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Quand les classes moyennes se rebiffent devant la nouvelle tour de Babel fiscale montée par le gouvernement
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Editorial

A une semaine de la présentation du projet de Loi de Finances 2013, la tension monte dans l'opinion publique qui ne sait plus à quoi s'attendre en termes de réforme fiscale.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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A quelques jours de la présentation officielle du budget, l’opinion publique a le tournis devant l’avalanche de prélèvements nouveaux qui l’assaille comme si le pays était soudain dirigé par un comptable en folie. Pas de jour sans que l’on annonce une taxe, une contribution, modifiée parfois le lendemain, remise en chantier ensuite sans que l’on puisse décerner un objectif précis, en dehors du souci de prouver aux marchés financiers que l’on veut réduire le  poids de la dette.

La grande cacophonie à laquelle on assiste donne une impression d’amateurisme, de gestion au jour le jour, où l’on voit même resurgir le bouclier fiscal dans un ISF copie conforme de celui de Nicolas Sarkozy pour lequel la gauche n’avait pas de critiques assez sévère, et alors même que la TVA sociale souhaitée par l’ancien président et vilipendée par la gauche, pourrait bien revoir le jour, tant le gouvernement est empêtré dans l’élaboration de son budget. Au demeurant, les lobbies, forts d’une  longue expérience, profitent de ces failles dans la volonté du pouvoir pour collectionner les victoires. Ainsi, l’idée de remonter la TVA dans le secteur de la restauration a été rapidement abandonnée. Les niches fiscales, honnies il y a quelques semaines, redressent la tête. On ne touchera pas à celles dont bénéficient le financement du cinéma, la protection du patrimoine par la loi Malraux, ou les projets immobiliers dans les DOM-TOM. On en crée même de nouvelles, comme le Duflot, qui remplacera le Scellier dans la construction de logements.  

Les classes moyennes assistent médusées à l’érection de cette nouvelle  tour de Babel fiscale, dont elles mesurent déjà le poids redoutable qu’elle va faire peser sur eux. Elle va à l’encontre du principe de justice, dans lequel s’est drapé François Hollande depuis son arrivée à l’Elysée et qui apparaît finalement aux yeux de l’opinion comme une duperie, surtout en comparaison avec la modestie des efforts accomplis pour réduire les dépenses publiques.

La France, sixième puissance mondiale, qui bénéficie encore d’une étonnante mansuétude des marchés en empruntant à dix ans à 2% seulement ( à peine plus que l’Allemagne), a certes encore la capacité de supporter le tour de vis fiscal qui se prépare. Mais, on ne ferait que retarder l’échéance, en se trouvant devant une situation aggravée.

Le vrai changement c’est aujourd’hui de passer au crible le train de vie de l’Etat, des collectivités locales, des organismes sociaux. Les rapports pullulent depuis des lustres sur les réformes à effectuer. Il suffit de les mettre en œuvre. Il faut remettre en question les rentes, les statuts, les privilèges, les avantages acquis. Pour opérer les créations nouvelles indispensables, il faut éviter de conserver tout de qui existe et ne pas hésiter à procéder à des suppressions d’organismes inutiles voire nuisibles, qui sont de véritables obstacles au progrès. La justice, c’est finalement d’avoir le courage d’agir pour faire renaître la confiance qui à son tour générera la croissance.

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