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pourquoi tant de femmes et d'hommes sortent du marché du travail, pourquoi autant restent sans formation, sans acquisition de compétences nouvelles ?
pourquoi tant de femmes et d'hommes sortent du marché du travail, pourquoi autant restent sans formation, sans acquisition de compétences nouvelles ?
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Emploi sous haute tension

En 2011, plus de 500 000 offres d'emplois n'ont pas trouvé preneur. Pourtant, le chômage reste toujours aussi élevé. Le paradoxe d'un marché de l'emploi sous haute tension.

Jérôme de Rocquigny

Jérôme de Rocquigny

Jérôme de Rocquigny est vice-président en charge de l’emploi et de la formation professionnelle au sein d'une association patronale, le Cerf

Il travaille également avec des représentants des autorités chinoises pour des projets de formation professionnelle. 

Voir la bio »

La préoccupation majeure des français avant les élections présidentielles était le chômage, la préoccupation majeure des français après les élections présidentielles reste le chômage

L'actualité politique n'a en rien changé la réalité du quotidien de 3 millions, certains disent 4, si vous rajoutez les femmes et les hommes sortis des statistique par la magie d'une fin de droit, d'une formation ou autre reclassement ! 
D'autres encore osent le chiffre de 5 millions de femmes et d'hommes sans emploi, sans ressources sans solutions, sans avenir même pour certains. 
Les promesses des uns et des autres n'y ont rien changé. Une partie des français se sentent abandonnés, délaissés. Ils pensent que les délocalisations sont responsables (moins de 1,5 % des pertes d'emplois sont dus au délocalisations), ils pensent que les fonds de pension ou autre actionnaires financiers sont responsables de l'effondrement de marche du travail au bénéfice des marchés financiers, coupables de vouloir s'enrichir sur des gains de rentabilité au détriment de la préservation de l'emploi des salariés.
Pourtant, d'autres en même temps expliquent que pour l'année 2011, plus de 500 000 offres d'emplois n'ont pas trouvé preneur, des sources plus informées parlent de 900 000 offres restées sans réponse. Les gens ne veulent plus travailler, vous diront des centaines de chefs d'entreprise qui désespèrent face à leur interlocuteur du pôle emploi. D'autres vous dirons que c'est devenu une : " usine à gaz" de vouloir embaucher un salariés de plus, à cause des accords de branches, des directives régionales, de la DDTE, etc...
Un antagonisme dans la vision des choses aussi fort est peut être le début de l'explication du traitement de l emploi en France.  
En effet pourquoi tant de femmes et d'hommes sortent du marché du travail, pourquoi autant restent sans formation, sans acquisition de compétences nouvelles pour pérenniser leur emploi ou pour facilement en trouver un autre, pourquoi certains chefs d'entreprise renoncent à embaucher en alternance, pourquoi dans certains secteurs les ajustement en salaire ou horaires ne sont pas possibles, pourquoi dans certains secteurs d'activité dits pénibles les salaires ne décollent pas, etc, etc ?
Pourquoi donc tout ces freins, pourquoi les secteurs dits en tension (les métiers de bouche en général, le bâtiment et TP, l'informatique, les métiers  du secteur médical, sanitaire et social, la grande distribution, le commerce et les services ...) ne trouvent pas preneur, pourquoi ne trouve-t-on pas facilement des sources pour répondre a tous ces métiers qui embauchent.
Encore une fois la vision paritaire (elle-même peu représentative, moins de 8% des chefs d'entreprise et des salariés étant syndiqués) dicte  au pouvoir politique des règles qui sont des freins à tous, dictent des règles au profit de l'un ou de l'autre mais rarement au profit des deux à la fois. 
On en est presque à excuser voire même à comprendre l'incompétence des politiques à régler le problèmes du chômage en  France,  tant les discours des experts, les chiffres et statistiques, les visions et les solutions des uns et des autres sont souvent dirigées vers des axes diamétralement opposés.
Alors comment faire pour sortir de l'ornière, comment faire pour qu'il y ait adéquation entre l'offre et la demande, comment arrêter d'aller recruter des médecins ou des infirmières venus de loin, alors que les banlieues, les villes et les campagnes regorgent  de femmes et d'hommes cherchant un travail et un avenir.       
Le nouveau président devra changer la donne.
Supprimer le pouvoir à certains et le redistribuer à d'autres et vice et versa, sortir d'une vision dogmatique pro-salariale ou pro-patronale pour que seul l'intérêt général prime. S'il convient de favoriser le demandeur d'emploi pour qu'il puisse se former et avoir les moyens du retour à l'emploi, il faut le faire. S'il convient de favoriser une TPE ou une PME et lui donner plus de flexibilité, il faut le faire.
Tension entre les pro-patronat et  les pro-salariat, tension dans certains secteurs d'activité qui n'arrivent plus à embaucher, tension chez les chômeurs de longue durée qui se sentent oubliés, rejetés, tension chez les seniors qui croient comprendre que pour eux c'est trop tard, tension chez les jeunes à qui on ne permet plus un accès facile à l'alternance, tension chez les artisans, commerçants, tension chez les dirigeants  de petites et moyennes entreprises, tension aussi dans la fonction publique, qui ne sait plus si elle doit embaucher ou pas ...
Permettre  à ceux qui ont un emploi à proposer de trouver facilement une solution et des bons candidats. Et en même temps, permettre à ceux qui cherchent un emploi de trouver vite et aussi,  facilement une solution
Voilà le chantier qui attend le nouveau gouvernement.
Qu'il décide tout simplement de faire le contraire de ce qui est fait depuis 25 ans serait un très bon début ... sortir des tensions en professionnalisant cette activité : " l'emploi ", cela créera déjà de façon certaines un volume non négligeable d'embauche !

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