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Mais pourquoi cet aveuglement sur l'offensive des Anglo-saxons (aidés d'idiots utiles) pour en finir avec l'euro ?
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Cannibales

Plusieurs médias anglo-saxons ont, ces dernières semaines, alimenté le catastrophisme entourant la zone euro. Selon eux, une sortie de la Grèce coûterait un trillion de dollars, l'Espagne serait la prochaine sur la sellette, l'Allemagne devrait payer pour tous les autres... Autant de spéculations infondées qui obligent à se demander si leur but n'est pas justement de créer la panique.

Bruno Bertez

Bruno Bertez

Bruno Bertez est un des anciens propriétaires de l'Agefi France (l'Agence économique et financière), repris en 1987 par le groupe Expansion sous la houlette de Jean-Louis Servan-Schreiber.

Il est un participant actif du Blog a Lupus, pour lequel il rédige de nombreux articles en économie et finance.

Voir la bio »

A (re) lire : La France est-elle en train de s'allier à Wall Street et à la City pour isoler l'Allemagne ?

Aux côtés du Financial Time et de l’inénarrable journaliste britannique Martin Wolf qui prend quasi la tête de la croisade de la finance, "l’industrie britannique", comme disent Osborne et Cameron, contre l’Europe des nations et l’Allemagne, il y a le groupe Wall Street Journal. Ces rusés ont compris que la Grèce, c’était fini et que rien ne ferait fléchir les Allemands venant de Grèce. Le cas grec est déjà entendu.

L’offensive de nos "klepto" et de leurs alliés socialistes se focalise donc sur l’Espagne. On ne dira jamais assez l’erreur funeste, princeps de Hollande, de choisir le camp des pestiférés. L’histoire, espérons-le, sera sévère à son égard, tout comme à l’égard  de Sarkozy qui a choisi les honneurs féodaux de Marrakech au lieu d’assumer son rôle, celui de coordonnateur discret et dans l’ombre de la stratégie de défense des intérêts français par la Droite. Lui seul connait les dossiers, les tenants et aboutissants : son retrait de gamin est une faute.

Déjà, la semaine dernière, nos deux compères, Rajoy et Hollande se sont rapprochés contre l’Allemagne, avec le soutien vicieux et discret de l’Italien fédéraliste Monti.

Une certaine élite kleptomane et les Anglo-saxons ont deux fers au feu.

  • La social-démocratie qui demande que l’Allemagne paie et fasse ainsi le plein des créances des banques et de leur positions spéculatives risk-on. Le tout sous l’alibi de la croissance.
  • Les médias qui, idiots utiles, propagent le catastrophisme et terrorisent les citoyens pour leur faire avaler n’importe quoi.

Après le scandaleux Bloomberg de Dallara, qui évalue le coût de la sortie de la Grèce à plus de 1 trillion, voici la filiale du Wall Street Journal qui fait sa « Une », tenez-vous bien, sur la sortie de l’Espagne. Ils ont le culot de développer en six points un argumentaire qui démontre que l’Espagne est en tête des candidats à l’exit de l’euro.

C’est une incitation à la panique, au run sur les banques espagnoles, à la chute de l’euro.

Il fut un temps, que nous n’appréciions guère, où l’atteinte au crédit des États était punie, nous serions presque pour que ces temps reviennent. Nous sommes en guerre, les peuples contre la finance et la finance contre les peuples.

Où sont les prétendus chefs ? Pas besoin d’être souverainiste pour s’indigner, lutter, relever le défi du combat.

A la date de vendredi dernier, l’audace des financiers et des Anglo-saxons était à son comble. Les chiffres font ressortir que la position vendeur à découvert, la position short de ceux qui veulent la baisse de l’euro était à un record historique de 195.400 venant de 173.900 la semaine précédente.

(Cliquez sur les graphiques pour les agrandir)

Cours des contrats à terme sur l'euro
- position courte/longue des contrats non-commerciaux
- cours de l'euro face au dollar

Valeur des marchés espagnols

Courbe des taux d'obligations espagnoles à 8 ans

C’est une occasion unique pour l’Allemagne et la Bundesbank de donner une leçon à la Wolfpack. Il suffit que l’Allemagne tienne bon et fasse quelques déclarations fermes au niveau de la "Buba" et au niveau du gouvernement pour que la spéculation se retrouve en culottes courtes. N’oubliez pas que la "Buba" a une tradition exactement inverse de celle de la Fed. La Buba a pour tradition de surprendre et de donner des leçons aux marchés, ce que nous ne pourrions qu’encourager à ce stade. Le bras de fer, la partie de poker est engagée. Qui va gagner ? Nous préférerions que ce soient les États-nations.

Article initialement publié sur le blog Alupus.

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