Et les magistrats français découvrirent (enfin) l’existence des fous de Dieu ! <!-- --> | Atlantico.fr
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©Reuters

Appellation toute fraîche

Ils pullulaient déjà dans nos villes mais – sans doute au nom d'une pudique retenue – on ne les nommait pas.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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On connaissait les déséquilibrés. Ils avaient l’habitude de se promener toujours munis d'un couteau. Et, de temps en temps, un peu énervés, ils poignardaient des passants en criant « Allah akbar ». On ne leur en voulait pas trop car on estimait, comme pour l’assassin de Sarah Halimi, que leur discernement était aboli.

Des esprits mal-pensants relevaient que les déséquilibrés catholiques, protestants, orthodoxes ou juifs, n'avaient pas de couteaux et ne criaient pas « Dieu est grand ». Mais ces empêcheurs de tourner en rond étaient aussitôt relégués dans l'enfer de la fachosphère. Ainsi, le débat était clos. Or, soudainement, tout a changé.

Un homme a poignardé des passants à Metz. Un autre en a fait de même à Villejuif. Tous deux accompagnant leur couteau d'un « Allah akbar ». Les magistrats ont communiqué sur ces deux affaires. Avec un nouveau qualificatif : « des déséquilibrés radicalisés » ! Ils ne sont quand même pas allés jusqu'à dire « islamisés ». Que s'est-il donc passé ? Des instructions de Nicole Belloubet ? Un tardif sursaut de lucidité ? Le fait est que, dorénavant, la justice française reconnaît l'existence des fous de Dieu. Comme on dit que Pierre est fou de Vanessa, ou que Vanessa est folle de Pierre. De l'amour donc. Mais peut-être, et plutôt, des hommes que Dieu rend fous...

Sur France Info, un psychiatre expliquait doctement que ça existe dans TOUTES (oui, toutes !) les religions. Selon lui, le déséquilibré se croit porteur du bien et par piété fanatique veut faire disparaître le mal en le tuant. Les catholiques, contrairement à d'autres fous de Dieu, se contentent de prier : « Délivrez-nous du mal ». Ils pensent, et ils n'ont pas tort, que le mal est en eux. Alors ils font pénitence. Le « déséquilibré radicalisé » voit les choses autrement. Pour lui, le mal, ce sont les autres. Ceux qui refusent d'embrasser sa foi. Et le « déséquilibré radicalisé » veut que les autres disparaissent car sinon le bien risque d'être souillé par eux. Alors on tue.

Nous avons eu, nous aussi, il y a longtemps, nos fous de Dieu. Quand Simon de Montfort écrasa les hérétiques albigeois, il dit à ses hommes : « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens ». En 2020, le fou de Dieu obéit à une autre voix céleste. Son dieu lui parle et lui dit : « Tue les tous et je te reconnaîtrais comme un des miens ».

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