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La baisse du pétrole et de l’euro : deux atouts pour réveiller la croissance
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EDITORIAL

Au-delà des querelles byzantines sur la croissance qui ont émaillé sans résultats le dernier sommet européen de Bruxelles, les marchés apportent une autre réponse qui pourrait être au moins à court terme une solution pour faire bouger les lignes.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Les marchés apportent une autre réponse qui pourrait être une solution pour faire bouger les lignes. Elle prend acte du pessimisme des  experts sur la situation présente : ralentissement en Chine, craintes sur les États-Unis et surtout pour l’Europe selon le dernier rapport de l’OCDE, avec une nouvelle dégradation en vue l’an prochain, si l’on ne parvient pas à renverser le courant. Les entreprises restent frileuses et n’échafaudent guère  de projets d’investissements, d’autant que les banques sont de plus en plus réticentes à accorder des crédits. Compte tenu de son rôle de première puissance commerciale du monde, l’Europe pourrait ainsi entrainer le reste de la planète dans une crise plus grave.

Paradoxalement, les prévisions moroses sur la conjoncture pourraient favoriser un rebond de l’activité. En jouant la prudence et le ralentissement de l’économie mondiale, les marchés sont en train de déverrouiller deux obstacles essentiels qui paralysaient l’Europe et qui concernent les produits de base et la monnaie.  Les matières premières sont les premières à pâtir de la situation présente ainsi que le pétrole qui a perdu dix dollars depuis le début du mois, revenant à 106 dollars le baril pour le brent de la mer du Nord et 90 dollars pour le WTI américain. La spéculation qui gonflait artificiellement  les prix de l’ordre de vingt pour cent connait un recul lié à la détente dans le conflit qui oppose le G8 à l’Iran, mais aussi par le changement survenu aux Etats-Unis devenus l’un des premiers pays exportateurs de pétrole depuis l’exploitation des gaz de schistes dont les stocks de réserve sont les plus élevés depuis 1990.

La crise européenne a une autre conséquence : la chute de l’euro tombé à 1,25 dollar. Traditionnellement, la monnaie européenne et le prix du pétrole évoluent en sens contraire, dans la  mesure où les cotations s’effectuent en dollars, alors que tous deux  se conjuguent aujourd’hui tant les pressions à la baisse sont fortes. Les soubresauts du vieux continent entrainent une fuite devant l’euro, et un retour sur le dollar. Si le mouvement se poursuit,  il  allègera la facture énergétique, qui atteignait des sommets, et favorisera la reprise des exportations. Deux moyens de stimuler l’activité économique et d’avoir un effet immédiat sur la croissance. Tout se passe comme si nous vivions une dévaluation larvée qui déverrouillera une  situation  bloquée depuis des  années.

Il reste que cette espérance demeure fragile en raison de la volatilité qui va se poursuivre et peut conduire à des retournements dans le comportement des marchés. Il faut néanmoins  profiter de cette éclaircie inattendue pour mettre sur pied des programmes d’investissements à long terme qui confortent la légère brise qui se lève. A condition que les dirigeants européens cessent leurs harangues dans le vide pour se mettre au travail sur des projets concrets.

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