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Agressée parce que transsexuelle elle a peur que "les réactionnaires" s’emparent de l’affaire
©DR / © Richard BRUNEL / La Montagne

N’en parlez pas trop…

La plus extrême prudence et la plus grande des vigilances bien-pensantes s’imposent pour en parler. Nous allons essayer.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Cela s’est passé dans le quartier des Vergnes à Clermont-Ferrand. Presque personne n’en parle. A l’exception de Libération qui le fait certainement après moultes et douloureuses hésitations. Voici ce que Nathalie, la victime, raconte. 

« Au début, ils n’ont pas vu que j’étais trans. Ils étaient une dizaine. Ils m’ont sifflée et interpellée comme ils l’auraient fait avec n’importe quelle femme. Puis quand ils se sont aperçus que j’étais trans les insultes ont commencé : « sale trans, sale travelo, sale pédé… ». Un violent coup de pied dans le dos m’a projeté à terre. Puis ils se sont acharnés principalement sur mon visage avant de me voler mon sac et les affaires qu’il contenait ».
Nathalie s’en est sortie avec le visage tuméfié et l’orbite d’un œil défoncé.

Ses agresseurs sont, à l’évidence, des brutes et des lâches. Pas tout à fait quand même. Car Nathalie a confié à Libération qu’elle avait refusé plusieurs demandes d’interviews ne voulant pas que son agression « soit instrumentalisée par les réactionnaires » ! Pourquoi alors en a-t-elle parlé à Libération ? Parce que ce journal est un journal bien, progressiste et que ses lecteurs sont des gens biens et progressistes.

On imagine qu’à Libération il y a eu débat avant de donner la parole à Nathalie. Un sujet sensible concernant un quartier sensible… Fallait-il en parler ? A Libération, on aime bien ceux qui habitent des quartiers comme celui des Vergnes. Mais on est aussi très LGBT friendly. Et c’est cet argument qui a emporté la décision. Avec quand même la dénonciation obligée des « réactionnaires ». 

Ce qui n’a pas empêché ces derniers, selon la malheureuse victime, de se déchaîner honteusement sur les réseaux sociaux : « J’y ai lu des propos haineux sur les habitants des Vergnes. La haine est partout » a ajouté la pauvre Nathalie. Partout certes. Mais dans certains quartiers plus que dans d’autres. Ce qu’elle n’a pas envie de dire. 

C’est la deuxième agression de ce genre que subit Nathalie. Nous ne souhaitons certainement pas qu’il y en ait une troisième. Mais si - ce qu’à Dieu ne plaise - il devait y en avoir une, il faudrait qu’elle soit le fait d’une dizaine de crânes rasés encartés chez les Identitaires. Et là Nathalie tout à son bonheur pourra se déchainer contre les « réactionnaires » ! 

p.s. : Ne connaissant pas Clermont-Ferrand, nous sommes allés vérifier sur le site « Kel quartier ». Le quartier des Vergnes y est décrit comme un « quartier sensible , habité en majorité par des personnes en difficulté ».

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