Pas de répit pour les tatas flingueuses : Rachida Dati emboîte le pas des Trierweiler, Bachelot ou NKM<!-- --> | Atlantico.fr
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Dans une tribune publiée dans Le Monde, Rachida Dati appelle à mettre "un terme à l'UMP des barons".
Dans une tribune publiée dans Le Monde, Rachida Dati appelle à mettre "un terme à l'UMP des barons".
©Reuters

Les parraines !

Dans les colonnes du journal Le Monde, Rachida Dati a mis en garde mardi contre une transformation de l’UMP en un parti de "vieux notables". Visant directement François Fillon, elle commet toutefois l'erreur de succomber à la facilité intellectuelle et l'anti-républicanisme, en invoquant la diversité.

Christian Millau

Christian Millau

Grand reporter, critique littéraire notamment pour le journal Service Littéraire, satiriste, Christian Millau est aussi écrivain.

Parmi ses parutions les plus récentes : Au galop des hussards (Grand prix de l'Académie française de la biographie et prix Joseph-Kessel), Bons baisers du goulag et aux éditions du Rocher,  Le Petit Roman du vin, Journal impoli (prix du livre incorrect 2011), Journal d'un mauvais Français (21 avril 2012) et Dictionnaire d'un peu tout et n'importe quoi (Rocher, 2013)

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Dati, Trierweiler, Royal, Bachelot, NKM... Qui n'adore pas ces flingueuses qui chaque matin se brossent les dents au "kalachnikov". Vivement le jour où le monde sera dirigé par les femmes, où les hommes se partageront entre la vaisselle et le repassage, et où parlant de notre président de la République, on dira : “Oui,vous savez, sur la photo : le bon gars aux lunettes, juste derrière Valérie“ !

Le mois dernier, comme tout le monde, je m’étais régalé de l’aubade donnée par Valérie la Twitteuse à la malheureuse dont elle avait piqué le bonhomme. Cela m’avait un peu consolé des misères faites à la droite, dont je suis depuis l’âge de mes 18 ans un pilier sûr, quoique légèrement branlant. Mais ce coup ci, c’est un feu d’artifice comme à Versailles .

La tribune de Rachida Dati dans “Le Monde“ mériterait d’être lue dans les écoles en hommage à l’exquise douceur de la femme, célébrée à travers les siècles par les poètes. Ah, cette façon délicate, galante et quasiment arachnéenne de carboniser le Premier ministre dont elle fut, avant de se faire virer, une zélée groupie !

Dans ce billet d’amour, Rachida ne parle pratiquemment que de François Fillon sans citer une seule fois son nom, lequel, on l’imagine, lui fond dans la bouche comme un bonbon au sel de Guérande et au poivre de Cayenne. Lisez plutôt : "Mettons un terme à l’UMP des barons et de ceux qui croient savoir mieux que les autres parce qu’ils sont socialement privilégiés depuis toujours !" N’est-ce pas ravissant ? N’est-ce pas un avant-goût délicieux de la retraite enchantée où, pendant au moins cinq ans, l’opposition - réduite aux regrets - va revivre les délices de Kaputt ?

La déculottée n’ayant pas suffi, voici venir le temps de la fessée et, il faut lui reconnaître cela, Maman Dati a la main pour.

Mais maintenant que notre Ciceron en escarpins Dior vient de nous faire passer un bon moment avec sa sanglante Catilinaire (qu’on soit pour ou contre, il faut reconnaître qu’elle est drôlement bien ciselée, dans le style “monument de perfidie"), je voudrais dire que dans ce texte il y a un mot en trop : ’’diversité“.

Diversité sociale, ethnique, professionnelle et tout ce qui s’ensuit en matière de langue de bois. Décidément, le socialo-écolo-bobo a tellement imprégné les consciences et plombé les stylos, y compris à droite, qu’on se demande si on en sortira jamais. A chaque occasion, ceux et celles qui règnent sur la pensée unique nous en collent plein les dents, de cette tarte à la crème visqueuse et écœurante.

Quand on agite le drapeau de la diversité, le piège des quotas n’est jamais loin. Or le quota ethnique, inventé sur les campus américains par des allumés, est une monstruosité anti-républicaine. Établir les fondements d’une société sur la couleur de la peau ou l’origine linguistique, c’est tourner le dos à la vraie diversité qui, elle, est de nature sociale, culturelle, éducationnelle. Seuls le talent et les compétences devraient servir de critères.

Le probléme n’est pas d’être noir, jaune ou café au lait : il est plus facile d’être un millionnaire noir qu’un nègre fauché, et ce n’est pas en établissant des quotas stupides (30% de ceci, 40% de cela ) qu’on réduira les inégalités. Mais en aidant les défavorisés, quelle que soit la couleur (car imaginez-vous, il y a même des blancs qu’on laisse sur le bord de la route), à accéder au savoir et à la compétition des cerveaux.

Si l’on continue à nous empoisonner la vie avec le mirage des “minorités ethniques ou visibles,” pourquoi ne pas inventer des quotas pour les Bretons du littoral et les Bretons de l’intérieur, les habitants du XVIIe Nord et ceux du XVIIe Sud ou les propriétaires du 5eme étage et les locataires du rez-de-chaussée ?

Rachida Dati, comme tant d’autres, tombe dans le panneau et pourtant son parcours émérite aurait du parler pour elle.

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