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Les grotesques infortunes de l'antiracisme : trois petits singes noirs pour lutter contre les cris de singe !
©Capture d'écran / DR

Vous préférez en rire ou en pleurer ?

On dit que l'enfer est pavé de bonnes intentions. Le combat antiraciste aussi.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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C'est une histoire qui commence mal. Sur certains stades italiens on entend parfois des cris de singe quand apparaît un footballeur noir. Des joueurs comme Romelu Lukaku et Franck Kessié ont fait l'objet de tels cris. C'est tout simplement répugnant.

Puis l'histoire se continue bien. La Lega indignée lance une campagne contre le racisme. Elle en appelle à tous les clubs italiens pour qu'ils s'engagent avec un texte stigmatisant les discriminations et rappelant - c'est un classique inusable - les valeurs universelles de la fraternité et du vivre ensemble. C'est gentiment beau mais un peu niannian...

L'histoire se poursuit et se finit encore plus mal qu'elle n'a commencé. La Lega a commandé à un peintre connu des affiches sur la fraternité antiraciste. Et qu'y voit-on ?  Trois petits singes noirs, cerclés de couleurs ! Mais noirs quand même ! Des singes noirs pour lutter contre les cris de singe !

La plus grande partie de l'Italie est pliée en deux de rire. A l'exception des antiracistes qui l'ont mauvaise. Et des racistes qui ricanent méchamment. Mais l'auteur de l'affiche a tenu à se justifier en indiquant que son message était : "nous sommes tous des singes". Il parle pour lui, moi je ne me sens pas concerné.

De toute façon, à y regarder de près, les affiches sont loin d'avoir une portée universelle. Pourquoi des singes noirs seulement ? Et pas des singes blancs, jaunes, basanés ? Et il faudrait surtout - ce qui serait très tendance - des singes arc-en-ciel. On pourrait imaginer aussi - le ridicule antiraciste atteignant des profondeurs abyssales - que dans une prochaine livraison, le peintre commandité par la Lega nous propose un Noir mangeant une banane avec comme explication : "nous mangeons tous des bananes".

On le dit juste en deux mots car c'est tellement répété : le racisme est une chose infecte. L'antiracisme déclamatoire et répétitif est - on ne le dit pas assez - une posture théâtralisée qui a tout à voir avec le cabotinage. Qu'il se prenne les pieds dans son propre tapis c'est un juste et utile retour des choses.

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