Les 10 bonnes raisons de défendre le statut d'auto-entrepreneur <!-- --> | Atlantico.fr
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Les auto-entrepreneurs gagnent en moyenne 4 300 euros.
Les auto-entrepreneurs gagnent en moyenne 4 300 euros.
©Flickr/Victor1558

Toujours mieux que le chômage !

Selon une étude de l'Insee publiée jeudi, 90% des auto-entrepreneurs gagnent moins que le Smic. Mais la situation est plus complexe qu'il n'y parait et le tableau, pas si noir que cela.

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon est présidente du Mouvement ETHIC (Entreprises de taille Humaine Indépendantes et de Croissance) et chef d’entreprise (SDME).

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  1. 1) Ce qui est intéressant dans la création de ce statut, c’est aussi et surtout l’esprit de simplification qui préside. Cela devient psychologiquement « facile » de se mettre à son compte, et l’on peut espérer que cette démarche de simplification fera tâche d’huile.

  2. 2) Au moment où le chômage, lui, est en pleine croissance, il faut inciter chacun à créer son propre emploi (après tout, l’Etat ne fabrique-t-il pas de faux emplois !?)
  3. 3) Avec ce statut, on a touché aux sacro-saints allègements des charges, et si on a noté un tel engouement, c’est bien que cette bouffée d’oxygène a révélé une réserve potentielle d’emplois.
  4. 4) Symboliquement, cette réforme est pédagogique pour les jeunes et cela dès leur plus jeune âge. « Moi aussi, je pourrais… ». Autant la création d’une entreprise est lourde pour ceux qui n’ont pas été élevés dans cette perspective et cet univers, autant il devient tout à coup possible grâce à ce statut de vivre de sa propre activité, même si les revenus sont clairement trop faibles (4 300 euros par an en moyenne).
  5. 5)C’est une incitation à « travailler plus » : en cumulant un emploi salarié à temps partiel et une autre activité. Par exemple, pour les étudiants, c’est aussi une façon de gagner de l’argent autrement qu’au « black ». C'est aussi parfait pour les femmes qui créent leur activité de chez elles, etc.
  6. 6)L’argument d’être des « profiteurs » est scandaleux, à moins d’accuser à l’inverse l’Etat de « profiter » lui aussi abusivement de taxes trop élevées prélevées sur le travail, quel qu’il soit.
  7. 7) Déloyal par rapport aux artisans ? Oui, certainement, mais alors baissons leurs charges à eux aussi ! Ils ne s’en plaindront pas.
  8. 8)« Au bout de 3 ans, seuls 58% déclarent encore du chiffre d’affaires » (relève l’étude INSEE). C’est déjà très bien. Et si tous ceux-là avaient été au chômage ? Sans compter que le pas est franchi et que rien ne dit qu’ils ne seront pas demain chefs d’entreprise. Pour une fois, voyons la bouteille à moitié pleine.
  9. 9) « Les abus » : il n’est pas question de les nier. Ils sont d’autant plus significatifs que c’est le signe que tous les échappatoires sont utilisées pour accroître la rentabilité de nos PME, car ce sont bien les PME qui parfois tirent sur la corde : pas les moyens de recruter ? Alors, on évite la perspective de devoir licencier, d’assumer le coût (chargé) d’un emploi qu’on a peur de ne pouvoir pérenniser et on propose au futur employé de prendre ce statut. Et si la PME qui doit faire un plan social peut « sauver » quelques salariés en les faisant travailler en auto-entrepreneurs, tant mieux.
  10. 10) Qu’adviendrait-il si brutalement on supprimait cette soupape d’employabilité ? On dirigerait directement vers le chômage tous ceux qui « vivotent » aujourd’hui grâce à ce système. Est-ce mieux en cette période de crise ? N’est-ce pas témoigner alors que l’assistanat est plus moral que l’utilisation - souvent abusive (et c’est désolant) – d’un statut light pour échapper au « droit » du travail pesant, cher et complexe ?
  11. Oui, dans tous les systèmes économiques, il y a des interstices propices aux profiteurs du système (mais il existe aussi des profiteurs des aides sociales en tous genres). On sait que, marginalement, un certain espace de liberté, même s’il flirte avec la légalité, est une façon de s’en sortir pour les défavorisés et ceux qui peinent à gagner leur vie ; c’est aussi le cas de beaucoup de petits patrons.
  12. Alors améliorons, corrigeons, allégeons, transigeons mais ne resserrons pas l’étouffoir entrepreneurial : il n’y a rien à gagner et beaucoup à perdre.

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