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Nicolas Sarkozy "veut changer le terrain du débat"
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Adroit, à droite

Le président de la République a célébré mercredi 3 mars au Puy-en-Velay le "magnifique héritage chrétien" de la France. L'occasion de se "repositionner bien à droite" pour Céline Bracq, Directrice adjointe de BVA Opinion.

Céline Bracq

Céline Bracq

Céline Bracq est Directrice adjointe de BVA Opinion

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Atlantico : Nicolas Sarkozy en visite au Puy-en-Velay, a réaffirmé les racines chrétiennes de la France. Le fait-il a des fins électoralistes ?

Oui, évidemment. Pour le président de la République, il faut aller chercher des soutiens ailleurs. Il a essayé sur le domaine régalien, la défense la police et l’international et cela n’a pas très bien fonctionné ces derniers temps. Donc il lui faut s'emparer d’autres thématiques qui peuvent fonctionner à droite. En allant chercher du coté des valeurs, il se repositionne bien à droite dans l’optique de pouvoir récupérer cet électorat et en tout cas pour éviter qu’il aille au Front National.

La cote de popularité de Nicolas Sarkozy est extrêmement basse. Il a 30 % d’opinion positive dans le dernier baromètre Express-France Inter-Orange-BVA. Il bat son propre record d’impopularité : c’est le Président le plus impopulaire depuis 30 ans, depuis que BVA mesure les cotes de popularité de l’exécutif. Il y a urgence pour lui car depuis peu c’est le socle électoral de Nicolas Sarkozy qui vacille. Je veux parler de ceux qui jusque là étaient vraiment ses indéfectibles soutiens, à savoir les plus de 65 ans, les sympathisants de droite et dans une moindre mesure la France qui se lève tôt, c’est-à-dire les salariés les plus modestes. Ce sont eux qui sont en train de basculer et deviennent majoritairement négatifs.

Atlantico : Le vote catholique existe-t-il ? Combien pèse-t-il ?

Les Français se disent majoritairement proches des valeurs chrétiennes, donc c’est un discours qui parle aux pratiquants comme aux non pratiquants. Mais c’est extrêmement risqué cependant comme stratégie. Déjà dimanche soir, en évoquant les révolutions arabes et en parlant d’un possible affrontement, il a émis un signal.

Aujourd’hui avec ces déclarations sur les révolutions arabes, et maintenant sur les racines chrétiennes, il veut refaire ce qu’il avait su faire en 2007 : changer le terrain du débat. Les gens avaient une demande sur le social, la protection, et lui a proposé de parler du travail avec son "travailler plus pour gagner plus", une offre totalement différente qui a marché. Il réessaye maintenant de changer de terrain, mais c’est un terrain sur lequel il pourrait se faire rattraper par le Front National.

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