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Comment le pouvoir en place a méprisé et a trahi la France modeste
©FRED TANNEAU / AFP

Bonnes feuilles

Ivan Rioufol publie "Les Traîtres" chez Pierre-Guillaume de Roux Editions. A la source du malheur français, il y a des traîtres. Cela fait quarante ans et plus qu'ils abusent de la confiance des électeurs et saccagent la nation. Le peuple en colère, qui a ébranlé le pouvoir macronien, ne se taira pas de sitôt. Extrait 1/2.

Ivan Rioufol

Ivan Rioufol

Ivan Rioufol est essayiste et éditorialiste au Figaro. Il tient quotidiennement le blog Liberté d'expression. Il vient de publier un nouvel ouvrage, La guerre civile qui vient (Editions Pierre-Guillaume De Roux).

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À travers ses insanités contre les Gilets jaunes, la Macronie confirme une évidence : sa répugnance pour cette France modeste des routes départementales et des bars-tabacs épiceries, des monuments aux morts et des rues désertes à partir de 18 heures ; cette France des « cent villages » chantée par Aragon (Adieu Forléans, Marimbault, Vollore-Ville, Volmerange...) ; cette France opposée aux démolisseurs de haies, de clôtures, de murs, de frontières, de limites. Cette France-là pue le rance, pour les nez délicats de ses étrangleurs. Ceux-ci n’aiment pas les vulnérables, quand ils ne sont pas issus de la nouvelle « diversité » : elle seule a droit au label « Opprimés ». 

Or, la révolte des Gilets jaunes a du sublime en elle. Elle est l’acte de survie, sinon de résurrection, d’un peuple éreinté par l’État spoliateur des petits et par ses obsessions pour la table rase. Ce combat-là est appelé à se perpétuer et à s’universaliser, sous d’autres avatars. 

Le permis d’euthanasier cette France inutile a été ratifié en 2012, avec le rapport signé par Terra Nova, laboratoire d’idées de la gauche, créé en 2008. Le document est l’aboutissement, théorisé, de l’idéologie différentialiste appliquée depuis les années quatre-vingt, sous la pression de la gauche « antiraciste » et « immigrationniste ». Au nom de la non-discrimination, elle a fait une croix sur le vieux principe de l’assimilation. Le  rapport Terra Nova définit la nouvelle stratégie électorale du PS, dont il semble aujourd’hui vouloir prendre ses distances. Partant du constat que la classe ouvrière a quitté la gauche au profit de la droite nationale et souverainiste, le texte conseille aux socialistes de s’adresser à la France des jeunes, des femmes, des minorités ethniques, singulièrement arabo-musulmanes : une politique reprise sans état d’âme par Macron. Quand il dit « assumer » la discrimination positive, il fait comprendre aux Oubliés que sa préférence ira à l’immigré.

Cette trahison d’un peuple par ses dirigeants est un premier crime. Il se perpétue sous nos yeux, en regard d’origines ethniques dont les unes, plus exotiques, ont été décrétées plus respectables que les autres. Que cela plaise ou non, les faits le montrent : Macron a avalisé la continuité et l’accélération d’un racisme anti-Français, dont les Gilets jaunes ont été les victimes. 

C’est Macron qui, le 4 février 2017 à Lyon, déclare : « Il n’y a pas de culture française. Il y a une culture en France, elle est diverse. » Lui encore qui, quelques jours plus tard à Alger, enfonce le clou de la repentance unilatérale à propos de la présence française en Algérie : « La colonisation est un crime. C’est un crime contre l’humanité, c’est une barbarie. » En revanche, « la colonisation musulmane de l’Espagne est présentée comme éminemment civilisatrice, facteur de culture et de paix », comme le remarque l’économiste Philippe d’Iribarne. 

Le chef de l’État récidivera au Danemark, en avril 2018 : « Le vrai Danois n’existe pas. Il est déjà Européen. C’est aussi vrai pour les Français. » 

Comment une partie de la communauté algérienne vivant en France ne peut-elle pas entendre, dans cette officialisation d’une culpabilité et d’un effacement, un prétexte pour demander des comptes au bourreau qu’elle a pourtant choisi de rejoindre ? Quand, le 14 juillet 2019, les drapeaux algériens se déversent sur les Champs-Élysées pour fêter la victoire de l’équipe de football algérienne lors de la Coupe d’Afrique des nations, c’est l’appropriation d’un pays occupé par l’ancien colonisé qui se laisse voir. Un supporter le reconnaît, ce jour-là : « La France, c’est un peu comme l’Algérie, vu qu’ils nous ont un peu colonisés, alors on va faire pareil sur les Champs ! » 

Les derniers drapeaux étrangers portés comme un trophée sur la célèbre avenue étaient ceux de l’occupant nazi. Mais qui, pour l’instant, ose dire à ces Algériens de cœur, et plus généralement à tous ceux qui se comportent en France comme en pays conquis, qu’ils vont avoir à choisir entre l’intégration et le retour dans leur pays chéri ? 

En attendant, ceux qui laissent la France se faire insulter et humilier sont bien les vrais casseurs de la nation, les collaborateurs des nouveaux occupants. Il est aisé d’observer, dans le monde politique et médiatique, l’acharnement mis par beaucoup à défigurer le pays, au nom des droits de l’homme, de la bienveillance et de l’ouverture à  l’autre. « Il ne fait plus bon être français dans ce pays que je ne connais plus. Mon chagrin est infini », écrit, bouleversée, l’essayiste d’origine algérienne, Malika Sorel, en constatant la capitulation de l’État devant une « diversité » agressive. 

De fait, rien ne semble devoir freiner les sagouins surdiplômés, laissés sans entrave dans leur œuvre de démolition de la nation millénaire. Ils croient être dans l’air du temps quand ils jugent dépassées les frontières et quand ils accablent ceux qui édifient des obstacles pour contenir l’invasion clandestine. Donald Trump est évidemment la bête noire des belles âmes qui prônent l’accueil pour tous, pourvu que ce ne soit pas chez elles. Elles ne cessent de promettre à l’Américain la destitution, sans vouloir admettre que le président des États-Unis sera probablement réélu en 2020. Ceux qui honnissent les « populistes » ne voient pas qu’ils haïssent ainsi toute une partie d’un peuple déclaré coupable de ne pas vouloir payer toujours plus d’impôts et de taxes pour sa propre disparition.

Extrait du livre d'Ivan Rioufol, "Les Traîtres", publié chez Pierre-Guillaume de Roux Editions

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