JO de Londres : l'équipe de France de basket, autant américaine qu'européenne<!-- --> | Atlantico.fr
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Parker, Batum, Diaw, Turiaf : beaucoup de joueurs de l'équipe de France de basket sont des joueurs de NBA.
Parker, Batum, Diaw, Turiaf : beaucoup de joueurs de l'équipe de France de basket sont des joueurs de NBA.
©Reuters

Dunk !

L'équipe de Tony Parker s'est qualifiée ce lundi pour les quarts de finale des JO où elle rencontrera l'Espagne. Dans les rangs des Bleus, de nombreux joueurs de NBA.

Antoine Lessard

Antoine Lessard

Antoine Lessard est journaliste chez Hebdo Basket, magazine spécialisé de référence qui suit les principales compétitions depuis 2000. l' Hebdo BasketNews revient en kiosque le 17 août. Un numéro spécial est à à retrouver en ligne, et gratuitement, dès le mardi 7 août sur le site www.basketnews.net, avec une présentation complète des quarts de finale du tournoi olympique et un bilan de la première semaine des Bleus.

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D’abord cette observation. Tous les joueurs du cinq majeur tricolore évoluent (Parker, Batum, Diaw, Turiaf) ou ont déjà évolué (Gelabale) en NBA. Son jeune pivot remplaçant, Kévin Séraphin aussi. Yakhouba Diawara a passé quelques saisons à Denver. Sans même évoquer les cas épineux des grands absents de l’été, Joakim Noah en premier chef, mais aussi Rodrigue Beaubois ou Ian Mahinmi, il va de soi que sur le papier, à travers ses éléments cadres, l’Équipe de France est fortement teintée NBA.

Plus en tout cas que du basket pratiqué en Euroleague. Car c’est une autre spécificité française. Nos internationaux sont très peu expérimentés dans la meilleure compétition de clubs européennes, l’équivalent de la ligue des Champions de football. De la sélection 2012, seuls Nicolas Batum et Kévin Séraphin, respectivement à Nancy et à Vitoria en Espagne, ont fréquenté le gratin européen. Et encore, le temps de 7 matches seulement, pendant le lock-out NBA.

Là où l’Espagne peut se targuer de posséder à la fois de forts joueurs NBA (les frères Gasol, Ibaka, Calderon…)  et des stars de l’Euroleague (Navarro, San Emeterio, Llull, Reyes…), les Bleus n’ont pas ce luxe. La double culture Europe-NBA est moins évidente dans notre sélection.

Cela se ressent parfois dans certains aspects du jeu propres au basket FIBA, tels le jeu sur demi-terrain, la gestion des temps forts et des temps faibles et plus globalement, certains fondamentaux collectifs. Bonne nouvelle cependant, il y a du mieux depuis quelques années.

La zone ? Même plus peur !

À une époque pas si lointaine, disons entre 2003 et 2007, les Bleus souffraient énormément de leur maladresse à trois-points, aux lancers-francs et de leur stérilité sur jeu placé. En schématisant à l’extrême, l’équipe dominait athlétiquement, physiquement, défensivement l’opposition, mais développait un basket relativement pauvre.

Au passage, cela ne les a pas empêchés de ramasser en 2005 leur première médaille continentale depuis 46 ans mais les Bleus étaient régulièrement handicapés face aux défenses de zone. Les choses ont changé depuis la prise de fonction de Vincent Collet en 2009. Les Tricolores proposent une variété de jeu plus « européenne » en attaque, shootent avec plus d’efficacité et ne paniquent plus face à la zone. Voir leurs deux derniers matches des JO face à l’Argentine et à la Lituanie.

Le sélectionneur a réussi en quelque sorte une bonne synthèse entre les deux baskets, européen et américain. Il n’a pas hésité à emprunter plusieurs systèmes de jeu aux San Antonio Spurs - sans doute le collectif NBA le plus abouti à l’heure actuelle – , afin de mettre son leader, Tony Parker, parfaitement à l’aise. Sans pour autant que ce fin technicien renie ses valeurs européennes. Preuve que la recette a du bon, l’entraîneur des Spurs, Gregg Popovich a confié que son meneur star était revenu (encore) plus fort après l’Euro 2011.

Alors, plus américaine ou plus européenne ? De part sa culture NBA, de part sa mixité aussi – il n’aura échappé à personne que 10 des 12 joueurs français sont noirs- ses aptitudes athlétiques et défensives, disons que l’Equipe de France est… la plus américaine de toutes les équipes européennes. Mais son identité propre, c’est bien dans le basket FIBA qu’elle l’a construite. En 2000 à Zadar, trois de ses cadres, pratiquement sa colonne vertébrale, étaient champions d’Europe Junior. Parker-Diaw-Turiaf ne se sont jamais quittés. Ils sont les dépositaires du jeu de l’Equipe de France.

Quelles chances de médailles ?

Les Bleus ont atteint leur premier objectif en décrochant la deuxième place du groupe, derrière le Team USA, ce qui leur évitera de recroiser les Américains avant la finale. Sauf qu'ils ont hérité de l'Espagne en quarts de finale ! Leurs bourreaux en 2009 (quarts) et en 2011 (finale) ont volontairement tanké leur dernier match de poule face au Brésil (82-88) afin d'éviter les USA en demi-finale. Un énorme morceau pour les Bleus.

Les chances de passer face à la meilleure équipe européenne de ces six dernières années sont extrêmement minces. S'ils passent, les Bleus affronteront le vainqueur de Russie-Lituanie. Des Russes qu'ils avaient battu l’an passé en demi-finale de l’Euro.

Un pronostic ? Si la France passe l'obstacle espagnol, elle ira décrocher l'argent. Rendez-vous le 12 août.

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