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Primaires démocrates : une course très ouverte et une concurrence de plus en plus féroce entre Sanders, Buttigieg, Klobuchar, Warren et Biden
©JOSEPH PREZIOSO / AFP

Victoire de Sanders au New Hampshire

Bernie Sanders a remporté la primaire démocrate du New Hampshire. Alors qu'il faisait figure de favori, Joe Biden n'arrive qu'en cinquième position. Jean-Eric Branaa évoque les enjeux des primaires démocrates et de la campagne présidentielle américaine.

Jean-Eric Branaa

Jean-Eric Branaa

Jean-Eric Branaa est spécialiste des Etats-Unis et maître de conférences à l’université Assas-Paris II. Il est chercheur au centre Thucydide. Son dernier livre s'intitule Géopolitique des Etats-Unis (Puf, 2022).

Il est également l'auteur de Hillary, une présidente des Etats-Unis (Eyrolles, 2015), Qui veut la peau du Parti républicain ? L’incroyable Donald Trump (Passy, 2016), Trumpland, portrait d'une Amérique divisée (Privat, 2017),  1968: Quand l'Amérique gronde (Privat, 2018), Et s’il gagnait encore ? (VA éditions, 2018), Joe Biden : le 3e mandat de Barack Obama (VA éditions, 2019) et la biographie de Joe Biden (Nouveau Monde, 2020). 

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Bernier Sanders vient de remporter une victoire incontestable dans cette deuxième étape de la compétition dans le cadre de la primaire démocrate du New Hampshire. Le second grand gagnant est également le candidat Pete Buttigieg qui vient se placer second et très près du premier.

Comme on le pressentait dans les toutes dernières journées, il y a aussi la surprise Amy Klobuchar. Elle finit à une belle troisième place avec un score confortable et impressionnant. En revanche Elizabeth Warren et surtout Joe Biden, sont très sèchement battus. Ils sont respectivement en quatrième et en cinquième place. Aucun des deux n'atteint 10%. Cela va compliquer la suite de leur parcours, notamment pour la levée de fonds, sans lesquels ils ne pourront pas aller très loin.

La courte victoire de Bernie Sanders dans le New Hampshire le ramène à une autre réalité : 2020 ne sera pas 2016. La course est plus ouverte parce qu'il y a plus de candidats.  La concurrence est plus forte. Le constat le plus flagrant concerne le fait que le rapport de forces entre radicaux et modérés s'est inversé entre 2020 et 2016. Bernie Sanders  raflait plus de 60% des voix en 2016 et Hillary Clinton à peine 30%. Le New Hampshire demande cette fois-ci un recentrage. Mais surtout, comme en Iowa, ces résultats s'appuient sur une participation qui est plus faible qu'en 2016. Les électeurs ne sont pas séduits par la campagne. L'effet répulsif de "Trump" ne suffit plus et n'est pas un moteur suffisant.

Voici le message que les électeurs ont entendu jusqu'à présent : 

- une offre peu variée et vieillotte 

- un combat d'égos, avec jusqu'à 27 candidats au parti démocrate (ce qui constitue un record absolu). 

Aucune "offre" ne semble satisfaire l'électorat et la montée brutale d'Amy Klobuchar révèle surtout que la proposition "Buttigieg" n'est pas suffisamment solide. 

En termes de délégués, c'est Pete Buttigieg qui mène après deux scrutins. Buttigieg dispose de 23 délégués,  Sanders de 21 délégués, Warren a obtenu 8 délégués, Klobuchar a gagné 7 délégués et Biden ne dispose seulement que de 6 délégués. 

La suite de la course est très ouverte, plus qu'elle ne l'a certainement jamais été.

Elizabeth Warren attend le Super Tuesday pour se refaire, notamment au Massachusetts et en Californie. Amy Klobuchar peut espérer une ouverture, surtout au Minnesota, au Dakota du Nord, au Colorado et au Tennesse. 

La pente devient raide pour Pete Buttigieg. Il n'a plus aucun Etat "favorable" au cours des prochains scrutins. Il a, en plus, un handicap avec les minorités, qu'il lui faut combler. 

Joe Biden peut-il revenir ? Il lui faudra se débarrasser non pas d'un mais de deux concurrents modérés.  Son capital "électabilité" est largement entamé. 

Bernie Sanders lui-même n'est pas non plus dans la meilleure des configurations. Les radicaux sont-ils en perte de vitesse ? On le verra dans le Nevada, où ils sont bien implantés. 

A tout cela, il faut désormais ajouter une inconnue qui s'ajoute à l'équation. Michael Bloomberg vient en effet de percer dans les derniers sondages. 

La seule certitude que nous avons à cette heure-ci pour l'élection présidentielle américaine de 2020, c'est que cinq candidats n'ont plus aucune chance : il s'agit de Deval Patrick, Tulsi Gabbard, Andrew Yang, Tom Steyer et Michael Bennett. Ce dernier annonce ce matin la fin de sa course. Andrew Yang et Deval Patrick ont aussi jeté l'éponge à leur tour. Tom Steyer et  Tulsi Gabbard ont tous les deux indiqué  qu'ils restaient dans la course.

Chez les républicains, Donald Trump l'a emporté sans surprise : Donald Trump (83) face à William Weld (8). 

Le prochain rendez-vous, c'est pour dans 10 jours, au Nevada !

Dès samedi, les votes par anticipation seront possibles et c'est important dans un Etat où la plupart des électeurs appelés au vote travaillent à toute heure du jour et de la nuit. Il est important de rappeler qu'il s'agira d'un caucus.

Concernant la primaire démocrate du New Hampshire, 263.000 bulletins ont été comptés avec 90% du dépouillement. La participation est donc au final plutôt haute, voire très haute. Pour rappel, 254.780 voix avaient été comptabilisées en 2016 et 288.672 en 2008 lors de l'élection d'Obama. 

A l'époque, il y avait moins de délégués en jeu et ils sont répartis au pourcentage. Il s'agissait d'une primaire.

Retrouvez l'intégralité du thread original de Jean-Eric Branaa sur Twitter : ICI

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