas devenir l'apanage des politiques.

[Voir notre article décryptage sur le sujet : Faut-il remettre en cause l'indépendance des banques centrales comme le gouvernement japonais menace de le faire ?, ndlr]

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