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Antarctique : Mike Horn face aux éléments et face à la lame du danger
©MARTIN BUREAU / AFP

Bonnes feuilles

"Mike Horn, l'incroyable combat de l'Antarctique" est publié chez E/P/A, XO Editions. Revivez la plus belle, la plus dure, la plus folle des aventures de Mike Horn à travers ce périple extraordinaire. Au fil de ces 5.100 kilomètres, ce récit nous éclaire aussi sur la formation des glaciers et le devenir de l'Antarctique. Extrait 2/2.

Mike Horn

Mike Horn

Né en 1966 en Afrique du Sud, Mike Horn se découvre très jeune une attirance forte pour les aventures de l'extrême. Il s'adonne par la suite à sa passion en réalisant les exploits les plus fous, tels la remontée de l'Amazone à la nage, le tour du monde en suivant la ligne de l'Équateur ou en encore le tour du cercle polaire arctique à pieds. Dans ses livres, il rend compte de ses multiples expéditions, et révèle comment ses expériences hors du commun ont profondément changé sa vision de la vie.

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Il fait encore plus froid que la veille, ce 22 janvier. Et le vent qui souffle en tempête me pétrifie dès que je pose un pied hors de la tente. Un nuage de neige vole à la surface de la glace et m’empêche de distinguer les variations de relief. Je ne sais pas où je mets mes spatules, je ne vois même pas mes skis... Peut-être que j’ai fini par développer un sixième sens à force de braver les sastrugi et les crevasses pied au plancher. En tout cas, ça fait quatre heures que ma voile de 10 m2 me tracte à la vitesse grand V et je ne suis tombé dans aucun piège. Depuis plusieurs jours, j’ai jeté mon dévolu sur ce cerf-volant de taille intermédiaire. Ça fait beaucoup de toile quand les rafales de blizzard dépassent comme aujourd’hui les soixante-dix kilomètres à l’heure, mais c’est grâce à lui que j’exerce la traction la plus constante sur ma luge. Si j’en mets un plus petit, le traîneau avance par à-coups et ça finit par me déconcentrer. Bref, je tiens à mon cerf-volant blanc et rouge comme à la prunelle de mes yeux.

C’est pour ça que j’aurais encore préféré valdinguer sur un sastruga que de vivre ce moment-là. Je suis en train de foncer, le vent fait un vacarme épouvantable en se fracassant sur mon visage comme un pain de glace, et pourtant j’entends distinctement le bruit sec de la pièce de plastique explosant sous l’effet du froid. Crac ! La goupille de sécurité qui me relie à mon cerf-volant vient de céder ! Le système de largage définitif... Instantanément, ma voile s’ébroue et prend de l’altitude. Elle s’envole dans le ciel bleu. Impossible de perdre mon bien le plus précieux sans lutter. Je m’accroche à elle, du moins à ses câbles de soixante mètres, en m’agrippant de toutes mes forces à la barre de sécurité. J’essaye de la ramener vers moi, je tente de baisser les « avants », ces ficelles qui gèrent le bord d’attaque du cerf-volant, mais plus je tire sur la barre, plus je borde la voile. Au bout de trente secondes, mes bras n’en peuvent plus. Si je m’accroche davantage, je vais finir par décoller avec mon bel oiseau blanc et rouge... Alors je lâche.

Extrait du livre "Mike Horn, l'incroyable combat de l'Antarctique", publié chez E/P/A, XO Editions. 

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