C'est quoi un bon prof ? C'est celui qui respecte, qui valorise et qui fait progresser les élèves<!-- --> | Atlantico.fr
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La notion d’efficacité doit toujours intégrer le souci de faire réussir et de respecter tous les élèves.
La notion d’efficacité doit toujours intégrer le souci de faire réussir et de respecter tous les élèves.
©Flickr/Sharon Drummond

L'instit'

Un bon prof doit pouvoir atteindre les objectifs pédagogiques du programme tout en respectant l'histoire personnelle de chaque élève. Un vrai défi. Sixième épisode de notre série.

Nathalie Anton

Nathalie Anton

Nathalie Anton est enseignante depuis treize ans. Elle a travaillé en collège et lycée et a intégré durant trois ans une équipe chargée de prévenir et de lutter contre la violence en milieu scolaire. Elle est également psychologue clinicienne. Nathalie Anton anime par ailleurs depuis 2008 un blog destiné aux parents d'élèves, intitulé "Conseil et accompagnement scolaire".

Elle est l'auteur du livre "L'art d'enseigner" chez Ixelles éditions.

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A (re)lire, les précédents épisodes :
Rentrée scolaire : qu'est-ce qu'un bon prof ?

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Enseigner consiste à permettre à tous les élèves d’atteindre les objectifs pédagogiques fixés par les programmes. Cette tâche s’avère éminemment complexe car les histoires individuelles et les relations dans le groupe classe ont une influence réelle sur l’enseignement dispensé.

Les recherches montrent ainsi qu’à programme équivalent, le choix des pratiques pédagogiques et la qualité des interactions au sein de la classe initiées par le professeur déterminent la courbe de progression des élèves. La question cruciale est donc bien celle-ci : de quels atouts un enseignant perçu comme «efficace» peut-il bien user ?

Pour ouvrir avec pragmatisme la réflexion, rappelons tout d’abord que les élèves définissent le «mauvais» enseignant comme quelqu’un qui explique mal, qui n’est pas à leur écoute, qui les ennuie, qui manque d’autorité et qui est injuste.

Tentons à présent et à l’inverse d’analyser ce que seraient les qualités d’un enseignant «efficace»... Cette notion d’efficacité est d’ailleurs bien difficile à appréhender : se mesure-t-elle à l’aune des résultats scolaires ? de la réussite des meilleurs ? de la progression des plus faibles ? du plaisir qu’ont les élèves à aller en cours ? de l’ouverture culturelle qui leur est offerte ? de l’acquisition d’une conscience citoyenne ?

Pour aborder cette question de manière plus rationnelle, une note publiée en juillet 2011 par le Centre d’analyse stratégique, intitulée «Que disent les recherches sur l'effet enseignant ?» a montré qu’un professeur pouvait accroître la réussite scolaire de ses élèves en jouant sur les facteurs suivants :

- Le temps consacré effectivement au travail pendant la durée du cours : dire que plus on passe du temps sur un sujet, plus on a des chances de progresser ressemble à une lapalissade... Reste qu'à durée de cours égale, le temps dévolu à la matière varie parfois fortement d'une classe à l'autre.

- Les attentes des enseignants : des objectifs ambitieux motivent les élèves, à condition que les étapes intermédiaires soient accessibles et adaptées aux difficultés qu’ils rencontrent.

- Le feedback, c'est à dire le retour que font les enseignants aux élèves concernant leur travail, en s’assurant de la bonne compréhension du cours et en cherchant à comprendre et / ou expliquer ce qui pose problème. N’oublions pas que l’implicite et les malentendus pénalisent toujours les élèves les plus en difficulté.

- La structuration des activités pédagogiques : rappeler voire noter le plan du cours permet aux élèves de se repérer et de ne pas perdre pied. L’enseignant qui n’a que sa matière à gérer, oublie parfois que la classe en suit plusieurs. De même, varier les approches et les activités peut permettre à chaque élève de trouver la méthode qui lui convient le mieux.

Pour conclure, il semble que toute relative qu’elle soit, cette notion d’efficacité doit toujours intégrer le souci de faire réussir et de respecter tous les élèves, en les accompagnant avec autant de bienveillance possible dans un parcours scolaire qui correspond à cet âge un parcours de vie, parfois très compliqué. L’encouragement et la valorisation de tous les efforts, même en cas d’erreur, fait ainsi partie intégrante de l’apprentissage, et les notions de bien-être et de plaisir doivent trouver leur place aussi dans le second degré. Or, pour relever ce défi constant, l’enseignant s’appuie certes sur ses compétences disciplinaires, mais aussi et surtout sur les relations qu’il noue et entretient avec les parents et les autres acteurs de l’établissement : lorsque les adultes travaillent ensemble et avec cohérence dans l’intérêt des enfants, les distinctions individuelles entre «bons» et «mauvais» professeurs tendent alors à disparaître.

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