Manifestation contre le mariage homosexuel : malgré des opposants venus en nombre, l'exécutif reste inflexible<!-- --> | Atlantico.fr
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Entre 340 000 et 800 000 personnes ont défilé dans les rues parisiennes avant de rejoindre le Champ de mars.
Entre 340 000 et 800 000 personnes ont défilé dans les rues parisiennes avant de rejoindre le Champ de mars.
©Reuters

En masse

Entre 340 000 et 800 000 opposants au mariage et à l'adoption pour les couples homosexuels ont défilé dans les rues de Paris dimanche contre le projet de loi. L'Elysée a fait savoir que l'ampleur de cette manifestation "ne modifiait pas pour autant la volonté du gouvernement d'avoir un débat au Parlement pour permettre le vote de la loi".

Les organisateurs ont revendiqué 800.000 manifestants, la police, elle, en a dénombré 340.000. Ce qui est certain c'est que les opposants au mariage et à l'adoption pour les homosexuels étaient présents en force dans les rues parisiennes dimanche. Les trois cortèges au départ de la Porte Maillot (XVIe), de la place d'Italie (XIIIe) et de Denfert-Rochereau (XIVe) ont rallié en fin d'après-midi le Champ-de-Mars (VIIe). Devant une foule compacte, les porte-parole de "La Manif pour tous" ont lu une lettre à François Hollande lui demandant de "suspendre ce projet de loi qui divise les Français". "François, ta loi on n'en veut pas", scandaient des manifestants. "Vous ne pouvez ignorer cette foule considérable!", a déclaré Frigide Barjot, qui avait revêtu pour l'occasion un voile de mariée.

Mais leur revendication, à savoir l'arrêt du processus parlementaire et la révision du projet de loi, ne semble pas avoir eu d'écho. En effet, l'Elysée reconnait une manifestationmaria "consistante".  "Elle exprime une sensibilité qui doit être respectée" mais "elle ne modifie pas pour autant la volonté du gouvernement d'avoir un débat au Parlement pour permettre le vote de la loi", commentait ainsi dimanche en fin d'après-midi l'Elysée. "Ça n'empêchera pas le débat au Parlement", a précisé une conseillère de la présidence de la République.

Christiane Taubira a quant à elle écarté l'idée d'un référendum sur le sujet, en estimant qu'il serait contraire à la Constitution. "La Constitution encadre, précise les domaines dans lequel un référendum est possible. Ce n'est pas le cas", a affirmé sur TF1 la garde des Sceaux, une des ministres chargées du projet de la loi sur le mariage et l'adoption d'enfants pour les couples homosexuels. Sur i>Télé pourtant, Henri Guaino dément les propos tenus par la ministre de la Justice et estime que la voie du référendum est tout à fait "constitutionnel".

"Un test pour François Hollande", selon Copé

Cette "Manif pour tous" constitue le plus important rassemblement à droite sur un sujet de société depuis celui pour la défense de "l'école libre" qui avait rassemblé au moins 850.000 personnes, de source policière, à Paris en 1984. Et les chefs politiques d'opposition étaient présents dans le cortège. "Ça a valeur de test pour François Hollande", a ainsi affirmé le président de l'UMP Jean-François Copé, qui a défilé avec des élus de son parti dans une marche précédée d'une banderole "Tous gardiens du code civil". Présente également dans la manifestation, une large part des dirigeants et parlementaires UMP. Mais comme prévu plusieurs têtes d'affiche manquaient à l'appel : François Fillon, Alain Juppé, Nathalie Kosciusko-Morizet, Rachida Dati et Luc Chatel. Même division au Front national, dont le vice-président Louis Alliot a défilé, mais pas sa présidente, Marine Le Pen.

La président du FN a volontairement été absente pour cette manifestation : "Moi j’ai voulu que mon absence soit symbolique […]. C’est le rôle d’un responsable politique que d’avoir le courage et la lucidité d’expliquer aux Français les pièges dans lesquels on cherche à les faire tomber et d’attirer leur attention sur la tentative de diversion que représente aujourd’hui le débat sur le mariage homosexuel".

François Bayrou, président du MoDem appelle le président à écouter la rue. "Ces manifestants-là, il faut aussi que le gouvernement les écoute, il faut aussi que François Hollande les entende parce qu'ils sont des Français et que le rôle du président de la République, c'est d'entendre les Français. Je pense que le président de la République se tromperait à choisir le dialogue de sourds." a-t-il déclaré sur France Inter.

Civitas, l'Institut, proche des catholiques intégristes, et déclaré persona non grata par les organisateurs de la "Manif pour tous", a pour sa part manifesté à part, après le reste du cortège, et sous étroite surveillance policière. Les manifestants, brandissant croix et photos de Benoît XVI, ont défilé en chantant des prières.

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