Insécurité : les Premiers ministres changent, Macron et son manque de détermination restent<!-- --> | Atlantico.fr
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Jean Castex Gérald Darmanin gendarmes
Jean Castex Gérald Darmanin gendarmes
©PHILIPPE DESMAZES / AFP

Restaurer l'autorité de l'Etat

A l'occasion de son discours de politique générale, Jean Castex a abordé le sujet de la délinquance. Le gouvernement d'Edouard Philippe avait été critiqué pour son manque de fermeté sur ces questions régaliennes. Jean Castex pourra-t-il agir sur la question de l’insécurité ?

Arnaud Lachaize

Arnaud Lachaize

Arnaud Lachaize est universitaire, juriste et historien. 

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Atlantico.fr : Jean Castex, dans son discours de politique générale, a évoqué vouloir lutter avec fermeté contre la délinquance qui sévit actuellement en France. Alors qu’il avait été reproché au gouvernement Philippe de manquer de fermeté sur ces questions régaliennes, pensez-vous que Jean Castex puisse accorder le discours et l’action sur la question de l’insécurité ?

Arnaud Lachaize : Il faut d’abord noter qu’Emmanuel Macron a totalement évacué ce sujet de son discours du 14 juillet, ce qui est extrêmement révélateur à mes yeux de la direction que souhaite poursuivre ce gouvernement sur la question du traitement en justice de la délinquance. Jean Castex est venu à son secours en évoquant le sujet hier, face aux évènements violents qui se sont produits ces derniers jours : les affrontements avec les forces de police place de la Bastille, le pompier blessé par balle dans l’exercice de ses fonctions à Etampes, les attaques de voitures de police au mortier… Le climat social est délétère, et préoccupe les Français. Et la politique actuelle de ce gouvernement, comme du précèdent, reste en total décalage avec la réalité du terrain. 

Le principal problème aujourd’hui vient de la chaîne pénale : les policiers arrêtent, les magistrats refusent la sanction sévère. En 2007, le président Sarkozy avait créé des « peines plancher » pour les délinquants récidivistes. Elles ont été supprimées par le gouvernement socialiste et jamais réintroduites depuis. Or on sait qu’elles sont indispensables pour lutter contre l’insécurité car elles permettent de renforcer l’arsenal des sanctions.

Aujourd’hui, les priorités sont d’augmenter le nombre de places en prison et de rétablir les peines plancher. Or personne n’osera les rétablir. Emmanuel Macron assume une politique d’équilibriste, à la fois de droite et de gauche. Or ces « peines plancher » sont intolérables pour l’électorat de gauche. En s’évertuant à contenter cet électorat, le président comme son Premier ministre ne pourront stopper le spirale de la violence dans laquelle est entraînée la société française. Ce « en même temps » si cher au Président rend impossible toute restauration de l’autorité de l’État. 

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