Bienvenue chez les dingues : « Le dérèglement climatique est l'arme ultime des riches pour se débarrasser des pauvres »<!-- --> | Atlantico.fr
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On a lu ça dans L'Humanité

Ils vont faire comment les riches ? Vous allez tout savoir !

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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L

es sociologues Pinçon et Pinçon-Charlot sont depuis longtemps sur les barricades de la lutte des classes. Ils ont écrit des livres tous consacrés à disséquer les cœurs, les reins et les âmes de la grande bourgeoisie. Inlassablement, ils ont examiné la morphologie des habitants de Neuilly – Auteuil – Passy, tous des prédateurs assoiffés de sang.

Ce couple intéressant est depuis longtemps choyé par les médias (Libération, Le Monde, France Inter, France Culture...). Taper sur les riches est en effet réputé d'utilité d'intérêt publique. Ils ont même pensé à Noël. Le couple Pinçon et Pinçon-Charlot a en effet créé un jeu prolétarien, Kapital (« à glisser sous le sapin », s'extasie Les Inrocks) qui oppose « dominants » et « dominés », riches et pauvres.

Vous connaissez l'expression « bourge et salope » ? Eux, ils ont inventé « bourge et salaud » ! Et vous n'imaginez même pas à quel point les bourges sont salauds. Plus pervers, plus sournois encore que salauds. Venus dans un dépôt de la SNCF apporter leur soutien aux cheminots en lutte, les deux Pinçon ont livré à la classe ouvrière une révélation qui fait froid dans le dos.

L'Humanité y était et a transcris l'intégralité de leurs discours. Passons sur l'inévitable hommage rendu au courage des camarades cheminots. C'est un peu long. Et, comme ça ressemble aux envolées bien connues du petit père des peuples, reportez-vous aux œuvres complètes de Joseph Staline.

L'essentiel n'est pas là, et le voici. « Le dérèglement climatique dont les capitalistes, qui ont pillé les ressources naturelles pour s'enrichir, sont les seuls responsables, constitue leur arme ultime pour éliminer la partie la plus pauvre de l'humanité ». Les cheminots, enthousiastes, ont applaudi. On se demande toutefois pourquoi, alors que selon les Pinçon ils sont condamnés à une mort certaine, ils se battent pour leurs régimes spéciaux...

Mais, diront les sceptiques, comment les riches feront-ils pour être riches s'il n'y a plus de pauvre à exploiter. C'est très simple car les Pinçon ont réponse à tout. Les pauvres, exterminés par le dérèglement climatique, « seront remplacés par des robots ». Un robot c'est très sympa. Ça ne fait pas grève. Ça ne demande pas d'augmentation. Ça ne cotise pas à la CGT.

Mais, diront les mêmes et incorrigibles sceptiques, comment l'abominable CO2 fera-t-il la distinction entre les pauvres et les riches ? Là aussi, c'est très simple selon les Pinçon. Les riches « construiront des bunkers sécurisés où ils seront protégés ». On mourra donc à Aubervilliers, et pas à Neuilly. Là, il nous faut avoir une pensée émue pour la pauvre Greta Thunberg qui rame sans espoir contre le dérèglement climatique. Nous avons appelé les urgences psychiatriques de Saint-Anne : les Pinçon n'y sont pas hospitalisés.

P.S : Aux bouffées délirantes des Pinçon, il faut ajouter un mensonge qui pèse deux kilos. Le poids d'un livre remis par les cheminots aux deux sociologues : il contient les notices biographiques de « 2.762 héros du rail », victimes des nazis et de Vichy. Des cheminots sont en effet morts pendant l'Occupation. Certains sous les bombes alliées alors qu'ils travaillaient volontairement en Allemagne. D'autres quand les résistants faisaient dérailler les trains remplis de soldats allemands qu'ils conduisaient. Nous n'avons pas eu connaissance que des cheminots aient, à cette époque, fait grève en refusant d'acheminer les trains de Drancy vers la frontière allemande où ils étaient pris en charge par la Reichsbahn avec Auschwitz pour destination.

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