Les entrepreneurs français de l'étranger : Et si l'on s'inspirait d'eux pour relancer la croissance ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
Les entrepreneurs français de l'étranger : Et si l'on s'inspirait d'eux pour relancer la croissance ?
©

Inspiration

Au moment où la croissance est au plus bas, la France a tout intérêt à s'inspirer de sa diaspora qui a créé une véritable dynamique entrepreunariale à l'étranger.

Pris en tenaille entre l’atonie de la croissance qui nous est promise pour les prochaines années et le défi digne de Sisyphe de la réduction des déficits publics, notre nouveau gouvernement en est réduit à des formules incantatoires sur la relance de l’activité. Aux mânes socialistes il devrait pourtant se confier, si on se souvient de Jean Jaurès, qui parlait d’une France similaire, "une France appauvrie et comme anémiée par le ralentissement de l’activité économique". Déjà, certains de nos entrepreneurs, tels Marc Simoncini, apparaissent de plus en plus comme les derniers des Mohicans dans une France semblable aux descriptions d’Ayn Rand dans leurs versions les plus lugubres.

Pourtant l’illustre prédécesseur de François Hollande, le président Mitterrand, avait lui fini par réaliser que seuls les très keynésiens "esprits animaux" entrepreneuriaux pouvaient sortir le pays de l’ornière. A cet égard, la France pourrait s’inspirer de sa diaspora de Français de l'étranger, qui sans aucun soutien de la nation-mère, sans politiques incitatives, mais du seul fait d’un terreau social et culturel plus favorable, excelle à mettre en pratique cette dynamique sociétale de l’entrepreneuriat décrite en son temps par Schumpeter.

Qu’on se le dise, d’après une étude pour la Convention Mondissimo sur les Français de étranger, 18% d’entre eux sont entrepreneurs, et même 28% si on inclue les professions libérales et les indépendants. Certes, la vie n’est pas toujours aisée pour ces entrepreneurs, loin s’en faut, mais la plupart défend les intérêts de la France de par le monde, mettant en avant ses produits, ses services, au profit de nombre de salariés en métropole. Cette diaspora est consubstantielle à la croissance en France même et représente l’avant-garde de notre industrie, de nos services, à l’export et à l’international. Elle a souvent accumulé des capitaux substantiels qui ne demandent qu’à être réinvestis en France même, alors que le débat public, si caricatural, se cristallise sur leur imposition.

La France ne sait pas utiliser cette diaspora comme les Chinois, les Indiens, ou même les Américains. Elle s’entête à la stigmatiser alors qu’ils sont nombreux, ceux qui, partis de rien, incarnent désormais l’excellence entrepreneuriale. Si on prend le seul exemple des Français des États Unis, on citera la famille Marciano, sur Los Angeles, avec le succès de Guess, le start-upper Fabrice Grinda sur New-York et dans les marchés émergents, ou encore le financier René Pierre Azria avec Tegris.

Probablement plus de deux millions de concitoyens, bientôt cinq à l’horizon 2020-25 soit statistiquement un million de nouveaux entrepreneurs, prêts à relancer la marque France de par le monde, à lever des capitaux qui pourraient être in fine ré-injectés en France même, est-ce quantité négligeable pour un gouvernement Jean-Marc Ayrault déjà en mal de solutions ? La France est-elle si triomphante et prospère qu’elle peut se permettre de refuser toute idée provenant de ceux de ces concitoyensqui, eux, ont refusé l’assistanat et suivant la formule de John Fitzgerald Kennedy, se demandent désormais non  pas ce que leur pays peut faire pour eux, mais bien ce qu’ils peuvent faire pour la France ?

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !