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C'était la Rose Blanche : la plus belle fleur qui ait jamais poussé sur le sol allemand et que les nazis massacrèrent
©Capture d'écran // France Culture

In memoriam

Ils étaient jeunes, courageux. Et ils aimaient la vie à en mourir : ils en sont morts.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Vous connaissez certainement la célèbre phrase de Marx Frisch : "je crains plus le silence des pantoufles que le bruit des bottes". Sous Hitler, ils furent des centaines de milliers à s'enrôler dans les SS ou à revêtir l'uniforme brun des SA. Ils furent des millions à lever le bras pour saluer le Fürhrer. Et des millions à se taire : le silence des pantoufles.

Il arrive dans l'Histoire que quelques-uns refusent de courber l'échine. Le plus souvent ils ne gagnent pas. Mais ils témoignent pour l'humanité. "Je ne crois qu'aux témoins qui se font égorger" écrivait Pascal. Ces témoins-là créèrent sous le IIIe Reich une organisation clandestine nommée La Rose Blanche.

Ils n'étaient pas très nombreux : une quinzaine tout au plus. A leur tête, Sophia Scholl, 22 ans, et son frère Hans, 25 ans. Tous profondément chrétiens. Ils avaient lu Thérèse d'Avilla : "quand bien même je n’espérerais plus ce que je j'espérerais, je n'en n'aimerais pas moins ce que j'aime". Les jeunes de La Rose Blanche distribuèrent des tracts qui dénonçaient l'ignominie du régime hitlérien. Sur l'un d'eux ceci. "Depuis la mainmise sur la Pologne, 300 000 Juifs de ce pays ont été abattus comme des bêtes. C'est là le crime le plus abominable perpétré contre la dignité humaine et aucun autre dans l'Histoire ne saurait lui être comparé".

Mais les roses ne vivent que ce que vivent les roses. Ils furent rapidement arrêtés par la Gestapo. On les jugea pour "intelligence avec l'ennemi". Mais ils n'avaient qu'un seul ennemi : Hitler. Et ils aimaient l'Allemagne de Beethoven, Goethe, Heine, Schiller. Les héros de La Rose Blanche furent décapités le 23 février 1943 *. La rose blanche était devenue rouge, rouge de sang.

Pourquoi parler d'eux aujourd'hui ? Parce qu'ils étaient le sel de la terre. Parce que c'est bientôt (le 23 février) l'anniversaire de leur exécution. Parce que l'on est honoré d'être en leur compagnie. Et aussi pour autre chose.

Il y a aujourd'hui en France, démocratie paisible et endormie, une jeune fille de 16 ans qui se terre. Des milliers de fatwahs ont été mises sur sa tête. Pourquoi personne n'est descendu dans la rue pour crier : "Mila nous sommes avec toi" ? Le silence des pantoufles…

* : Ils furent guillotinés. Auparavant ça se faisait à la hache. Mais il y avait tellement de résistants à tuer que les bras des bourreaux commencèrent à fatiguer. Alors ce fut la guillotine.

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