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Et Didier Guillaume lança un appel à l'armée des ombres !
©BERTRAND GUAY / POOL / AFP

Ami entends-tu...

Oui, plutôt mourir les armes à la main que de vivre à genoux. Convaincues, des foules courageuses gagnèrent nos campagnes souffrantes.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Le chef avait dit : "C'est la guerre".  Puis, réfugié à Mulhouse, capitale héroïque de la Résistance, il déclara dans son célèbre discours du 24 mars: "nous avons perdu une bataille mais nous n'avons pas perdu la guerre".
Nos campagnes se mouraient, nos paysans étaient menacés d'extinction. Et des millions d'asperges et de fraises risquaient de pourrir sur pied. En ces temps de nécessaire union patriotique, des hommes courageux se dressèrent.  Et l'un d'eux prit exemple sur Jean Moulin.

"J'en appelle à l'armée des ombres de l'agriculture" déclara d'une voix mâle Didier Guillaume. Très ému il continua: "Serveurs, coiffeurs, hôtesses d'accueil, allez aux champs!". Il faillit ajouter: "La terre, elle ne ment pas". Mais son chef de cabinet, qui avait un peu de culture, l'en empêcha in extremis: "Faut pas Didier! ça c'est du maréchal Pétain et ce n'est pas le moment".

Nous avons tous vu L'armée des ombres. Un grand film du grand Melville. Son remake guillaumesque n'est qu'un lamentable navet (une métaphore agricole qui s'impose).  Nous savons aussi que Mulhouse n'est pas Londres et que l'homme du 24 mars n'est pas celui du 18 juin.

En ces temps de grandiloquence grotesque et imbécile, il était inévitable que le ministre de l'Agriculture s'imagine dans un rôle héroïque. Rue de Varennes au siège de son ministère, il chanta à tue-tête pour que toute la France l'entende: "ami entends-tu le cri sourd du pays qu'on enchaîne?". Des unités de la corona-gestapo sont arrivées et l'ont abattu. Sa panthéonisation est fortement envisagée.  

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