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Pour comprendre les marchés financiers, pensez aussi à suivre le taux de testostérone des traders
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"C'est les hormones"

Une étude menée dans la City montre que les hormones des traders affectent plus qu'on ne le croit les cours des bourses.

Longtemps, on a fantasmé les marchés financiers et leurs principaux acteurs, les traders, les imaginant en créatures parfaitement rationnelles, guidées par une raison sans faille, éventuellement par leurs instincts, mais surtout, surtout pas par leurs hormones. Et pourtant...

Deux neuroscientifiques, dont l'un est d'ailleurs un trader reconverti, ont voulu vérifier ce postulat. Pendant huit jours consécutifs, ils ont prélevé deux fois par jour la salive de dix-sept traders d'une banque d'investissement de la City, une fois au début de la journée de travail, à 11 heures, la seconde en fin de journée, vers 16 heures. Avec ces prélèvements, ils ont surveillé les variations des taux de trois hormones chez les traders : la testostérone, l'adrénaline et le cortisol. Verdict : les hormones ont bel et bien un effet sur leurs résultats quotidiens, mais aussi - c'est plus surprenant - sur les cours des marchés financiers à plus long terme.

Les traders réussissent en effet mieux les jours où ils se se sont réveillés avec un niveau de testostérone élevé, ce qui physiologiquement est plutôt logique. La testostérone augmente le niveau d’hémoglobine dans le sang, qui transporte du coup plus d'oxygène. Conséquence directe, les traders sont alors plus efficaces, leur concentration, leur courage et leur appétit pour le risque augmentent. La même chose se produit d'ailleurs chez les athlètes qui se préparent pour une compétition.

A plus long terme, ces gains exponentiels font encore s'accroitre la quantité de testostérone présente dans l'organisme des traders, leur donnant une confiance excessive et donc augmentant le risque de mauvais placements. S'en suivent en général des pertes significatives. Chez les animaux, on parle de "winner effect". Le mâle qui vient de gagner un combat connait une poussée de testostérone. Libéré de ses inquiétudes, convaincu de sa puissance, il peut un temps oublier ses ennemis et se mettre à leur merci sans même y penser.

Autre effet de ces gains et de ces pertes aussi exorbitants qu'inattendus : l'organisme des traders crée du cortisol (ou hydro-cortisone), une hormone stéroïde à l'origine du stress. A très haut niveau, comme après des pertes conséquentes, le cortisol a un rôle d'inhibiteur : anxiété, mauvais souvenirs, paranoïa paralysent les traders et ralentissent les marchés.

Rangez vos équations, on vous dit. La loi des marchés est celle des hormones. La testostérone fait grimper les cours, créant des bulles spéculatives, puis elle les fait s'effondrer. Le cortisol généré par les pertes inattendues les maintient au plus bas jusqu'au prochain pic de testostérone. CQFD.

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