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Attaque à Romans-sur-Isère  : mais que faisait Abdallah A. O. en France ?
©JEFF PACHOUD / AFP

C'est quand même bien loin du Soudan

Une réponse : il bénéficiait du droit d’asile. Une question : pourquoi bénéficiait-il du droit d’asile ?

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Abdallah A.O. avait profité du droit d’asile en 2017. A cette époque le Soudan, son pays, était dirigé par un dictateur islamisé, Omar el-Bechir. Il faisait fouetter les filles qui portaient un pantalon. Et menait une guerre sans pitié contre les mécréants du sud, animistes et chrétiens.

En raison des activités d’Omar el-Bechir le Soudan avait été mis à l’index par la communauté internationale. Quiconque fuyait ce pays était donc éligible au droit d’asile. Abdallah A. O. en bénéficia donc. Bien qu’on puisse se demander (vu sa foi brûlante illustrée par quelques coups de couteau) ce qu’il avait à reprocher au dictateur islamiste qui présidait aux destinées du Soudan…

Le droit d’asile est incontestablement une belle et heureuse conquête de l’humanité. Mais il est encadré par des conditions très strictes. Et n’est en rien une rente perpétuelle. C’est une question que je pense connaître assez bien par quelqu’un qui me fut très proche.

Il avait fuit la Pologne communiste où il risquait la prison et peut-être pire. La France lui accorda très logiquement le statut de réfugié politique. Quand en 1990 la Pologne devint démocratique il perdit ce statut qui n’avait plus de raison d’être. Il fit des démarches – couronnées de succès – pour obtenir la nationalité française.

En 2019, deux ans donc après qu’Abdallah A. O. ait bénéficié du droit d’asile, Omar el-Bechir fut renversé. S’amorça alors une transition démocratique. Les pays occidentaux renouèrent avec le Soudan. Et même Trump, qui n’est pourtant pas un tendre, leva les sanctions économiques qui frappaient ce pays.

Pourquoi donc Abdallah A.O est-il toujours considéré comme un demandeur d’asile ? Sans doute parce que dans le fatras de l’administration française son dossier s’est égaré quelque part dans un tiroir poussiéreux. Sinon, et c’était légalement possible, on l’aurait remis dans un avion à destination de Khartoum.

La géographie peut aussi nous aider à mettre un peu de lumière sur son cas. Le Soudan est bordé par la Lybie, l’Egypte, l’Erythrée, l’Ethiopie, la Centrafrique, le Tchad et le Sud Soudan. La plupart de ces pays son très bienveillants avec la foi d’Abdallah A. O. Que d’efforts n’a-t-il déployés afin de parcourir des milliers de kilomètres pour s’installer dans un pays de mécréants où il avait, selon des documents trouvés chez lui, du mal à vivre. Quelques mécréants en sont morts…

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