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Doux Jésus ? Non, vilain Jésus car, nous apprend-on, il est le protecteur des fascistes et des capitalistes !
©Reuters

Vade retro Christus

Le Divin Enfant cachait bien son jeu. Mais l’avant-garde de la révolution en marche l’a démasqué.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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J’aime les crèches, attendrissantes, charmantes : une naissance est toujours un beau moment. Je frissonne d’émotion quand j’entends l’Ave Maria de Gounod ou les compositions de Haendel. Je suis submergé d’admiration quand je contemple la basilique de Rocamadour et sa Vierge Noire. J’ai chez moi des santons de Provence, symboles naïfs d’une piété populaire délaissée hélas, par l’Eglise. Je ne me lasse pas de regarder les tableaux du quattrocento et du cinquecento italiens qui montrent ce que la foi peut apporter aux plus grands des peintres.
De toutes les religions, le catholicisme est la plus belle sur le plan esthétique. Je dis bien esthétique. Or samedi dernier j’ai découvert que mes émotions m’ont amené sur la voie de la fascisation. Et peut-être même que je suis déjà un fasciste. Ce samedi-là, il y avait sur la place Saint George de Toulouse une crêche vivante. Des enfants joliment déguisés entourant la Sainte Famille. On y voyait aussi un âne et des moutons prêtés par une ferme des environs.
Une cinquantaine d’individus ont mis fin à cette scène qui ne faisait pourtant du mal à personne. Ils ont crié : « à bas les fachos! ». « Nous sommes des anticapitalistes ! ». Les enfants fascistoïdes ont fui. L’âne et les moutons également fascisants, sont revenus à la ferme.
Bien que n’étant pas très catholique, je sais deux ou trois choses sur Jésus. C’est lui qui a chassé les marchands du Temple : il était donc un des premiers « anticapitalistes » de l’Histoire. Mais l’imprudent Jésus a aussi dit « rendez à César ce qui est à César ». Les gauchisants bas du front - aucune raison de réserver cette appellation aux lepénistes - de Toulouse ont du comprendre « rendez au MEDEF ce qui est au MEDEF » ...
Les abrutis de Toulouse ne font certes pas très nombreux en France. Mais ils ont des relais qui les soutiennent ou du moins les comprennent. A La France insoumise de Mélanchon et chez Générations de Benoît Hamon ils ont table ouverte. Et dans de nombreux médias, même si on déplore hypocritement leurs “excès”, on a de la sympathie pour leur colère. Jésus est leur ennemi. Il faut le crucifier encore et toujours. Un autre prophète qui a eu beaucoup de succès dans les sables d’Arabie est considéré, lui, avec respect et tendresse. Car il n’est pas copain avec les fascistes et les capitalistes.
L’environnement naturel de ceux de Toulouse et de leurs semblables ce sont les égouts où il s’ébrouent joyeusement. S’ils ont pu en sortir c’est grâce à l’assentiment et la bénédiction de la bien-pensance qui entend régner en France. Il y a quelques années, on les a vu à l’œuvre à Paris. On y jouait Golgotha Picnic que nombre de catholiques traditionalistes ont jugé sacrilège.
Ils sont venus le dire devant le théâtre. Des contre manifestants sont arrivés pour répliquer avec ce slogan : «  deux planches, des clous, voilà la solution ! ». Ce qui atteste définitivement de l’élégance de leur pensée. Eux ce n’est pas « je pense donc je suis » mais « je hais donc je suis ».

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