Un énième comité Théodule aux commandes. Seringues entre les dents, 35 Français supposément tirés au sort vont décider de la relance économique de la Nation<!-- --> | Atlantico.fr
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vaccin vaccination covid-19 citoyens stratégie plan conseil citoyen comité citoyen France Hexagone
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©Christophe ARCHAMBAULT / POOL / AFP

Plan de vaccination

Trente-cinq citoyens vont être tirés au sort afin de constituer un comité chargé de faire remonter les interrogations concernant la stratégie vaccinale adoptée en France dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19.

Jean-Pierre Marongiu

Jean-Pierre Marongiu

Jean-Pierre Marongiu est écrivain, conférencier, ingénieur, expert en Management et Directeur général et fondateur du thinktank GRES : Groupe de Réflexions sur les Enjeux Sociétaux.Perpetuel voyageur professionnel, il a parcouru la planète avant de devenir entrepreneur au Qatar où il a été injustement emprisonné près de 6 ans, sans procès. Il a publié plusieurs romans et témoignages dont : Le Châtiment des Elites, Qaptif, InQarcéré, Même à terre, restez debout ! Aujourd'hui conférencier et analyste societal, il met son expérience géopolitique au service d'une approche libérale-souverainiste de la démocratie.

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« L'essentiel pour le Général de Gaulle, président de la République française, ce n'est pas ce que peuvent penser le comité Gustave, le comité Théodule ou le comité Hippolyte. L’essentiel, c'est ce qui est utile au peuple français, ce que sent, ce que veut le peuple français. »

Est-ce que ce monde d’après est sérieux ?

La reprise de l’économie et le retour à un mode de vie normal ne seront possibles qu’après la campagne de vaccination portant sur prés de 60% de la population.

Comment parvenir à cet objectif ?  Ben… On ne sait pas !

Emmanuel Macron nous rejoue Ponce Pilate, et c’est la France crucifiée qui est suppliciée à l’autel des intérêts supérieurs de l’industrie pharmaceutique.

Les spécialistes se grattent encore la tête quant aux retombées de la convention citoyenne sur l’écologie. Celles du comité scientifique sont pour le moins sujettes à questions, l’urgence d’un referendum incluant la notion d’écocide dans la constitution paraît dérisoire à l’aube d’un désastre économique sans précédent.

Comment peut-on espérer obtenir l'adhésion des Français à une stratégie de vaccination quand sur le terrain aucun relais ne fonctionne ?

Il n’est pas question ici de débattre sur le bien fondé d’une campagne de vaccination concernant une maladie dont la mortalité est de l’ordre de 0,1 (moyenne des études disponibles) des personnes contaminées. Pas davantage de se pencher sur l’enfumage des statistiques variant de la catastrophe à la plaisanterie suivant que l’on soit labellisés citoyen responsable ou complotiste par l’Esprit saint médiatique.

Penchons-nous uniquement sur l'aspect la gouvernance politique de la problématique, sur le respect constitutionnel et de sur les stratégies de sortie de crise.

Cette crise sanitaire qui restera dans l’histoire comme étant celle du Covid 19 aura démontré en France la réalité de carences fonctionnelles et de dérives institutionnelles suicidaires.

Au-delà de la nécessité vitale de rétablir les circuits courts et nationaux, le besoin de contrôles frontaliers, la décrépitude de notre système hospitalier, l’urgence de la relocalisation de nos industries stratégiques …c'est bien l’incurie administrative du pays qui a été mise en lumière.

On nous a pompeusement expliqué et martelé quinze fois par jour que cette lutte contre le coronavirus était une guerre. Que la nation devait faire front comme un seul homme et résister bec et ongles autour de ses chefs.

Et donc, que fait-on quand les canons tonnent, quand les bombardements ravagent sans discontinuer une économie moribonde ? 

Bon sang, mais c’est bien sûr ! s’écrirait le regretté Raymond Souplex des 5 dernières Minutes : on extirpe 35 troufions confinés dans leurs tranchées et on leur demande quelle stratégie guerrière il convient d’adopter.

Quand la situation ou les conséquences de celle-ci deviennent trop compliquées, l’omniprésent président devient une ombre et l’instituteur de province ne prodigue plus ses conseils avisés : lavez-vous les mains, remisez grand-mère dans la cuisine, sortez masqués… Tous deux s’en remettent à la sagacité d’un comité citoyen.

Le genre de comité qui ne possède ni légitimité ni compétence et qui va durant des semaines réfléchir au comment sans avoir aucune idée du pourquoi.

Une plateforme de consultation citoyenne devrait être créée d’ici la fin du mois de janvier, alors qu’un premier état des lieux sera réalisé à la mi-juillet d’après les dernières informations données par l’Élysée. L’objectif du gouvernement étant de parvenir à vacciner 15 millions de Français réfractaires avant l’été. Dès lors, à quoi donc pourront bien servir les conclusions de ce comité ?

Sainte Mauricette à la baguette 

Trois semaines après la vaccination de Mauricette, la première Française vaccinée, les membres du comité auront la tâche de faire remonter vers un exécutif piaffant d’impatience, les peurs, les résistances et les questions éthiques que peut susciter la vaccination.

À l'heure actuelle, soixante pour cent des Français ne comptent pas se faire vacciner. Il s’agit d’une question relevant de l’intime et de la confiance. Il se trouve que la confiance, comme l’honneur cela ne sert qu’une fois. Il est clair que l’on peut mentir une fois à soixante-sept millions de Français, mais pas récidiver toutes les semaines.

Depuis quelques jours Olivier Veran, sur ses ondes préférées dresse la liste des gesticulations incitatives, des ex-intellectuels placardisés à la rhétorique triviale s’égosillent sur les réseaux sociaux : Que ceux qui ne veulent pas se faire vacciner aillent se faire foutre ! on ne reprochera pas à Daniel Cohn-Bendit de ne pas être expert en la matière.

Il s’agira pour ce comité de désamorcer la défiance et de répondre aux questions des Français concernant la stratégie vaccinale. Stratégie qui de toute façon se déroulera sans eux, il ne faudrait tout de même pas prendre tout cela au sérieux !

Le tirage au sort des 35 fusibles médiatiques a démarré lundi 4 janvier, sous l'égide du Conseil économique, social et environnemental (CESE).

De qui sont les 35 ? Sur quels critères ?

Ce comité sera constitué de 35 citoyens, tirés au sort. Le CESE, qui a montré sa compétence infinie en supervisant la Convention citoyenne sur le climat, va les yeux bandés et l’index mouillé sélectionner au hasard sur un annuaire prévu à cet effet, notons en passant que ce remarquable document sert également aux sondages bienveillants en tous genres, les 35 malheureux élus.

Chaque personne appelée à compter de ce lundi devra décliner son âge, sa région d'habitation, son niveau de diplôme, la catégorie socio-professionnelle à laquelle elle appartient et son type d'habitation. Elle devra ensuite évaluer, sur une échelle de 1 à 5, sa position à l'égard des vaccins, 1 signifiant une opposition, 5 une adhésion.

"Cela va permettre d'avoir une représentation des différentes sensibilités de la société française", souligne Patrick Bernasconi, président du CESE. Cela va surtout permettre de constituer un jury soumis et bienveillant.

Quelle est la justification ?

Depuis le printemps dernier, le Conseil scientifique sélectionné au mérite sur des critères obscurs par l’exécutif réclamait la mise en place d'un comité chargé de faire le lien avec la société afin de s'assurer de l'adhésion de la population quant aux stratégies gouvernementales et surtout de diluer les responsabilités. Une demande partagée, probablement pour les mêmes raisons, par la très discrète Conférence nationale de santé, pour mémoire, il s’agit de l’instance de consultation dont la mission est notamment de contribuer à l'organisation de débats publics sur les questions de santé. La Conférence nationale fait donc double emploi avec le CESE, le Conseil Scientifique, le Conseil d'orientation sur la stratégie vaccinale et le Comité citoyen… Les méandres de l’administration française se multiplient anarchiquement au gré des crises sanitaires, sécuritaires, identitaires, sociales, sociétales, culturelles, civilisationnelles…

Quelle méthodologie ?

Le travail ne devrait pas faire défaut, il convient de tenir les membres du comité excessivement occupés, la tête dans le sceau. Auditions de médecins, de ministres, recherches de chiffres et d'études...  Autant de tâches que les médias diffusent à longueur de journée et qui sont le rôle et la fonction des journalistes. Mais au cas où, sait-on jamais, certains des 35 membres du comité en dépit de leurs profils sélectionnés au hasard, seraient sujets à des doutes existentiels ou éthiques, le comité sera encadré par Alain Fischer, à la tête du Conseil d'orientation sur la stratégie vaccinale.  

Les débats, si tant est que le terme soit approprié, auront lieu pour certains en visioconférence et pour d’autres sans doute les plus sensibles au siège du CESE, à Paris.

Quel calendrier ?

Alors que la campagne de vaccination a démarré depuis une semaine façon tracteur dont la lenteur est proportionnelle à la motivation des Français, il s'agit désormais d’accélérer la cadence en évitant les termes de vaccinodromes proposés par nombre de municipalités afin de sortir de l’ornière économique des restrictions.

 Le comité citoyen doit être opérationnel le 16 janvier, date d’arrivée du dernier des rois mages sans doute, pour autant un rapport est espéré d’ici l'été. Rappelons que l’objectif est de vacciner 15 millions de Français d’ici là.

Même si, pour le président du CESE, « On ne va pas attendre le mois de juin pour dire ce que l'on pense de telle ou telle chose ». D’autant que les variants du virus, en provenance du Royaume-Uni et d’Afrique du Sud sont déjà présents sur le territoire et rendent la présente campagne de vaccination totalement inutile.

Pas de panique cependant, la France pourra toujours revendre les vaccins inutiles au Qatar comme ce fut le cas pour le vaccin contre la grippe H1N1.

Au pire, il sera question pour le CESE de sélectionner un nouveau comité Théodule afin trouver une solution. Il sera temps alors de procéder à un remaniement ministériel et nommer Mauricette Première ministre pour avoir réussi la communication de la stratégie vaccinale.

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