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Le Coronavirus redistribue les cartes mondiales
©NICOLAS ASFOURI / AFP

Echelle planétaire

Alain Rodier revient sur les conséquences du coronavirus à l'échelle mondiale, notamment sur le plan économique.

Alain Rodier

Alain Rodier

Alain Rodier, ancien officier supérieur au sein des services de renseignement français, est directeur adjoint du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R). Il est particulièrement chargé de suivre le terrorisme d’origine islamique et la criminalité organisée.

Son dernier livre : Face à face Téhéran - Riyad. Vers la guerre ?, Histoire et collections, 2018.

 

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La Chine, puissance émergente qui allait - selon Washington - prendre le contrôle de l’Extrême-Orient et inonder le Moyen-Orient et l’Europe de ses produits via la nouvelle "route de la soie" rencontre un problème qu’elle ne pouvait prévoir : une pandémie mortelle. Depuis, comme dans les pires films catastrophes, les liaisons internationales de cette grande puissance s’interrompent les unes après les autres. En quelques semaines, ce pays considéré comme une menace planétaire est en train de s’effondrer de l’intérieur. Problème, la Chine est un fournisseur essentiel pour les économies occidentales et pas uniquement dans le domaine de la technologie grand public (informatique, électroménager, construction automobile, etc.) mais aussi dans celui de l’industrie pharmaceutique. Le public occidental risque fort d’en subir les conséquences - peut-être dramatiques - dans un avenir proche. La rumeur court que l’on risquerait bientôt de manquer d’antibiotiques dont la Chine fournit une partie des composants. En effet, les dommages possibles ne sont pas mesurables aujourd’hui car personne ne sait vraiment quelles vont être les conséquences directes sur nos sociétés de consommation.

Le système financier international est aussi durement atteint, les pertes en bourse ne faisant que débuter. Les prix du pétrole d’effondrent car l’activité globale ralentit. Il est vraisemblable que le tourisme va être aussi profondément modifié dans les années à venir. Cette crise économique provoquée par une maladie hautement contagieuse peut entraîner des bouleversements financiers internationaux incalculables. D'autres conséquences moins dramatiques mais médiatiques ont déjà lieu les matchs à jouer contre l'Italie lors du tournoi des six nations risquant d'être supprimés. Qu'en sera-t'il des grandes manifestations internationales - sportives ou économiques - prévues dans l'avenir ?  

D’autres pays que ceux d'Extrême-Orient sont atteints à différents niveaux (pour le moment, seules l'Afrique et l'Amérique latine ne seraient pas touchées ... où plus exactement, aucun cas suspect n'y a été détecté) mais il semble que l’Iran est particulièrement impacté. Même des ministres sembleraient avoir contracté la maladie ce qui démontre qu’ils sont allés voir sur le terrain ce qui se passait vraiment. Il est logique de se demander si la situation au Proche-Orient n’en sera pas modifiée durablement tout en sachant qu’aucun pays n’est à l’abri de cette pandémie.

Le spectre des grandes catastrophes médicales historiques réapparaît : peste noire, grippe espagnole (qui, pour mémoire, aurait fait plus de victimes que la Première guerre mondiale qui se terminait à la même époque). A côté, le réchauffement climatique ne semble pas faire vraiment le poids car au moins lui, s’il est vérifié, est étalé dans le temps et des mesures - même imparfaites - pourront être prises. Pour l’instant, le coronavirus n’a pas de vaccin efficace. Seule la quarantaine et les blocus sont des solutions avancées en attendant que les chercheurs qui travaillent jour et nuit ne trouvent de solution correcte.  

Le but de ce billet n’est pas de provoquer la panique qui, de toutes façons, ne ferait qu'empirer les choses. Il convient de garder calme et lucidité, l'agitation étant contre-productive. Il faut faire preuve de résilience tout en étant conscient de la situation.

Par contre, cela démontre une fois de plus que les activités et ambitions humaines sont parfois contrecarrées par des réalités matérielles que l’homme - qui se croit parfois tout puissant - ne maîtrise pas. Si les gouvernants pouvaient en tirer la conclusion que les problèmes naturels sont déjà si énormes à régler qu’il serait peut-être sage de ne pas en rajouter. Seulement, la bêtise humaine étant si grande, il est possible que certains se serviront de cette calamité pour faire avancer leurs idées politiques (cela a déjà commencé) et, pire encore, pour affirmer que le coronavirus est une "punition de Dieu".  

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